30ème assemblée générale de la CGPER à Bras-Panon

La canne au cœur des préoccupations des agriculteurs

19 décembre 2005

Depuis 1975, la CGPER mène un combat exemplaire pour la défense des planteurs et éleveurs réunionnais. 30 ans maintenant que le syndicat des professionnels de l’agriculture accomplit des actions chocs pour valoriser le travail d’acteurs de l’économie de notre pays.

Entouré de Daniel Gonthier, maire de Bras-Panon et vice-président du Conseil général, de Jules Jeanson, 1er adjoint au maire panonnais, de Michel Sinoir, directeur des affaires agricoles (DAF), d’Yvon Virapin, conseiller régional, d’André Minatchy, président de la commission paritaire de la canne, de Marcel Bolon, secrétaire général de la CGPER, Jean-Yves Minatchy, président de la CGPER, dressait le bilan de l’année 2005, marquée par de nombreuses manifestations pour faire valoir les droits des professionnels de l’agriculture réunionnaise.
L’ordre du jour donnait toutefois une large place à la réforme de l’OCM-Sucre et de la convention Canne. Il est à noter que cette assemblée historique regroupait plus de 600 planteurs et éleveurs réunionnais, fiers d’être dans un syndicat aussi combatif.

La voix du monde agricole

Constante sur le terrain, la Confédération générale des planteurs et éleveurs de La Réunion (CGPER) continue inlassablement à faire entendre la voix des planteurs et éleveurs réunionnais. Cette année encore, les actions furent nombreuses. Et Jean-Yves Minatchy de les énumérer avec le verbe qu’on lui connaît. On retrouvait les militants de la CGPER devant les grilles d’une gendarmerie du Sud, pour manifester contre des procès-verbaux injustifiés. On a vu le syndicat faire plier l’autorité douanière dans le dossier de la légalisation du fuel, contraignant ainsi la douane à passer l’éponge sur quelque 800.000 euros.
La CGPER est par ailleurs restée active pour faire baisser le prix de l’eau, pour sauver le marché de gros. On a pu que constater son implication sans ménagement dans le dossier du Parc national des Hauts, ou encore de la Retraite complémentaire obligatoire. Cette année encore, le syndicat s’est montré très engagé pour l’exportation des produits fruitiers, et sa manifestation devant le terminal fruitier de Gillot en témoigne. Récemment, la CGPER faisait reculer le projet de fermeture de la Balance Cocos (Saint-Louis), véritable patrimoine culturel réunionnais. Plus récemment, elle interpellait les pouvoirs publics sur les difficultés rencontrées par les éleveurs du Sud (Saint-Louis et la Plaine des Cafres), victimes de vol d’animaux ou d’attaques. À côté de cela, la confédération a mené une bataille sans précédent dans le dossier sucre.

La valse des ministres

Le nouveau régime sucrier, établi le 24 novembre 2005, n’apporte certes pas toutes les satisfactions au monde sucrier local. Cependant, le président de la CGPER note que, grâce à la détermination des planteurs, une belle victoire a été gagnée, à savoir la compensation intégrale du manque à gagner, du moins jusqu’en 2014. Cela ne s’est sûrement pas fait sans l’implication des ministres de l’Agriculture, Hervé Gaymard et Dominique Bussereau, qui ont très bien compris l’inquiétude des producteurs canniers, qui s’inquiètent de la baisse de leur revenu.
Par ailleurs, les ministres de l’Outre-mer, Brigitte Girardin et François Baroin, ont à chaque fois été interpellés par l’organisation syndicale pour que la situation particulière des planteurs soit prise en compte. "Jamais dans l’histoire de La Réunion, autant de ministres sont venus dans notre île", notait Jean-Yves Minatchy, qui précise également l’implication exemplaire des “émissaires” de l’Union européenne.
Toutefois, le président de la CGPER n’a pas manqué de mettre le doigt sur "l’incompétence de l’équipe dirigeante de la Chambre verte, qui est en train de nuire à la bonne vie agricole de notre île". Il reste encore du travail sur la planche, mais - comme le précise Jean-Yves Minatchy - le syndicat n’a pas de jours fériés. C’est l’après 2014 qui compte aujourd’hui : un courrier a été envoyé au ministre de l’Agriculture pour que soit maintenue l’enveloppe de la compensation, "tout en tenant compte de l’augmentation du coût de production".

Convention cadre capitale

La canne représente 15.000 emplois à La Réunion et demeure le 1er produit exporté de l’île. En 2006, un grand débat sera ouvert sur la prochaine Convention cadre de la canne, capitale en fonction du nouveau régime sucrier imposé par l’OCM-Sucre, avec des nouvelles règles contraignantes pour les planteurs. Avec le débat, la CGPER entend répartir l’enveloppe équitablement entre les 3 DOM, tout en réfléchissant à un prix juste de la canne à sucre. Cela passe par une revue des modalités de versement.
Par ailleurs, Jean-Yves Minatchy soulevait la question de la répartition équitable de la richesse de la filière canne, qui ne doit pas simplement bénéficier aux sucriers, mais aussi, sinon surtout, aux planteurs. La Réunion compte les 2 usines les plus performantes du monde, et le meilleur rhum mondial. Doit-on oublier nos planteurs, chevilles ouvrières de cette culture agricole historique ?

Bbj


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