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Bilan économique 2014 : hausse du PIB mais aussi du chômage et des importations
8 juillet 2015, par
À La Réunion, la croissance a rebondi à 3,1 % en 2014, selon le premier numéro de la revue INSEE Conjoncture Réunion diffusé hier. Notre île est loin de retrouver son niveau d’avant la casse des grands projets par Didier Robert et ses amis. Elle ne suffit donc pas à espérer une inversion de la courbe du chômage. En décembre 2014, 174.510 Réunionnais étaient inscrits à Pôle emploi, contre 169.020 un an plus tôt, soit une hausse de 3,2 %.
L’INSEE a présenté hier le premier numéro d’une nouvelle publication : INSEE Conjoncture Réunion. Elle est consacrée au Bilan économique 2014, avec pour titre « La Réunion renoue avec la croissance ». En valeur absolue, le Produit intérieur brut était égal à 17,17 milliards d’euros, en hausse de 3,1 % par rapport à 2013. C’est la consommation qui est le moteur de cette croissance, avec près de 11 milliards venant des ménages, en hausse de 2,8 %, et celle des administrations publiques, 7,24 milliards en hausse de 2,5 %. L’investissement augmente de 6,8 %, avec la hausse des dépenses de la Région pour faire avancer le projet de la Nouvelle route du littoral.
L’INSEE constate également que la masse salariale a augmenté de 4,4 %, dont 4,7 % dans le privé et 3,8 % dans le public et parapublic. Le Bilan économique rappelle d’ailleurs le chiffre de la croissance de l’emploi marchand : 3,7 % en 2014. Il y a plus de salariés, donc plus de salaires versés.
Les revenus tirés du RSA connaissent une plus forte hausse : +7,9 %. Par contre, les retraites ne suivent pas, avec une augmentation moyenne de 1,9 %. Les versements ASSEDIC sont en diminution de 5,8 %, une tendance expliquée en particulier par l’allongement de la durée moyenne des contrats-aidés.
Dans l’agriculture, la croissance de 7,5 % du revenu agricole s’explique surtout par une baisse de 2,9 % du coût des matières premières. En valeur, la production reste stable, avec un total de 400 millions d’euros. La canne à sucre a dégagé un revenu de 131,1 millions d’euros, en hausse de 0,3 % par rapport à 2013.
Cette hausse des revenus s’accompagne d’une augmentation de 2,5 % du pouvoir d’achat en global, et de 1,8 % par habitant. L’INSEE constate la plus forte augmentation du pouvoir d’achat depuis le début de la crise.
Manifestement, la hausse de la consommation et du pouvoir d’achat profite avant tout aux importations, en augmentation de 5 %. Sur les 4,6 milliards d’euros de marchandises importées, 58 % des importations en valeur viennent de la France, « principalement des biens de consommation non durables (tels que les produits alimentaires), des biens d’équipement, notamment des véhicules de tourisme, ou encore des biens intermédiaires ». L’INSEE rappelle que les achats de carburant ont coûté 439 millions d’euros. Quant aux importations de voitures, elles étaient en hausse de plus de 9 % en 2014. En dehors de la France, l’ensemble des 27 autres pays de l’Union européenne sont le troisième fournisseur de La Réunion, à hauteur de 14 % « principalement pour des véhicules de tourisme et des denrées alimentaires ». 72 % des importations proviennent donc de la région du monde où les prix sont les plus élevés.
Ces données sont importantes pour le débat sur l’égalité réelle. Avec 3,1 % de croissance, La Réunion se situe au niveau d’un pays émergent, soit bien au-dessus de la norme des pays de l’Union européenne. Malgré cette croissance relativement importante, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi a continué à augmenter en 2014. Il est passé de 169.020 personnes au 31 décembre 2013 à 174.510 au 31 décembre 2014, selon les données publiées par Pôle emploi.
Cela pose la question de savoir à qui profite cette croissance. Compte-tenu des valeurs relevées, force est de constater que cette croissance à La Réunion permet de soutenir des économies exogènes. La hausse du pouvoir d’achat s’accompagne en effet d’une croissance des importations, en particulier des automobiles. C’est bien tout le problème du modèle de développement qui revient sur le devant de la scène. Le choix de supprimer de train, puis de refuser de le reconstruire en 2010 oriente la consommation vers l’achat de produits coûteux, polluants, d’une durée de vie limitée et dont le recyclage reste à la charge des Réunionnais.
La décision de concentrer les investissements sur une route en mer au lieu de relancer le train va encore accentuer ce transfert de richesses de La Réunion vers l’Europe et en particulier la France.
Les données publiées hier soulignent aussi la fragilité de cette croissance. En dehors de la consommation, les statistiques de l’investissement sont biaisées par le projet de route en mer. L’INSEE explique que la Région Réunion a inscrit 200 millions de crédits en 2014 pour cette réalisation. Tous les jours, les usagers de la route du littoral peuvent donc s’interroger sur le rapport qualité-prix de cet investissement. 200 millions d’euros pour quelques grues posées sur des galets… Tout concoure pourtant à la remise en cause d’un projet pharaonique et inutile qui cumule les catastrophes environnementales, financières et sociales.
Une seule donnée suffit à tout faire écrouler, c’est l’annonce d’une hausse de 6 mètres du niveau de la mer d’ici 2100. Si jamais les partisans de la route en mer arrivent à leur fin, alors au moment de l’ouverture de la NRL le niveau de l’océan Indien aura déjà grimpé de plus d’un mètre série en cours. C’est justement la valeur base des calculs pour les digues et viaducs. Qui oserait donc s’aventurer sur un ouvrage qui n’est pas prévu pour résister à une élévation supérieure à un mètre du niveau des océans ?
Parmi les critères pouvant définir l’égalité réelle, il existe celui de l’alignement du PIB par habitant sur celui de la France. Cela suppose donc le maintien pendant plusieurs années d’une croissance plus forte à La Réunion qu’en Europe pour arriver à cette égalité.
Le dernier bilan économique rappelle que la structure de La Réunion aboutit à une répartition bien inégale des fruits de cette croissance, car le nombre de demandeurs d’emploi continue à augmenter.
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