Selon l’OCDE

« La récession européenne ralentit l’économie mondiale »

7 septembre 2012

L’économie mondiale se ralentit, les principaux pays européens entrent dans une récession dont les effets se font maintenant sentir à l’échelle mondiale, estime l’OCDE dans sa dernière Évaluation économique intermédiaire.

Selon l’Évaluation, présentée à Paris par le chef économiste de l’OCDE, Pier Carlo Padoan, le taux de croissance annualisé des économies du G7 ne dépassera probablement pas 0.3% au troisième trimestre de 2012 et 1.1% au quatrième trimestre. La crise persistante de la Zone euro pèse sur la confiance au niveau mondial, affaiblissant le commerce et l’emploi et freinant l’expansion économique tant dans les pays de l’OCDE que dans les pays non membres de l’Organisation (voir la présentation du chef économiste).
« Nos prévisions font apparaître une nette dégradation des perspectives économiques depuis le printemps dernier », a déclaré M. Padoan. « Le ralentissement continuera si les responsables ne parviennent pas à traiter la principale cause de cette détérioration, qui est la crise persistante de la Zone euro ».
L’OCDE prévoit, pour les trois plus grandes économies de la Zone euro — l’Allemagne, la France et l’Italie — un fléchissement moyen de 1%, en rythme annuel, au troisième trimestre et de 0.7% au quatrième.
Plus précisément, l’économie allemande pourrait se contracter de 0.5% en taux annuel au troisième trimestre et de 0.8% au quatrième. Les perspectives pour la France sont un peu meilleures, avec un fléchissement de 0.4% en taux annuel au troisième trimestre, suivi d’un léger redressement de la croissance à 0.2% au quatrième trimestre. En Italie, la profonde récession continuera, avec une contraction en rythme annuel de 2.9% au troisième trimestre et de 1.4% au quatrième.
Ces perspectives médiocres vont sans doute aggraver encore le chômage, déjà élevé. « Résoudre les problèmes bancaires, budgétaires et de compétitivité de la Zone euro reste la clé de la reprise », selon M. Padoan.
Même si les États-Unis ressentent le ralentissement dans la Zone euro, la croissance devrait néanmoins s’y établir à un taux annualisé de 2% au troisième trimestre et de 2.4% au quatrième. Au Canada, la croissance est attendue à 1.3% au troisième trimestre et 1.9% au quatrième. Au Japon, l’activité pourrait fléchir de 2.3% en taux annuel au troisième trimestre, avant de connaître une croissance quasiment nulle au quatrième trimestre.
« Un certain nombre de risques pourrait obliger à revoir les perspectives à la baisse, notamment l’éventualité de nouvelles hausses des prix déjà élevés du pétrole, une contraction budgétaire excessive, notamment aux États-Unis en 2013, et une érosion continue de la confiance des consommateurs, liée à un chômage persistant », a déclaré M. Padoan.

(Source OCDE)

France : réduction de la dépense publique

Après avoir stagné au premier trimestre de cette année, l’activité économique devrait connaître une reprise modeste. La croissance du PIB réel devrait atteindre tout juste 0.6% en 2012 et 1.2% en 2013. L’investissement résidentiel pourrait diminuer, les prix de l’immobilier ayant amorcé un recul à partir de niveaux élevés et restant peu accessibles. Le taux de chômage pourrait connaître un pic à 10.5% au début de 2013 et ne se replier que lentement par la suite. L’inflation globale devrait revenir à moins de 2% en 2013.
En dépit de cette faible croissance, l’objectif de 4½ pour cent du PIB pour le déficit public en 2012 devrait pouvoir être atteint en raison de résultats budgétaires 2011 meilleurs que prévus. Les pouvoirs publics devraient se tenir à leur objectif de 3% pour le déficit public en 2013 en réduisant la dépense publique. Cette stratégie budgétaire devrait s’accompagner de mesures visant à dynamiser la croissance potentielle, notamment en modifiant la structure fiscale et en adoptant toute une série de réformes de l’éducation et des marchés du travail et des produits.

(Source OCDE)


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus