Quand le libre-échange menace dès maintenant la production locale

L’urgence de l’alternative du co-développement

25 juillet 2009, par Risham Badroudine

Le “JIR” du 23 juillet 2009 nous apprend que le Coca Cola venant de l’île Maurice via le Koweït est en augmentation à La Réunion, ce qui menace la production locale. Nous avons là une nouvelle préfiguration des APE (Accords de Partenariat Economique) dans le cadre de la libéralisation des marchés. Mais quel est le coût social d’une telle politique ? Existe-il une méthode moins “barbare” afin que les îles de l’océan Indien puissent travailler ensemble sans “se tirer obligatoirement dans les pattes” ? La crise que nous traversons actuellement est d’autant plus une illustration des limites du système capitaliste libéral.

« Depuis janvier, il y a une augmentation de ce phénomène. C’est toute la production locale qui est menacée et par conséquent les emplois. Ces importations parallèles sont un danger pour la production locale », explique au "JIR" Eugène Ubalijoro, directeur général des Brasseries de Bourbon, qui estime son manque à gagner à hauteur de 10%, soit le volume de Coca non produit par l’usine locale.
Aujourd’hui, la réalisation d’un marché unique mondial engendre inévitablement une nouvelle division du travail à l’échelle planétaire dont la durée de stabilisation se compte en siècles, compte tenu des unités des forces en présence et de la puissance du mouvement historique. L’exemple des bouteilles de Coca Cola nous le démontre.
Mais quel est le coût social d’une telle politique ?

Élaborer un modèle humain

Faire des économies serait la principale motivation de ceux qui achètent ces produits. Mais des économies dans quel sens ?
Aujourd’hui, l’intérêt est de faire progresser les pays ensemble et non monter les uns contre les autres. Démarchons dans un esprit de co-développement, c’est-à-dire gagnant-gagnant. Il est nécessaire de prendre en compte les spécificités de chacun des pays. Cette prise en compte des spécificités a d’ailleurs été évoquée lors de la dernière Conférence des présidents des RUP (Régions Ultra-périphériques), comme le souligne cet extrait de la Déclaration finale : « La libéralisation du commerce mondial ne peut se mettre en œuvre sans sauvegarder la visibilité des petites économies, et en particulier celle des Régions Ultra-périphériques et leurs entreprises, tout en promouvant le co-développement régional ».
Toute en résistant, pour nous protéger, le plus longtemps possible des conséquences néfastes de la mondialisation ultra-libérale, il faut élaborer un projet régional de co-développement où aucun pays ne sera perdant.

Ce chantier appelle à la responsabilité de chacun d’entre nous. Nous pouvons monter tous ensemble dans le train de l’Histoire en renforçant les liens entre les îles de l’océan Indien dans une démarche positive et en prenant en compte les spécificités de chacun des pays.

Risham Badroudine

Spécial 50 ans du PCR

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