15 octobre 2008 : en pleine crise financière, une signature qui interpelle tous les Réunionnais

L’Union européenne et les Caraïbes signent l’accord de partenariat économique

17 octobre 2008

L’Union européenne et les pays de la région des Caraïbes ont signé le 15 octobre un accord de partenariat économique (APE). Cette signature est « un partenariat économique par des accords commerciaux sans précédent », affirme la Commission européenne dans un communiqué. Nous reproduisons ce texte ci-après. La signature de cet accord est là pour rappeler à tous les Réunionnais que l’échéance de la signature de l’APE entre l’Union européenne et les pays de notre région approche. Cet accord vise à ouvrir les frontières des régions de l’Union européenne à tous les pays ACP, à l’exception de quelques-uns qui pourront temporairement être protégé par une clause de sauvegarde. Depuis le 15 octobre, les pays de la région Caraïbes peuvent donc avoir un accès intégral au marché de la Guadeloupe et de la Martinique, deux régions ultrapériphériques de l’Union européenne, comme La Réunion.

« L’Union européenne et les pays de la région des Caraïbes ont signé aujourd’hui un accord de partenariat économique (APE) qui renforcera les liens entre les deux régions et favorisera l’intégration régionale dans la zone Caraïbes. L’accord de partenariat économique (APE) est le premier accord Nord-Sud réellement complet en matière de commerce et de développement dans l’économie mondiale. Il comprend un train de mesures visant à stimuler les échanges, l’investissement et l’innovation, à favoriser le développement durable ainsi que la création d’un marché régional entre les pays caribéens et à lutter contre la pauvreté. L’accord a été signé au nom de l’Union européenne par Peter Mandelson, le Commissaire européen au commerce, et par Anne-Marie Idrac, la secrétaire d’État française chargée du commerce extérieur.
Siim Kallas, le vice-président de la Commission européenne, a déclaré lors de la cérémonie de signature : « Cet accord marque le début d’une ère nouvelle dans les relations économiques entre l’Union européenne et les Caraïbes. Il fait des Caraïbes un marché attractif pour le commerce et l’investissement et aura des retombées en termes d’opportunités de croissance et de sécurité des investissements. Je rends hommage aux dirigeants des Caraïbes et aux négociateurs pour leurs efforts en vue d’un avenir prospère pour leur région. »
Le Commissaire européen au développement, Louis Michel, qui n’a pas pu assister à la cérémonie, a ajouté : « Il s’agit d’un pas décisif vers l’intégration régionale et le développement des Caraïbes. Cet accord crée de nouvelles opportunités pour la région en termes de croissance, d’exportations et d’emplois. »

L’APE entre l’UE et le groupe CARIFORUM des pays des Caraïbes a été négocié entre 2004 et 2007 après l’échec des précédents accords commerciaux sur le plan du développement et leur remise en question à l’OMC pour leur caractère discriminatoire. L’APE est un accord international légalement contraignant qui satisfait pleinement aux règles de l’OMC et garantit la sécurité pour les négociants caribéens et les investisseurs. Il comprend des volets concernant les échanges de biens et de services, l’investissement, la concurrence, l’innovation et la propriété intellectuelle, les marchés publics et l’aide au développement. Pour l’essentiel, l’APE :

- offre un accès immédiat aux marchés de l’Union pour les exportations des pays des Caraïbes,

- permet aux marchés caribéens de s’ouvrir progressivement, sur une période de 25 ans, tout en prévoyant des sauvegardes importantes pour protéger l’emploi local et les secteurs sensibles,

- libéralise les échanges dans le secteur des services en vue de promouvoir la croissance et l’investissement,

- facilite la coopération dans le cadre de programmes d’innovation,

- sauvegarde les normes du travail et les normes environnementales dans les Caraïbes,

- aide les exportateurs caribéens à satisfaire aux normes communautaires et internationales.

L’APE se traduira par une coopération beaucoup plus étroite et un dialogue renforcé entre les deux régions dans de multiples domaines et bénéficiera d’une aide au développement substantielle de la part de l’Union. Les plans de financement de l’Union, déjà en place, continuent à être développés, y compris la participation à un fonds régional pour soutenir la mise en œuvre de l’APE.
Bien qu’ayant paraphé l’accord à la fin de l’année dernière, Haïti n’a pas signé l’APE aujourd’hui à cause des difficultés spécifiques que connaît le pays. Faisant partie des pays les moins avancés (PMA), Haïti bénéficie déjà d’un libre accès aux marchés européens et continuera à en bénéficier. L’UE s’est engagée à collaborer avec le gouvernement haïtien et d’autres partenaires caribéens afin de garantir que les conditions soient bientôt réunies pour que Haïti puisse rejoindre l’APE.
Les pays du CARIFORUM sont les suivants : Antigua-et-Barbuda, les Bahamas, la Barbade, le Belize, la Dominique, la République dominicaine, la Grenade, la Guyana, Haïti, la Jamaïque, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Saint-Christophe-et-Nevis, le Suriname et Trinidad-et-Tobago. Cuba, qui est également membre du CARIFORUM mais pas du groupe ACP, n’a pas participé aux négociations. »

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