Nouvel indice de l’aggravation de la situation

« La nécessité absolue d’un plan de relance »

16 août 2012, par Manuel Marchal

Dans un communiqué diffusé mardi, cinq organisations patronales confirment les difficultés de l’économie réunionnaise, du fait de l’arrêt des grands chantiers. Voici ce document.

La CAPER, la CGPME, la FRBTP, le MEDEF et l’UPAR représentants professionnels et interprofessionnels des chefs d’entreprises de l’économie réunionnaise se sont réunis, comme prévu de longue date, pour faire un point sur les mesures économiques existantes et pour mobiliser leurs énergies afin d’apporter de nouveaux moyens adaptés au contexte économique du moment.

En effet, en raison du manque d’activité et de l’extrême fragilité de nos entreprises, le remède apporté par les mesures Novelli engagées depuis 2009 n’a, au final, manifestement pas eu l’effet escompté, en générant plus d’inégalité de la concurrence et du travail dissimulé, plaie du monde professionnel. La surenchère dans cette voie risquera de mettre en difficultés l’ensemble des entreprises de l’île et de fragiliser encore davantage notre économie dans un contexte où le taux de chômage atteint de tristes records.

Seul un niveau d’activité à la hauteur des importants besoins induits par la démographie et les retards de notre territoire apportera une réponse durable aux difficultés actuelles. Le travail mené en HCCP (Haut conseil de la commande publique-NDLR) depuis 2 ans a permis de progresser sur cette voie mais reste insuffisant. II a démontré la nécessité absolue d’un plan de relance, par des dispositifs de financement exceptionnels des collectivités, qui peinent de plus en plus à financer les projets.

Aujourd’hui, seule la mise en œuvre très rapide de solutions pragmatiques de traitement équitable pour toutes les entreprises résoudra la situation et apaisera les tensions. L’EQUITE est en effet la base fondamentale de notre société. Les syndicats rassemblés autour de ce principe d’équité rappellent qu’on ne peut favoriser les intérêts d’une minorité au détriment de l’intérêt général.

Dans cet esprit, nous demandons d’urgence des moyens exceptionnels, à l’image de ceux instaurés en métropole (en France-NDLR), et qui n’ont pas encore été déployé à La Réunion :

Pour apporter des réponses rapides avec un traitement en 15 jours : Nommer le Commissaire au Redressement Productif dont la mission est, conformément aux directives du ministre A. MONTEBOURG :

- Piloter l’appui aux entreprises en difficultés les aider dans la réalisation d’audit et la mise en place de prêts du Fonds de développement économique et social (MES).

- Animer la cellule de veille et alerte composée de membres représentatifs et se réunissant tous les 15 jours pour proposer des solutions personnalisées, adaptées et donc pertinentes aux entreprises en difficultés.

- Suivre l’entreprise bénéficiaire dans le temps.

Pour faciliter l’accès au crédit des entreprises : augmenter l’enveloppe du fonds de garantie SlAGI qui se portera caution en lieu et place des entreprises de l’artisanat auprès des institutions financières.

Pour sortir de l’impasse de trésorerie : mettre en place un système de rachat d’actif (en totalité ou en partie) d’une TPE PME afin de lui permettre d’avoir une entrée de trésorerie pour financer ses besoins.

Portés par un consensus de l’ensemble des syndicats signataires, ces dispositifs concrets sont à même d’apporter immédiatement de vraies réponses pragmatiques aux entreprises en difficultés. Ils permettront a l’État de renforcer le dispositif de guichet unique, souhaité par toutes les instances économiques et institutionnelles.

La faillite de l’ancien gouvernement et des conservateurs

Le communiqué des cinq organisations patronales montre la faillite de la politique menée par le précédent gouvernement, et de ceux qui ont voulu aller dans le même sens en organisant l’arrivée de l’UMP à la présidence de la Région Réunion.

Entre 2007 et 2012, Paris n’a pas été avare d’annonce pour faire part de sa volonté de relancer l’économie outre-mer. Il y eut dès 2007 le concept du développement endogène, avec la définition de zones franches globales d’activité en accord avec des acteurs économiques.

Pour mettre en œuvre cette politique, Paris annonça l’arrivée d’un exogène en tant que commissaire au développement endogène. Pour les cinq organisations patronales, le bilan de cinq ans de développement endogène, c’est une situation préoccupante. Et cela d’autant plus qu’en même temps, l’ancien gouvernement a décidé de geler les dotations versées aux collectivités territoriales, alors qu’elles doivent être le moteur des investissements à La Réunion.

En 2010, au moment de l’élection du nouveau Conseil régional, certains ont cru bon d’agir pour que la présidence de la Région soit du même bord que le gouvernement. Deux lignes s’étaient affrontées, avec d’un côté les partisans du développement du pays, et de l’autre la coalition des conservateurs de toutes les tendances.

Ces derniers ont réussi à offrir la direction de la Région à Didier Robert, et aussitôt il mit en œuvre son plan de démolition des projets. Six mois plus tard, le BTP était dans la rue pour demander des chantiers. La réponse du gouvernement fut la création d’un Haut conseil de la commande publique dont la présidence fut confiée à l’ancienne présidente de Région Margie Sudre.

Cette nouvelle structure a produit un travail qualifié d’« insuffisant » par les signataires du communiqué.

Pour sortir du marasme, c’est un plan de relance qui est demandé, accompagné d’une aide substantielle au financement des collectivités. Ce plan de relance existait jusqu’à mars 2010, mais il a été torpillé par les opposants à Paul Vergès. Et maintenant, comment faire revenir à La Réunion les milliards d’euros prévus pour le tram-train et la nouvelle route du littoral ?

M.M.


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