Des conséquences mondiales

La croissance chinoise en baisse

17 avril 2012, par Céline Tabou

Vendredi 13 avril, les autorités chinoises ont annoncé que la croissance trimestrielle du pays était au plus bas depuis près de trois ans sous l’effet de la crise de la dette en Europe. De plus, la demande intérieure ne parvient toujours pas à compenser et les exportations continuent de diminuer.

Face au ralentissement de l’économie, le gouvernement chinois a revu pour cette année son objectif de croissance à 7,5%, contre 8% les années précédentes. L’an dernier, la croissance était passée de 9,7% au premier trimestre à 8,9% au quatrième.

« Une lente consolidation »

D’après l’économiste de IHS Global Insight, Ren Xianfang, « l’économie chinoise a décéléré pour afficher sa croissance la plus basse depuis la crise financière, frappée par deux chocs simultanés : des exportations faibles et un secteur de la construction qui ralentit ». Cette dernière a expliqué que la baisse de la croissance s’apparentait plus « à une lente consolidation, plutôt qu’à un ralentissement brutal comme en 2008-2009 ».
Selon un communiqué diffusé à la suite d’une réunion du gouvernement chinois dirigée par le Premier ministre Wen Jiabao, « le développement de l’économie chinoise reste confronté à de nombreux défis et difficultés ». Du fait de la crise financière mondiale ajoutée à la crise de la dette souveraine européenne, l’inflation devrait persister et « les PME ont toujours des problèmes importants pour se financer, et les difficultés augmentent pour les entreprises exportatrices ». Les analystes restent tout de même optimistes sur l’évolution de l’économie chinoise dans les mois à venir. En effet, après l’annonce d’un volume élevé des nouveaux prêts octroyés par les banques chinoises pour endiguer la hausse des prix, permettant à l’inflation de rester en dessous des 4%, le gouvernement a tenté de relancer la consommation intérieure pour pallier le ralentissement des exportations.

Des conséquences sur le reste du monde

Atelier du monde, la Chine produit et exporte en quantité des jouets, des produits électroniques ou encore des voitures. Cette production massive demande des matières premières en quantité que le pays importe d’Australie, Amérique Latine, d’Afrique, mais aussi de ses voisins asiatiques. La Chine est le premier consommateur au monde de cuivre, avec 40% de la production mondiale, de nickel (20%) ou d’acier (44%). La Chine est de fait l’un des alliés économiques indispensables dans certaines zones du monde. Une diminution de sa croissance et de ses importations pourrait avoir un impact sur les économies du monde.
Les pays émergents, comme la Chine, tirent le commerce mondial. En effet, à l’annonce d’une diminution de sa croissance, les Bourses ont réagi de manière contrastée aux indicateurs chinois, selon l’Agence France Presse. Paris, Londres et Francfort ont clôturé en baisse tandis que Hong Kong et Shanghai terminaient la séance en hausse. Face à cette situation, le gouvernement chinois a annoncé l’assouplissement de sa politique monétaire, « en baissant rapidement les réserves obligatoires des banques », pour permettre aux banques de prêter davantage, a expliqué Liao Qun, économiste pour la Chine de Citi Bank International à Hong Kong, à l’AFP.

Céline Tabou


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