La crise affecte tous les secteurs

25 novembre 2008, par Risham Badroudine

Les Bourses mondiales poursuivent leur chute sur fond de récession mondiale et malgré l’annonce de plans de relance massifs de centaines de milliards de dollars aux Etats-Unis, en Europe, en Chine... Vendredi, l’indice Dow Jones a terminé la semaine sur une perte hebdomadaire de 10% et l’indice Nasdaq sur une perte de 13%. En Europe, la Bourse de Paris a clôturé sur une baisse hebdomadaire de 12,46% à 2.881,26 points, au plus bas depuis mars 2003. A Tokyo, l’indice Nikkei a abandonné 6,52%. Les marchés sont rongés par la peur. Quant à la conférence du G20 à Washington, elle n’a pas apporté de réponse concrète à la crise actuelle.
La contagion à l’économie réelle se poursuit. La consommation chute dans le monde entier. Les entreprises sont plus en plus affectées. Des milliers de salariés sont mis au chômage.

C’est une crise très grave dans laquelle nous sommes entrés, avec des retentissements sociaux qui risquent d’être considérables dans tous les pays, au Nord comme au Sud.
Comme préalable, un accroissement considérable des inégalités, de l’argent qui manque aux uns et que d’autres ne savent qu’en faire et investissent dans des placements stériles ou aveugles. Et au final, c’est une destruction brutale des richesses, au-delà de celles qui étaient virtuelles.

25.000 milliards dollars partent en fumée

Fin octobre 2008, ce sont 25.000 milliards dollars qui partent en fumée dans la dégringolade boursière mondiale. L’économie réelle est rapidement affectée, avec son retentissement social lié à l’accroissement du chômage.
Les autorités américaines ont volé dimanche soir au secours du géant bancaire Citigroup, l’une des banques les plus meurtries par la crise financière, en apportant notamment une garantie de plus de 300 milliards de dollars sur ses actifs contre une entrée dans son capital.
L’action Citigroup a poursuivi une descente aux enfers incontrôlable ces dernières semaines, le marché doutant de la capacité de l’ex-numéro 1 mondial de la banque à faire face seule à la crise. L’action a chuté de 70% en trois semaines, sous les 4 dollars.

Suppressions d’emplois

La banque américaine a annoncé la suppression de 52.000 postes. En dépit de l’aide de 25 milliards de dollars accordée par l’Etat fédéral dans le cadre du plan de stabilisation du système financier américain, l’effondrement se poursuit.
Au marasme macroéconomique s’est ajoutée une litanie de mauvaises nouvelles du côté des entreprises, comme les déboires du chimiste BASF en Allemagne, du fabricant de portables Nokia en Finlande, ou les menaces de faillite des géants de l’automobile General Motors, Ford et Chrysler aux Etats-Unis.
Le secteur financier n’en finit plus de chuter. Dexia, en baisse de 27,8%, affiche la plus mauvaise performance du CAC 40. La banque franco-belge est talonnée par Société Générale (- 27,3%), le Crédit Agricole (- 27%) et BNP Paribas (- 23%). Les valeurs bancaires ont été affectées par les graves problèmes rencontrés par Citigroup. Confrontée au plongeon de son action (-60% en une semaine), la première banque du monde a annoncé la suppression de 52.000 postes, soit 20% de ses effectifs.

Tous les secteurs touchés

Tous les secteurs sont aujourd’hui touchés, y compris celui des énergies nouvelles. Theolia s’est effondré de plus de 43% en cinq séances. Depuis le début de l’année, la capitalisation du producteur d’énergies renouvelables a fondu de plus de 85%. Évoquant la difficulté de l’environnement financier actuel, Theolia a annoncé une réduction significative de la moitié des effectifs du siège du Groupe.

Les budgets affectés

Tous les indicateurs économiques (consommation, investissement...) sont en chute. Les budgets des collectivités, communes ou de l’Etat seront également affectés. En effet, une baisse de la consommation aura par exemple un impact sur l’Octroi de mer, ou une chute de l’investissement dans le secteur de l’immobilier va affecter les budgets des communes par le biais de la taxe foncière. A un moment où ces budgets seront votés, sur quelles bases va-t-on établir les prévisionnels sachant que les indicateurs économiques (consommation, investissement...) dégringolent, et nous ne connaissons pas encore l’ampleur de la chute.

Risham Badroudine

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