Évolution du chômage

L’INSEE contredit François Hollande

23 décembre 2013

Dans son point de conjoncture, l’INSEE a annoncé une « quasi-stabilisation » du chômage l’an prochain, en dépit des annonces d’inversion de la courbe du chômage par le gouvernement. Pour sa part, François Hollande « confirme que tout est fait pour que l’inversion de la courbe du chômage puisse être réalisée ».

Photo C.F.

Publiée le 19 décembre, la note de l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques prévoit un « rebond » de l’économie au 4ème trimestre 2013 de +0,4%, « avant de ralentir au premier semestre 2014, avec +0,2% par trimestre ».

Le gouvernement mise sur la croissance

En juin 2014, le PIB devrait augmenter de +0,7%, après une croissance annuelle de +0,2% en 2013 et 0,0% en 2012. « L’accélération de l’activité attendue en 2014 serait notamment portée par l’industrie manufacturière, avec +1,0% à la mi-2014 après +0,5% en 2013. Le président de la République a expliqué lors d’un point presse que « la note de l’INSEE confirme qu’il y aura une croissance faible en 2013, 0,2%, ce qui était à peu près la cible que nous avions fixée à l’été ».

Ce dernier a ajouté : « nous ne sommes pas dans une croissance forte mais nous ne sommes plus en récession pour 2014 ». Pour l’INSEE, « La reprise sera poussive », ce qui signifie que le redémarrage de l’activité reste timide, comme habituellement après une récession. Il s’agit selon les économiques d’une « reprise atypique » sans réelle dynamique économique, dans des secteurs comme la consommation, l’investissement et les exportations.

En dépit de ces annonces, la croissance de la France ne permettra pas de créer suffisamment d’emploi pour répondre à la demande et faire face à l’arrivée de jeune sur le marché du travail. En effet, après la perte de 7.000 emplois au 4ème trimestre 2013, l’Institut annonce 4.000 supplémentaire au 1er trimestre 2014, permettant une « quasi-stabilisation de l’emploi marchand ».

Faible augmentation du chômage

Selon ses prévisions, « entre le troisième trimestre 2013 et le deuxième trimestre 2014, le taux de chômage augmenterait de 0,1 point, pour se situer à 11,0% à la fin du premier semestre 2014 », soit 10,6% en France, hors Outre-mer. L’institut explique que sur les trois trimestres de prévision, la création nette d’emploi de 76.000 n’est pas suffisante pour compenser « la hausse anticipée de la population active », qui s’élève à +113.000.

Malgré des données moroses, le gouvernement reste confiant car « nous avons mis en place une politique pour les jeunes avec les contrats de génération avec, surtout, les emplois d’avenir et, pas simplement pour les jeunes, les emplois aidés ». Des emplois d’avenir qui peinent à décoller à La Réunion, où sur les 5.000 annoncés, seuls la moitié ont été alloués aux jeunes.

D’ailleurs, dans son enquête emploi 2012, l’INSEE avait annoncé que le soutien de l’emploi par les contrats aidés n’a en rien diminué le taux de chômage dans l’île. Car malgré les contrats aidés de plus en plus de chômeurs (+4% entre 2011 et 2012) arrêtent de rechercher activement un emploi, « découragés par les difficultés qu’ils rencontrent sur le marché du travail ».

Les seuls contrats proposés par le gouvernement ne devraient pas diminuer le chômage à La Réunion, où le nombre d’arrivées sur le marché tourne autour de 10.000 personnes supplémentaires par an, auxquelles s’ajoute les plus de 166.000 demandeurs d’emploi.

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