Plusieurs pays de notre région sont en récession

L’urgence de construire ensemble une alternative au libre-échange ultra-libéral

13 octobre 2009, par Sanjiv Dinama

La crise touche durement les pays de la région au regard de l’évolution du PIB. On constate que les PIB sont en recul dans plusieurs pays, ce qui signifie la récession. Cela pose la question du type de développement. L’ampleur de la crise souligne à quel point il est urgent de placer le développement humain au cœur du projet stratégique. Il faut s’ouvrir au monde pour un co-développement durable en faisant de l’océan un espace privilégié de coopération, en recherchant les complémentarités en matière de sécurité alimentaire et en consolidant les échanges.

Certains pays comme les Seychelles connaissent un recul du PIB de plus de 9%. L’archipel est très fortement frappé par une crise économique et se trouve au bord de la faillite. Le pays est victime de la crise financière mondiale, il n’arrive plus à assurer le service de sa dette de 800 millions de dollars, contraignant le gouvernement à solliciter d’urgence l’aide du Fonds monétaire international (FMI). Avec 80.000 habitants et une dette publique représentant 175% du Produit intérieur brut (PIB), les Seychelles sont, par personne, l’un des pays les plus endettés au monde, selon la Banque mondiale. Le gouvernement va entreprendre une réforme fiscale et faire flotter la roupie.

De même, des pays émergents comme l’Afrique du Sud se trouvent actuellement en récession. C’est la première récession depuis 17 ans avec une contraction du PIB de 6,4% au premier trimestre 2009 et 3% au second trimestre. La production industrielle du pays a chuté de 22% et 10,9% pour les 2 trimestres de l’année 2009. La récession a entraîné la suppression de 724.000 emplois en 1 an.

D’autres pays également, comme le Botswana, Madagascar ou encore la Namibie, connaissent une chute du PIB. Quant à la balance des transactions courantes, elle est négative pour la plupart les pays (en% du PIB). Cela résulte d’une chute de l’entrée des devises.

Placer le développement humain au cœur du projet stratégique

A La Réunion, les derniers chiffres nous montrent également une augmentation du chômage avec plus de 120.000 demandeurs d’emploi et une aggravation de la crise dans plusieurs secteurs comme l’artisanat ou le BTP.

Il est donc urgent de placer le développement humain au cœur du projet stratégique. La Région et le Département ont défini quatre grandes orientations prioritaires pour notre île :

- Répondre à la crise et à l’urgence sociale

- Veiller à l’adaptation des futures politiques européennes et nationales à la situation réunionnaise

- Les modes de gouvernance rénovées et des garanties de ressources pour le développement

- Une nouvelle étape pour le développement durable à l’horizon 2025 avec notamment l’autonomie énergétique et la recherche de la sécurité alimentaire.

Faire de l’océan un espace privilégié de coopération

Il faut s’ouvrir au monde pour un co-développement durable en faisant de l’océan un espace privilégié de coopération, en recherchant les complémentarités en matière de sécurité alimentaire et en consolidant les échanges.

Démographie, changements climatiques et conditions, des échanges économiques mondiaux imposent de revoir les modèles de développement.
Les pays de la région doivent s’unir pour faire face à la crise. Cette union ne pourra se faire que dans le cadre d’un co-développement.

Sanjiv Dinama


La sortie de crise se fera par les pays émergents

Si les exportations sont « l’enjeu central de la reprise », elles sont confrontées à des difficultés qui ne datent pas de la crise. « Nous sortons de sept années de sous-performance par rapport au dynamisme du commerce mondial, explique l’assureur-crédit Euler Hermes dans "Les Echos". Depuis 2001, la France perd en moyenne 0,6% de croissance par an du fait de son déficit extérieur, rappelle-t-il. Cela représente 80 milliards d’euros sur dix ans » ? Ce manque de dynamisme est à mettre en parallèle avec le recul constant depuis huit ans du nombre d’entreprises qui exportent : elles étaient 95.500 fin 2008, un niveau comparable à 1995.

Pas assez nombreux, les exportateurs sont également trop concentrés vers l’Europe. Les deux tiers des exportations sont tournés vers les pays de l’Union Européenne. Or, « cette zone sera la dernière à renouer avec la croissance », prévient Karine Berger, directrice des études d’Euler Hermes, pour qui « les principaux partenaires de la France n’affichent que des perspectives de croissance modérée et fragile à l’horizon 2010 ».

Pour tirer leur épingle du jeu, les exportateurs français doivent donc se diriger vers des pays émergents comme la Chine ou l’Inde, où « les effets négatifs de la crise sont déjà annulés » et où Euler Hermes anticipe une croissance de 8,5% et de 7% respectivement en 2010. Or, c’est pour l’instant peu le cas : l’Asie ne compte que pour 10% des exportations françaises. En Chine, ces exportations sont à peu près stables depuis trois ans et n’ont représenté que 704 millions d’euros en août dernier. Les exportations vers l’Inde sont très faibles (189 millions d’euros en août).

Rappelons également que l’essentiel des échanges de La Réunion se fait avec l’Europe (plus de 70%) et plus particulièrement avec la France. L’insertion de La Réunion dans son environnement régional a une double légitimité : géographique et historique.

Le peuple réunionnais est issu des pays voisins pour la plus grande partie.
Nous devons réaliser un co-développement, d’autant plus qu’on aura 40 millions d’habitants vers 2030 dans la zone (1er cercle des pays de l’océan Indien).

S.D

Crise financière

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