Filière bovine

« L’ODEADOM lâche les éleveurs »

29 novembre 2006

La CGPER, par la voix de son secrétaire général, Jean-Yves Minatchy, a vivement protesté hier contre la « coupe sombre » réalisée la semaine dernière par l’ODEADOM dans les aides destinées aux éleveurs bovins. L’enveloppe passe de 407.000 euros à moins de 150.000 euros.

Depuis l’exploitation d’Arsène Bègue, qui élève un cheptel d’une centaine de bovins à la Plaine des Cafres, le syndicat des petits et moyens planteurs et éleveurs de La Réunion (CGPER), par la voix de son secrétaire général, a dénoncé la décision prise le 24 novembre dernier à Paris, de réduire de façon drastique l’enveloppe des aides aux éleveurs.
L’ODEADOM est présidé par Jean-Bernard Hoarau, de la FDSEA. « Si cet organisme a vocation à soutenir le développement agricole de tous les Départements d’outre-mer, La Réunion pouvait penser qu’avec un Réunionnais à sa tête, elle bénéficierait d’un soutien supplémentaire. Or il n’en est rien et c’est même l’inverse qui se produit », constate Jean-Yves Minatchy, selon qui, de la gestion de l’ODEADOM à celle « totalement catastrophique » de la Chambre d’Agriculture, il n’y a qu’un tout petit pas, allègrement franchi par le Secrétaire général du Syndicat des petits et moyens planteurs-éleveurs de La Réunion.
La diminution de l’aide à la SicaRevia est jugée « d’autant plus préoccupante » qu’elle va pénaliser, selon la CGPER, des actes aussi essentiels pour la filière que les inséminations artificielles « pour l’amélioration génétique du cheptel réunionnais » ainsi que « le suivi technique des éleveurs », très important pour la bonne conduite d’un troupeau. L’aide à la qualité du lait serait aussi supprimée, de même qu’est fortement diminuée - de 75.000 euros à 25.000 euros - l’aide versée à l’Association foncière pastorale (AFP) pour le suivi technique des agriculteurs.
« Après la maladie qui a frappé la viande bovine réunionnaise et fait chuter les ventes de 30%, au lieu de reconduire l’enveloppe de 2005 de 2,135 millions d’euros, on la réduit à 1, 7 million d’euros », relève Jean-Yves Minatchy, dont les griefs enveloppent aussi les coupes sombres imposées à l’APR (association pour la promotion du monde rural), laissée selon des chiffres du Conseil d’administration, avec plus de 2 millions d’euros de dettes sociales et fiscales et 600.000 euros de déficit.
Pour la CGPER, c’est « le résultat de la gestion FDSEA/CDJA ». « Tous des médailles d’or de la liquidation judiciaire », s’emporte le dirigeant syndical, qui affirme avoir toutes les preuves en main lorsqu’il énumère les “liquidations” en question : Sica-banane, Exorun, Semex, Sica Victoria... « Elles ont toutes fermé. Ils méritent tous de figurer dans un livre des records », ironise Jean-Yves Minatchy, qui observe que, dans le même temps, les aides aux agriculteurs de Guadeloupe et de Guyane augmentent. « Les nôtres diminuent »...
Quelques heures plus tard, la session plénière de la Chambre d’Agriculture a éclairé d’un autre jour la question du budget de l’agriculture (voir en page 5).

P. David


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus