
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
10 septembre 2007
Tout a commencé lorsque le piège tendu par les organismes de crédits hypothécaires du secteur des “subprime” s’est refermé sur les salariés pauvres américains.
Aux Etats-Unis, les prêts immobiliers sont ventilés en trois catégories : “subprime”, “non-prime” et “prime”.
La catégorie des “subprime” correspond au niveau de solvabilité le plus bas de l’emprunteur, le plus souvent des salariés pauvres.
Ces prêts sont accordés par un institut de crédits spécialisé ou par une banque commerciale. Ils sont garantis par une hypothèque. Ils fonctionnent comme un véritable piège : les premières années, les mensualités de remboursement sont peu importantes. Mais très rapidement, le taux s’élève et peut atteindre 18%. Nombre de salariés pauvres ne peuvent plus, alors, payer leurs mensualités.
Ce système ne peut fonctionner, au détriment des salariés pauvres et au profit des banques, que dans un contexte de hausse des biens immobiliers. C’est, en effet, uniquement dans un tel contexte que les organismes de crédits sont assurés, grâce à l’hypothèque qui leur permet de faire vendre le bien, de récupérer leur capital et les intérêts déjà dus au moment où l’emprunteur n’arrive plus à payer ses mensualités.
Mais depuis trois ans, les salaires stagnent et les taux de la Réserve fédérale (FED) sont passés de 2% à 5,75%, augmentant d’autant les taux des prêts “subprime”, variables et indexés sur les taux de la FED. Des emprunteurs de plus en plus nombreux ont donc cessé de payer leurs mensualités. Leurs logements ont été vendus aux enchères, ce qui n’a fait qu’accentuer la baisse déjà en cours des prix de l’immobilier. Durant ces mêmes années, 1,2 millions d’Américains ont perdu leur logement, et la situation ne fait qu’empirer en même temps que se dégonfle la bulle spéculative immobilière.
Les arroseurs arrosés
Les emprunts “subprime” n’ont pas été gardés dans le bilan des organismes qui les avaient accordés. Ces organismes ne se chargent plus, moyennant une commission, que de recouvrer les mensualités. Ces prêts ont été “titrisés” c’est-à-dire qu’ils ont été regroupés avec d’autres créances sur un instrument financier, le CDO (Collteralized Debt Obligation), et mis en vente sur les marchés financiers.
Ces CDO ont été plutôt bien notés par les organismes de notation (Moodys’s, Standard and Poor’s ou Fich) et ont été achetés par des fonds de placement partout dans le monde. Ces fonds ont acheté ces CDO en toute connaissance de cause : ils voulaient “doper” le rendement de leurs produits grâce au intérêts exorbitants payés par les emprunteurs du secteur des “subprime”. Ces CDO se sont même retrouvés dans de très nombreuses SICAV présentées comme “sans risque” à leurs souscripteurs.
Les organismes de prêts hypothécaires à risque (tel l’American Home Mortgage) ont été les premiers touchés par l’augmentation rapide des non remboursements de prêts “subprime” : il leur devenait difficile de continuer leur activité.
Les fonds de placement ont suivi, aux Etats-Unis, en Allemagne, en Australie, en France où, le 7 août, BNP-Paribas décidait de suspendre le calcul de la valeur liquidative de trois de ses fonds qui venaient de perdre plus de 20% en un peu moins d’une semaine.
De la crise immobilière à la crise boursière en passant par la crise bancaire
Vendredi 10 août, tout s’est accéléré. Aux Etats-Unis, en Europe, les banques ne prêtaient plus qu’avec une extrême réticence aux autres établissements financiers. Elles avaient peur de ne pas être remboursées si ces établissements étaient trop engagés dans l’immobilier américain. Le taux interbancaire (taux auquel les banques se prêtent de l’argent au jour le jour) passait en quelques minutes de 4,10% à 4,70%. Il faut dire que la plupart des analystes financiers estiment a plus de 300 milliards de dollars l’engagement des banques dans le secteur des “subprime”, alors que 3 milliards de dollars seulement ont pour le moment été identifiés. En quête de liquidités, les banques se précipitaient alors sur le marché monétaire, marché plus large que le marché interbancaire où seules peuvent intervenir les institutions financières.
La crise immobilière s’était transformée en crise bancaire et monétaire
Les banques centrales sont alors intervenues massivement. La FED, la Banque Centrale Européenne (BCE), la Banque du Japon ont, au total, en un peu plus d’une semaine, mis plus de 400 milliards d’euros de liquidités (sous forme d’euros, de dollars ou de yens) à la disposition des établissements bancaires.
Après ce “vendredi noir”, les craintes des marchés se sont étendues à toutes les opérations de crédit. La crise de l’immobilier aux Etats-Unis s’est étendue aux marchés des emprunteurs des catégories “prime” et “non-prime”, c’est-à-dire à des marchés où les emprunteurs sont, en principe, beaucoup plus solvables.
Les actions des fonds d’investissements spécialisés dans l’acquisition d’entreprise à crédit, les Leverage Buy Out (LBO), ont vu leurs cours baisser. Les grands investisseurs qui détenaient une bonne part des actions des fonds engagés dans le crédit immobilier ont vendu leurs actions dont le cours s’effondrait. Ils ont également vendu une partie des actions des grands groupes bancaires qu’ils détenaient : la valeur de ces actions baissait alors rapidement.
Pour compenser leurs pertes dans ces secteurs, ces grands investisseurs se sont alors mis à vendre les actions qu’ils détenaient dans d’autres compartiments du marché financier. Ces ventes ont entraîné une baisse générale des cours boursiers. La panique a commencé à s’emparer des marchés financiers : ces baisses ont fait boule de neige et entraîné de nouvelles baisses des cours.
La crise bancaire et monétaire était devenue une crise boursière
Les nombreux fonds qui étaient investis dans l’immobilier américain ont commencé à vendre leurs valeurs mobilières sur les marchés européens et asiatiques afin de trouver des liquidités.
Les investisseurs (notamment japonais) qui avaient emprunté des yens (en ne payant des taux d’intérêt que de 0,50%), pour les placer dans des monnaies de pays ou les taux d’intérêt sont 10 à 15 fois plus élevés, s’empressaient de reconvertir leurs avoirs en yens afin de se mettre à l’abri de la crise des “subprime” et de ses retombées. Ce mouvement entraînait une brusque appréciation du yen par rapport au dollar. La peur que cette hausse du yen ne pénalise les exportations des grands groupes japonais s’emparait alors des investisseurs qui se mettaient à vendre les actions de ces groupes, entraînant ainsi la baisse de leurs cours.
La crise née aux Etats-Unis s’étendait à l’ensemble des places boursières de la planète. C’est l’une des rançons de la mondialisation libérale et de la totale liberté de circulation qu’elle accorde aux capitaux.
« Trop gros pour faire faillite »
« Too big to fail », c’est cet adage anglo-saxon qui a amené les banques centrales à soutenir les établissements bancaires au bord de l’effondrement, en mettant à leur disposition plus de 400 milliards d’euros. C’est particulièrement vrai en Europe où l’engagement des banques allemandes dans les crédits américains à risque menaçait d’effondrement le système bancaire allemand d’abord, européen, ensuite.
Il est difficile de comprendre pourquoi la politique de la BCE et de la FED a recueilli tant de louanges, même à gauche. En réalité, on ne voit pas comment elles auraient pu agir autrement et ne pas jouer leur rôle de “prêteur en dernier ressort” afin d’éviter une crise systémique, un effet domino généralisé. Il ne faut pas, pour autant, se voiler la face : il ne s’agit là que de reculer pour mieux sauter.
La BCE a accordé 300 milliards d’euros de crédit aux banques. La FED a non seulement mis plus de 100 milliards de dollars de liquidités à la disposition des banques, mais elle a baissé son taux de réescompte, leur permettant ainsi un refinancement permanent à un taux inférieur de 0,5 point. Elle a même été jusqu’à accepter en garantie, en contrepartie des liquidités prêtées aux banques, une “large gamme” de produits financiers, « y compris des prêts hypothécaires et des actifs qui y sont liés ». C’est-à-dire qu’elle a encouragé les banques à se débarrasser d’une partie des crédits hypothécaires à risque. Dès lors, pourquoi les banques se gêneraient-elles ? Pourquoi ne continuerait-elles pas à prendre les mêmes risques puisqu’elles savent que leurs pertes seront, de toute façon, limitées par l’intervention des banques centrales ?
La lutte contre l’inflation : un prétexte pour la BCE
Le président de la BCE, Trichet, affirmait, en pleine crise financière : « La forte inflation c’est un peu de la drogue, cela vous donne des satisfactions immédiates mais ensuite vous le payez cher. » (Le Monde 16/08).
Mais de quelle inflation parlait-il ? De l’incroyable augmentation des prix des actifs financiers depuis vingt ans ? Non, aussi irréaliste que cela puisse paraître, il parlait de l’augmentation des prix de 1,8 % prévue en 2007 par la BCE dans la zone euro. En quoi une telle augmentation des prix peut-elle être qualifiée de forte inflation et même d’inflation tout court alors que la BCE elle-même considère qu’il n’est possible de parler d’inflation qu’à partir d’une augmentation des prix de 2 % ?
Quant à la définition de la drogue donnée par Trichet elle correspondait parfaitement à l’injection de 300 milliards d’euros de liquidités qu’elle a accordé aux banques de la zone euro au nom de la « stabilité financière ». Cette injection (c’est bien le mot !) ne donne-t-elle pas, en effet, aux banquiers des « satisfactions immédiates » mais qui se paieront, demain, par la création de nouvelles bulles spéculatives ? Cela avait déjà été la conséquence de l’injection massive de liquidités à la fin des années 1990, lors de la crise née de la faillite du fonds spéculatif américain « Long Term Capital Management » (LTCM). Cette injection de liquidités avait largement contribué à la formation de la bulle immobilière aux Etats-Unis, cette bulle qui est à l’origine de l’actuelle crise financière.
La crise financière met à nu la politique de la BCE : son objectif réel n’est pas de lutter contre « l’inflation » comme elle le martèle tous les jours. Ce combat est éminemment sélectif. La seule inflation que combat la BCE est celle qui pourrait voir pour origine des « augmentations de salaires plus fortes qu’attendu », selon la langue de bois de cette institution. L’augmentation des profits (qui rentre pourtant, au même titre, que les salaires dans le prix des marchandises ou des services) n’est jamais remise en cause par la BCE. Au contraire, toute sa politique a pour objectif d’augmenter les profits en jugulant les augmentations de salaires au nom, précisément, de la lutte contre l’inflation.
En gonflant de 300 milliards d’euros la masse monétaire de la zone euro, la BCE a agi en totale contradiction avec ses discours anti-inflationnistes. Elle a ainsi apporté une nouvelle fois la preuve de ce qu’était sa véritable mission : préserver à tous prix la « stabilité des marchés financiers » et la valeur des capitaux, même si le prix à payer était une recrudescence de l’inflation !
Par Jean-Jacques Chavigné
(Démocratie & Socialisme -
http://www.democratie-socialisme.org/)
et Gérard Filoche (D&S, membre du Conseil scientifique d’Attac France)
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