4,4% de croissance, 5.000 emplois créés dans le secteur marchand

La dynamique de la commande publique

2 juillet 2008, par Manuel Marchal

L’INSEE et l’IEDOM ont présenté hier le bilan économique 2007 de La Réunion et le rapport annuel de l’Institut des émissions des Départements d’Outre-mer. Une croissance 4,4% a permis la création de 5.000 emplois. La consommation redevient d’une courte tête le moteur de la croissance. Mais il s’avère que l’investissement public tire le pays vers le haut.

Un PIB de 13,7 milliards d’euros, une croissance de 4,4%, 5.000 emplois créés dont 1.800 dans le BTP et 1.000 dans les services aux entreprises, une croissance du BTP de 13% liée à l’investissement public, une décroissance de 17% du secteur primaire expliquée par la campagne sucrière désastreuse : voici les principaux indicateurs de l’économie de La Réunion en 2007. L’INSEE note donc un rebond de la croissance après la crise liée au chikungunya l’année précédente. Si la croissance est le double de celle observée en France, elle ne permet pas de faire reculer le chômage significativement. L’INSEE rappelle en effet que chaque année, il faut créer 4.000 emplois rien que pour absorber la croissance de la population active.
L’INSEE note également de freins. Outre la mauvaise campagne sucrière, ce sont les hausses des prix des intrants. Dans une étude simulant une hausse des prix des carburants de 10% cette année, l’INSEE constate que quel que soit le scénario, elle aura un impact négatif sur la consommation, et donc, par conséquent, sur la production (entre -0,4% et -0,5%) et sur la masse salariale (entre -0,3% et -0,4%). Et les prix seront impactés à la hausse (+0,8%).
Dans le détail, le nombre d’emplois marchands a augmenté d’environ 4,5%, tandis que le revenu moyen par unité de consommation augmente en moyenne de 3,3%. Mais la répartition de cette croissance en fonction des catégories socioprofessionnelles n’est pas disponible.
L’INSEE note également une baisse du nombre des allocataires de minima sociaux, qui est d’environ 140.000, alors que dans l’ensemble, le montant total de ces prestations a augmenté.

Importation de carburants : un frein

Concernant la masse salariale dans le secteur marchand, elle est en hausse de 9%. Elle est tirée vers le haut par la croissance de cette masse salariale dans le BTP (+20%), et dans le secteur des services aux entreprises (+14%).
Ces quelques chiffres indiqués brièvement montrent le poids dans l’économie des investissements publics. En effet, la politique de grands chantiers menée par la Région a des répercussions sur la croissance de l’emploi dans le BTP, et donc fait augmenter la richesse du pays. Et si l’INSEE constate une décélération des investissements, la commande publique continue à tirer ce secteur vers le haut.
Mais cette croissance est ralentie par l’impact de la crise mondiale dans les matières premières. L’étude prospective relative à la hausse des carburants souligne que quel que soit le comportement des familles (ralentissement ou dérapage de la consommation), l’impact sera négatif.
Ce frein met en évidence la nécessité pour La Réunion d’être à l’abri des spéculations mondiales dans le domaine de l’énergie. Autrement dit, réaliser l’autonomie énergétique est une nécessité de plus en plus forte chaque année.

Manuel Marchal


Le besoin de refinancement des banques augmente

Dans son rapport annuel, l’IEDOM constate que le déficit entre l’épargne disponible et les encours des crédits augmente. Cela veut dire que pour prêter de l’argent, les banques réunionnaises doivent toujours plus emprunter.
L’insuffisance de collecte est évaluée à 1,5 milliard d’euros pour 2007. Elle a connu un accroissement de plus de 1.500% en 5 ans. Il est à noter que pour dégager un bénéfice, les banques voient la facturation des opérations avec la clientèle augmenter : 369 millions d’euros en 2006, 406,6 millions d’euros en 2006.
L’IEDOM constate également une baisse des créances douteuses, qui représentent maintenant 4,5% du portefeuille des banques contre 7,1% en 2002.
Enfin, l’IEDOM note une augmentation des taux d’intérêts pour les crédits à la clientèle. Ils atteignent 7% sur les crédits à court terme.

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