Intervention de l’ONU au G20

La crise économique mondiale menace le développement humain

7 avril 2009

La crise économique mondiale actuelle risque d’être catastrophique pour le développement humain dans les pays sous-développés, a prévenu, jeudi, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki- moon, qui assistait à la réunion du G20 à Londres, en Grande-Bretagne.

Selon un communiqué signé par la porte-parole de l’ONU, Michele Montas, M. Ban va faire pression sur les participants à la conférence de Londres pour une action urgente et collective en vue de relancer le développement et de permettre aux populations de garder foi en l’avenir.
Mme Montas a révélé que M. Ban va avertir les dirigeants que la récession mondiale frappe tout le monde, particulièrement les plus démunis qui, « dans certains pays, consacrent jusqu’à 80% de leurs revenus à se nourrir ».
Par ailleurs, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a invité les chefs d’Etat des pays du G-20 à reconnaître que les plus exposés à cette crise, qui ne se limite pas à l’Europe, vivaient en dehors des feux de l’actualité.

Hausse du taux de mortalité infantile

« Ceux qui assistent à la réunion de ce jeudi doivent reconnaître les problèmes liés au développement humain que rencontrent les populations des pays les plus pauvres et débloquer les ressources pour leur permettre d’y faire face », a indiqué le PNUD.
Il a souligné que les transferts d’argent des émigrés vers leurs pays d’origine ont chuté, que le commerce s’est effondré et que les prix des matières premières continuent à être instables, ce qui plonge encore plus de familles dans la misère dont le corrolaire est l’accroissement de la mortalité.
D’après le PNUD, « une baisse de 3% du Produit intérieur brut (PIB) des pays en développement entraîne entre 47 et 120 décès de nourrissons supplémentaires sur 1.000 naissances ».
Il a ajouté que la crise est « une question de vie ou de mort pour la plupart des gens dans les pays les plus pauvres ».
« Alors que la relance économique pourrait reprendre en 2010, les préjudices causés au développement humain seront sérieux et la relance économique pourra prendre plusieurs années », a expliqué le PNUD, en ajoutant que les impacts de la crise économique actuelle se feraient sentir jusqu’en 2020.

Investir dans l’éducation

Koichiro Matsuura, le directeur général de l’UNESCO, a également mis en garde contre l’impact de la crise financière sur l’éducation et a préconisé plus d’investissements dans ce secteur.
Selon des études, le prolongement de la période moyenne passée à l’école d’un an va faire grimper de 04 à 06 pour cent le PIB par habitant, a déclaré M. Matsuura.
« En investissant des ressources dans l’éducation maintenant, nous n’allons pas seulement stimuler la relance économique, mais nous allons également contribuer à une plus forte croissance à l’avenir et garantir la stabilité mondiale à long terme », a-t-il souligné.
Pour sa part, le Fonds international de l’ONU pour le développement agricole (FIDA) a invité les gouvernements à accélérer le développement agricole, alors que la crise financière fait plonger des millions d’individus, particulièrement les pauvres des milieux ruraux, dans la misère.
« Nous ignorons les paysans pauvres du monde à notre propre péril », a déclaré le Nigérian Kanayo Nwanze, président du FIDA.
M. Nwanze a ajouté, « alors que nous nous efforçons de sortir de la zone de turbulences actuelle, ces paysans peuvent être une partie de la solution ».
« Si on leur apporte le soutien nécessaire, ils peuvent relancer la croissance économique et aider le monde à éviter des crises alimentaires, comme celle qui l’a secouée en 2008 ».

Crise financière G20

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