Rapports de la juridiction financière sur le fonctionnement du l’ODEADOM et sur les aides publiques à l’agriculture et à la pêche

« La Cour des Comptes confirme la revendication de la CGPER : construire le nouveau modèle agricole réunionnais avec le producteur au centre »

29 septembre 2023

Prévue ce 28 et 29 septembre avec une séquence consacrée à la filière canne-sucre-alcools-énergie, la visite du président de la Cour des comptes est reportée au mois d’octobre, selon une information de Réunion Première. La Cour des comptes a publié récemment deux rapports d’observations sur le fonctionnement de l’ODEADOM et sur les aides publiques à l’agriculture et à la pêche. La CGPER a réagi à ce sujet, voici son communiqué publié ce 28 septembre.

Deux rapports de la Cour des comptes évaluent la politique publique de soutien à l’agriculture de l’outre-mer. Il s’agit d’observations sur le fonctionnement de l’ODEADOM et sur les aides publiques à l’agriculture et à la pêche.
Ces observations convergent avec ce que la CGPER a déjà déclaré à maintes reprises : il est nécessaire de revoir de fond en comble le modèle agricole en mettant le producteur au centre de ce modèle.

En effet, aussi bien dans le rapport concernant l’ODEADOM que dans celui sur les aides publiques, la Cour des Comptes souligne l’exclusion de la majorité des producteurs de ces aides, alors que ces maraîchers et ces éleveurs sont ceux qui contribuent le plus aux objectifs d’autosuffisance alimentaire et de transition écologique.
Cette exclusion est due à leur non-appartenance à une organisation de producteurs.
L’ODEADOM assurait en 2021 le paiement de près de 350 millions des près de 600 millions d’euros d’aides publiques à destination des agriculteurs des DOM. Tout ceci ne profite qu’à une minorité qui est représentée à l’ODEADOM, et pas aux indépendants. Ceux qui ne font pas partie du club sont oubliés !!!!!

La CGPER note également que la Cour des Comptes estime que les aides publiques n’atteignent pas leurs objectifs, notamment pour La Réunion en matière de production de canne à sucre. Ceci rappelle un credo de la CGPER dans la filière canne-sucre-alcools-énergie : priorité aux petits et moyens planteurs car ce sont eux qui constituent le cœur de la filière. Sans eux, tout s’écroule.
Victimes de l’explosion des coûts de production, ils doivent donc bénéficier en priorité des aides obtenues par la lutte des planteurs et inscrites dans la Convention canne signée par tous les syndicats.

La Cour des Comptes souligne également que les productions vivrières reposent surtout sur les indépendants, qui ne bénéficient d’aucune aide.
La CGPER appelle donc les indépendants à s’organiser. Notre syndicat a soutenu la création de l’Association des éleveurs et transformateurs indépendants de La Réunion. Lors de cette création, nous avons constaté l’impasse de ce modèle. L’Association avait sollicité l’ARIBEV pour une représentation de cette nouvelle organisation, elle attend toujours la réponse !!!!!!

Enfin, la CGPER note avec satisfaction que la Cour des comptes pense également qu’il est possible d’aller vers l’autosuffisance alimentaire sans remettre en cause la canne à sucre, pivot de notre agriculture. La mobilisation des terres en friche est une réponse, mais il n’en demeure pas moins que le prix de vente de la production locale reste supérieur à celui des importations. Sachant que la majorité des producteurs en maraîchage et en élevage ne peuvent bénéficier des aides publiques, permettre aux indépendants d’avoir droit à ces aides rendra alors la production locale compétitive en termes de prix vis-à-vis des importations.

Souhaitons que ces rapports de la Cour des Comptes ne finissent pas dans un tiroir et donnent lieu, notamment de la part de l’État, à une prise de conscience : ce modèle agricole actuel ne fonctionne pas correctement, malgré toutes les aides publiques dont il bénéficie. Ce sont désormais les magistrats financiers de la Cour des Comptes qui l’affirment également.

Pour la CGPER, ces deux rapports de la Cour des Comptes montrent bien la nécessité de poursuivre le combat pour placer le producteur réunionnais au centre du modèle agricole réunionnais.

Le Président de la CGPER
Jean-Michel Moutama

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