Le syndicat dénonce un projet méprisant pour les jeunes agriculteurs

La CGPER pour l’installation de 30 jeunes agriculteurs sur les 164 hectares du Plateau de Savanna

14 septembre 2021

La CGPER dénonce l’attribution de 164 hectares de terres agricoles d’un seul tenant à un seul exploitant. Elle considère cela comme un très mauvais signe à destination des 200 jeunes diplômés de l’enseignement agricole qui peinent à trouver un terrain pour travailler, ainsi qu’envers tous ceux qui suivent une formation pour obtenir le droit d’être agriculteur. Le syndicat propose d’aménager ces 164 hectares pour y permettre l’installation de 30 jeunes agriculteurs.

Le bail des 164 hectares de terres agricoles du plateau de Savanna risque d’être attribué à un seul exploitant alors que pendant ce temps des centaines de jeunes agriculteurs à la recherche d’un terrain ne peuvent créer leur activité génératrice de revenus en raison d’un manque de foncier à La Réunion. Cette situation est dénoncée par la CGPER qui s’oppose avec force à un tel projet.

La SAFER REUNION recense à ce jour près de 370 demandes d’agriculteurs à la recherche d’une parcelle à exploiter, dont 200 concernent des jeunes qui ont été formés dans nos lycées agricoles et qui peinent à trouver des terres pour s’installer, indique un communiqué du syndicat diffusé hier.

« Tous les ans ce sont de 300 à 400 demandes qui affluent vers la SAFER et à peine 100 agriculteurs qui arrivent à toucher le jackpot de 1 à 2 hectares… quand ce n’est pas moins…A titre d’exemple pour le prochain comité technique de la SAFER en septembre, 4500 m² de terres agricoles sont libérées au Tampon et près de 24 candidats se sont positionnés pour tenter d’obtenir moins d’un demi hectare », souligne le communiqué de la CGPER.

Et Jean-Michel Moutama, président de la CGPER, de poursuivre : « nous nous exposons au risque de mettre à bas 30 ans de politique publique en faveur de l’agriculture réunionnaise, qu’ils s’agissent des investissements réalisés dans les outils de formation (Collège et lycée agricoles (du CAP, BEP, Baccalauréat au BTS Agricole) ou des millions d’euros investis dans la formation de nos apprentis et apprenants. Nous nous exposons également à voir les jeunes se détourner de l’agriculture, alors que nous avons fixé l’objectif politique de notre autosuffisance alimentaire. »

« Nous ne pourrons pas admettre que nous avons formés des jeunes agriculteurs pour qu’ils aillent gonfler les statistiques du chômage ou au mieux « s’éx-îler » au Canada, en Australie ou en France pour y faire par défaut, des métiers pour lesquels ils n’ont pas été formés », précise le dirigeant syndical. 

La CGPER propose une alternative : « aménager ces 164 Ha de Savannah pour installer à minima une trentaine de nouveaux agriculteurs sur 5 à 10 Ha par exploitation (en moyenne) ».

Conclusion de la CGPER : « Nous ne devrons pas nous étonner si, demain, ces jeunes descendent dans la rue et revendiquent haut et fort leur droit à bénéficier de terres agricoles disponibles et malheureusement mal distribuées ou mal attribuées ! ».

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