Mobilisation des agriculteurs en France pour remettre en cause la faillite du système co-géré par l’État et la FNSEA

La Confédération paysanne appelle à bloquer les centrales d’achat de la grande distribution

31 janvier 2024

En France, les médias mettent l’accent sur le blocage de plusieurs autoroutes par des agriculteurs. D’autres actions stratégiques ont lieu pendant ce temps. La Confédération paysanne a décidé de frapper au coeur le système co-géré par l’État et la FNSEA : bloquer les centrales d’achat de la grande distribution. A cela s’ajoute l’appel au blocage des marchés de gros dont celui de Rungis protégé par des véhicules blindés déployés par le gouvernement.

« Le discours de politique générale du Premier ministre n’a offert aucune perspective de long terme alors que des milliers d’agriculteurs sont toujours mobilisés. L’agriculture a besoin d’actes concrets, et pas d’être réduite à l’image d’Épinal du travailleur acharné : « force, fierté, effort, identité ! ». L’agriculture est d’abord une activité économique ancrée sur les territoires qui doit rémunérer le travail agricole.

Nous devons avoir la garantie de pouvoir vivre de notre travail. Or il n’y a encore aucun engagement de la part du gouvernement pour ouvrir un chantier sur l’interdiction d’achat en-dessous du prix de revient de nos produits agricoles. L’agriculture est le seul secteur où il y a structurellement de la vente à perte et la loi EGALIM ne l’empêche pas. La valeur du travail de celles et ceux qui nourrissent la population ne doit plus être la variable d’ajustement des filières alimentaires.

C’est pourquoi, la Confédération paysanne appelle à orienter les mobilisations en bloquant les lieux où s’exerce cette pression sur nos prix : centrales d’achats (plateforme logistique de la grande distribution), marchés de gros, industries agroalimentaires et autres prédateurs de la valeur.

Depuis ce matin (30 janvier — NDLR), nous bloquons déjà des points stratégiques [1] de l’économie réelle de nos filières alimentaires pour engager un rapport de forces sur le sujet de fond : notre rémunération piétinée par cette économie libérale. D’autres actions vont démarrer dans les prochaines heures.

L’État va-t-il enfin interdire l’achat de nos produits agricoles en-dessous du prix de revient ou continuer à protéger les profits des dirigeants et actionnaires de l’agro-industrie et de la grande distribution ?

C’est la réponse première attendue pour répondre à la colère paysanne. Et nous l’exigerons à nouveau demain matin (ce 31 janvier — NDLR) lors de notre entretien avec le Premier ministre à 10h.

Pour beaucoup de fermes, l’avenir est en jeu. Nous continuerons donc à nous battre pour des paysannes et paysans nombreux et rémunérés. »

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