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« La Réunion doit rester une île de production »

FRCA

vendredi 4 juin 2010, par Sophie Périabe


Lors de sa conférence de presse, la FRCA a présenté son projet stratégique pour les années à venir. La Réunion doit rester une île de production avec des exploitations familiales rentables qui produisent des produits de qualité en quantité suffisante pour satisfaire les besoins des réunionnais.


« Aujourd’hui, c’est un cycle qui se termine. Nous avons été récompensés pour le travail effectué jusqu’ici », indique fièrement le président de la FRCA depuis le 26 février dernier, Jean Flore Barret. En effet, la FRCA a reçu le trophée des "Initiatives de l’Économie" le 28 mai dernier à Paris pour son projet "Produits pays Réunion et développement endogène".
La FRCA entend bien poursuivre son travail dans ce domaine ; pour son président, « La Réunion doit rester une île de production. Il n’est question de faire une grosse porcherie ou un gros bâtiment de volailles pour l’île », prévient Jean Flore Barret.
« Nous avons construit des outils, structurer nos filières, et ce prix nous apporte une plus value. Maintenant il faut aller de l’avant et réfléchir à l’après 2013 ».
De nombreuses réflexions ont été menées dans le cadre des États généraux de l’Outre-Mer notamment, et la FRCA a abouti à un ensemble de projets ; projets qui illustrent bien le rapport proposé aux collectivités d’Outre-Mer qui place « le développement humain au cœur du projet stratégique de La Réunion ».
Les projets DEFI (Développement des élevages des filières interprofessionnelles) et OSER-FL (Organisation stratégique et économique de La Réunion en fruits et légumes) ont été présentés en Comité interministériel de l’Outre-mer.

Atteindre 55% d’autosuffisance alimentaire en viande pays

Le projet DEFI se propose de repositionner la viande pays sur le marché local. Porté conjointement par la FRCA et les coopératives d’élevage, ce projet devrait démarrer dès 2011. « Il comporte des notions sociétales, environnementales et une accroche producteur/consommateurs », explique le directeur général de la FRCA, Patrick Hoareau.
« Avec le projet DEFI, nous proposons de créer 1.600 emplois en 10 ans, d’augmenter le pouvoir d’achat des réunionnais, en baissant les prix de 45% sur 20% de nos produits. Avec l’augmentation de la production, nous pourrons arriver à 55% d’autosuffisance alimentaire d’ici 2020 et nous participerons au développement durable et à l’aménagement du territoire », soutient le directeur de la FRCA.
Et pour y arriver, la viande pays doit obtenir 10% de part de marché supplémentaire. Pour Patrick Hoareau, ces objectifs sont tout à fait réalisables. Les entreprises doivent être plus compétitives, « certains équipements et certaines machines sont devenus obsolètes. Nous avons un projet de nouvel abattoir sur Saint-Pierre notamment, plus adapté, plus performant ».
Le projet prévoit également de soutenir les élevages existants et d’installer de nouveaux producteurs, des jeunes formés, qualifiés et sensibles aux nouvelles problématiques que ce sont le développement durable, la relation producteur/consommateur.
Aujourd’hui, on ne peut plus produire comme le faisait nos pères et nos grands-pères, la société a évolué et le consommateur attend plus de transparence, de traçabilité, etc.
« Mais pour y arriver, nous avons besoin des aides de l’État complémentaires au programme POSEI » (Programme d’options spécifiques à l’éloignement et l’insularité).
Des fonds qui aideraient les transformateurs dans le cadre de la traçabilité, qui soutiendraient les jeunes éleveurs et qui permettraient de communiquer sur la viande pays, « pourquoi consommer pays ? »
D’ici 2011, quelques modifications seront sûrement apportées au projet DEFI contrairement au projet OSER-FL qui devrait débuter dès le mois de juillet 2010.

Créer une interprofession fruits et légumes 

Porté par l’AROP-FL (association réunionnaise des organisations de producteurs en fruits et légumes), ce projet prévoit la mise en place d’une interprofession. En effet, après l’élevage, la canne à sucre en 2007, il ne restait plus que la filière fruits et légumes à s’organiser.
Aujourd’hui, la filière fruits et légumes compte 8 organisations de producteurs, représente 16.000 tonnes de produits et 67% du marché local. L’ambition de ce projet est d’augmenter considérablement le poids de la filière. « Nous prévoyons de tripler les surfaces d’exploitation, passant de 15.000 ha à 45.000 ha en 10 ans », précise Joël Sorrès, président de l’AROP-FL. Pour répondre à la demande de plus en plus exigeante des consommateurs, un effort devra être fait dans le domaine de l’innovation, la recherche et développement. « Nous allons travailler également sur plusieurs canaux de distribution ». Il y a les grandes surfaces bien sûr, mais aussi les bazardiers, le marché du coin, « la distribution de proximité ». « L’association AROP-FL sera l’interlocuteur privilégié de la grande distribution, des institutions, etc. Une filière structurée et une production importante et stable permettront de peser dans les négociations ».
Ce projet débutera dès le mois de juillet, « nous avons déjà les financements de l’ODEADOM » (Office de développement de l´économie agricole des départements d’Outre-mer).
En tout cas, l’avenir de La Réunion se trouve dans les produits pays.

 Sophie Périabe 


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