APE et octroi de mer

La réponse de Paul Vergès

1er décembre 2006

Interpellé par l’intervention du Président de l’ADIR sur la demande des pays ACP de voir disparaître l’octroi de mer et les barrières douanières et fiscales, Paul Vergès a répondu en séance par des considérations stratégiques.

Résumant l’histoire des voies de passage entre l’Europe et l’Orient, dans la perspective d’une réduction des distances de 23.000 kms à moins de 13.000 kms de voies maritimes, si le réchauffement climatique continue à faire fondre les glaces de l’Arctique, la conséquence en serait « un détournement des échanges », a-t-il dit. « Et que devient le Sud ? Les grands ports du Nord vont se développer... Et nous ? Ce qui est décisif est de devenir une escale obligée entre deux pays émergents : l’Afrique du Sud et l’Inde », a poursuivi le Président de Région en rappelant une prospective de l’OCDE qui faisait de l’Inde « la 3ème puissance mondiale, derrière les USA et la Chine. Nous ne pouvons pas dire que cela serait pour nous sans conséquence ».
« C’est sous cet angle qu’on doit envisager le problème de l’octroi de mer » a dit Paul Vergès en réponse aux interpellations suscitées par des informations qui ont circulé lors du dernier Sommet du COMESA, à Djibouti.
Lors de la rencontre de la mi-novembre, la convergence de certaines informations a alerté le président de Région sur ce qui était réellement en discussion.
Il a fallu des recherches spécifiques de la délégation française pour trouver, en novembre, un texte des ACP du mois d’août 2006 demandant un accès libre au marché de La Réunion, débarrassée de l’octroi de mer !
C’est ce qui a motivé la lettre du Président de Région au Ministre de l’Outre-mper, François Baroin, évoquant le contexte des négociations des APE (Accords de partenariat économique) entre l’Union européenne et les pays ACP, au travers des regroupements AfOA et SADC. S’y ajoute la révision de l’accord commercial entre l’Union européenne et l’Afrique du Sud, qui est de la compétence exclusive de la Commission européenne.
Ces différents niveaux de négociation ne simplifient ni le suivi, ni la compréhension des négociations en cours.
Compte tenu de ces difficultés et de l’intrication des différents systèmes, Paul Vergès estime qu’il ne faut rien précipiter dans la transmission de la position française et il demande au gouvernement de ne rien faire qui pourrait remettre en question l’intégration de La Réunion dans sa région, condition indispensable de son développement.

P. D.


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