Les petites entreprises pénalisées par la sous-traitance…

La CGPME demande l’équité pour l’accès aux marchés publics

6 mars 2010, par Edith Poulbassia

Donner la priorité aux Petites et moyennes entreprises (PME), c’est ce que la CGPME veut pour l’année 2010, notamment une équité pour l’accès aux marchés publics des grands chantiers, ne plus être limitées à la sous-traitance.

La CGPME a présenté hier son plan d’actions pour 2010. Dans la continuité de son plan de développement 2008-2011, le syndicat patronal œuvre pour « accompagner, défendre, représenter les TPE/PME ». Son leitmotiv, « priorité aux TPE/PME », parce qu’elles créent de la richesse et de l’emploi, dans une logique de développement durable.
Cette priorité aux TPE/PME, la CGPME espère la concrétiser dès cette année, avec l’application du Small Business Act, l’une des mesures annoncées lors du Comité interministériel de l’Outre-mer pour faciliter la croissance des Petites et moyennes entreprises. Il s’agit entre autres de leur faciliter l’accès aux marchés publics.
Dans le prolongement d’une initiative menée par la CGPME Bourgogne, la CGPME Réunion a rédigé un « projet de convention de partenariat pour le soutien des petites et moyennes entreprises » qu’elle a déjà soumis à la Région, au Département ainsi qu’à la Préfecture (et fera bientôt la même chose avec les autres donneurs d’ordre publics de l’île). La CGPME demande ainsi aux collectivités d’organiser des rencontres avec les TPE/PME pour mieux comprendre les appels d’offre, de dimensionner les marchés publics à leur taille et d’effectuer un bilan annuel.
Dans ce sens, la CGPME va constituer une instance interne pour le suivi des relations TPE/PME dans le projet Tram-train. « Aujourd’hui, le rôle des TPE/PME est limité à la sous-traitance, les prix sont imposés. Il est important d’avoir la possibilité de répondre directement aux appels d’offre, c’est une question d’équité », affirme Dominique Vienne, Vice-président de la CGPME.
La CGPME l’a rappelé, les Petites et moyennes entreprises ont été victimes de la crise. « Nous avons détruit autant d’emplois en un an (ndlr : en 2009) que nous en avons créés sur 10 ans, soit 22.000 emplois », souligne Dominique Vienne. Cette année, le syndicat patronal espère voir enfin la sortie de crise, mais craint l’impact des chômeurs en fin de droit sur l’économie. Baisse de la consommation, déstabilisation du domaine commercial... une deuxième vague de crise en perspective ? La CGPME propose de réfléchir à un dispositif d’embauche des jeunes très touchés par le chômage pour compenser les effets de ces destructions d’emplois sur l’économie.

Pour développer l’activité, la CGPME compte s’appuyer sur deux outils que sont le FISAC (Fonds d’Intervention pour les Services, l’Artisanat et le Commerce) et le GPA (Groupement de Prévention Agréé). La gestion de l’attribution des subventions du FISAC est aujourd’hui transférée à La Réunion, ce qui permettra, soutient la CGPME, de concilier le développement de l’artisanat, des commerces de proximité et le développement rural. Le GPA est quant à lui un outil de diagnostic pour aider les entreprises à se structurer.
La CGPME poursuit son travail pour la formation des chefs d’entreprise, l’amélioration du dialogue social, l’information sur les textes réglementaires dont la LODEOM à travers les Matinales de l’Entrepreneur, les conférences thématiques. La CGPME ne perd pas de vue le contexte régional complexe avec la question des APE, de l’octroi de mer, etc…
Mais pour donner du poids à ses idées, rien de mieux que d’être présente dans les « instances au pouvoir de décision ». Pôle Emploi, Mission locale, CESR, MDPH, etc… La CGPME est représentée dans plus de 200 instances, indique le Vice-président, Dominique Vienne. On l’a bien vu l’année dernière, Pascale Thiaw-Kine à la commission chariot-type de l’Observatoire des Prix et des Revenus, à la cellule de médiation pour l’aide aux entreprises en crise... La CGPME veut continuer à s’imposer.

EP


Invitation aux candidats aux Régionales

« Venez partager la journée d’un patron de petite ou moyenne entreprise »

Afin de mieux faire connaître la réalité des PME aux futurs présidents des Conseils régionaux, la CGPME Réunion a lancé une invitation à venir partager, le temps d’une journée, le quotidien d’un patron de PME. « A leurs côtés, indique la CGPME, ils connaîtront les affres du carnet de commandes, la complexité de la législation et des règlements administratifs, les difficultés des relations avec les banques… Ils constateront la richesse des relations humaines et la véritable proximité entre le chef d’entreprise et les salariés, au service d’un même projet. Ils verront combien le chef d’entreprise d’une TPE/PME, qu’il soit industriel, commerçant, prestataire de services ou artisan, est impliqué dans le tissu économique et social local ».


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