Ce matin à Saint-Denis, manifestation de la CGPER

L’inquiétude grandit chez les planteurs et les éleveurs

24 juin 2013

Alors que les discussions sur la politique agricole continuent à Bruxelles, planteurs et éleveurs réunionnais sont inquiets. Ce matin, la CGPER appelle à une manifestation. Rendez-vous à l’ancienne gare de Saint-Denis pour converger vers la Préfecture. Voici le communiqué du syndicat :

Depuis plusieurs mois, les agriculteurs réunionnais constatent que le changement de politique voulu en haut lieu pourrait constituer non pas une amélioration de leur condition de travail, mais bien une remise en cause du modèle agricole réunionnais par des coupes budgétaires sombres au profit des Antillais.

Entre la volonté de réforme du POSEI, la réduction de certains leviers de la défiscalisation et les promesses non tenues sur les retraites agricoles, les agriculteurs se demandent à quelle sauce ils vont être mangés par l’État et l’UE.

Dans un courrier adressé à la Chambre d’agriculture, le commissaire européen indique qu’il entamera une large concertation pour les négociations de la prochaine PAC, laissant craindre une réforme en profondeur de la PAC.

Récemment, le Ministre Lurel a indiqué qu’il fallait réfléchir à changer de modèle agricole des DOM.

À un mois de l’arrivée de commissaire européen à l’agriculture Dacian Celos, de nombreuses délégations de paysans du département viendront manifester leur inquiétude pour y déposer une motion le lundi 24 juin 2013 à 9h30 devant la Préfecture.

« La PAC va encore évoluer »

Le 18 juin dernier, Dacian Celos, commissaire européen à l’Agriculture, est intervenu lors de la 25ème session de l’Assemblée parlementaire paritaire Afrique Caraïbes Pacifique (ACP) qui s’est tenue à Bruxelles. Voici ce qu’il a dit au sujet de la future PAC, à destination de partenaires commerciaux de l’Union européenne.

« La PAC va encore évoluer avec la réforme qui devrait être adoptée la semaine prochaine – et à cet égard, je souligne le rôle fondamental joué Parlement européen qui, pour la première fois, est pleinement codécideur pour une réforme de la Politique agricole commune.

À l’occasion de cette réforme, nous devrions prendre l’engagement clair que les restitutions doivent être utilisées exclusivement en situation de crise. D’ailleurs, leur rôle a déjà été fortement réduit (10 milliards, il y a 20 ans, moins de 160 millions aujourd’hui).

Et, de façon générale, nous devons faire un effort pour cibler les outils de la PAC, les adapter aux attentes de la société européenne, en matière d’environnement, de diversité – sur la base du débat public auprès des citoyens de l’UE (2010). Tout ceci doit contribuer à faire en sorte que notre politique agricole ne porte pas atteinte au développement de l’agriculture ailleurs dans le monde.

Les grands objectifs de la réforme tournent autour de deux axes : mettre en valeur le potentiel agronomique européen ; promouvoir des méthodes de production durables avec :

- des paiements directs plus justes. Ils constituent une aide aux revenus indispensable, car les revenus agricoles en Europe sont bas comparés aux autres secteurs économiques, et nous manquons d’agriculteurs dans les prochaines années.

- des soutiens ciblés sur des pratiques agricoles durables (verdissement), avec clairement pour objectif de lutter contre le changement climatique et la perte de biodiversité.

Il s’agit là d’une réponse forte de l’UE au défi de la sécurité alimentaire et du changement climatique ».
Filière canne-sucre-alcools-énergie

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