C’est à 14 heures, demain, que les portes de la Halle des manifestations du Port s’ouvriront au grand public pour la 9ème édition du Flore et Halle. Ce sont 126 exposants, répartis sur 300 stands, qui participent cette année à la promotion et la valorisation des produits et des techniques horticoles, afin de favoriser les rencontres des professionnels et les échanges avec le public. La Chambre d’agriculture, la Chambre de métiers et la Chambre de commerce et d’industrie, conscientes des défis à relever pour aider au développement de la filière horticole, se sont regroupées afin de sensibiliser et d’informer sur le patrimoine naturel et culturel de La Réunion. La Région Réunion, le TCO et la Ville du Port sont également impliqués dans la manifestation, véritable coup de pouce proposé aux professionnels.
Alain Séraphine, président directeur général de la Halle des manifestations, souligne "le caractère exceptionnel de ce large partenariat", ajoutant que "la population, la famille réunionnaise restent le plus important des partenaires (...), pour ensemble améliorer notre qualité de vie tout en consolidant les professionnels locaux".

Pour tous les goûts

Plusieurs thématiques regroupent les exposants : agro-alimentaire, animalerie, confort, décoration et bien-être, mais aussi artisanat, environnement, fleuristerie, matériels de jardin et bien évidemment l’horticulture, fleuron de la manifestation. Le service de garderie permettra aux parents de flâner et de faire leurs achats sans difficultés. Grâce à un service de caddie bien organisé, ils pourront s’en délester facilement et passer dans le jardin créole, confectionné avec talent par les services espaces verts de la Ville du Port, pour un moment de détente et de repos ; à moins qu’ils ne préfèrent assister aux démonstrations de fabrication de kayanm ou de préparations culinaires à base de plantes.
De nombreuses animations festives, et pour tous les âges, seront également proposées : chorégraphies sur le thème de la flore par l’atelier de danse de Village Titan, chants traditionnels de Mamie Jeanne, création théâtrale en créole et en français pour les plus petits, et pour la première fois, une comédie musicale du Lycée Pierre Poivre intitulée "Le jardin des Tropiques". Couturiers, photographes, esthéticiens et coiffeurs uniront leurs compétences pour "La nuit de la fleur", défilé créatif, où roses, anthuriums et glaïeuls se feront accessoires de mode.
Pour Jocelyn de Lavergne, président de la Chambre des métiers, "le salon Flore et Halle est également l’opportunité de démontrer le dynamisme artisanal local grâce au travail en commun des professionnels de la filière mode". Une édition Flore et Halle riche de propositions, avec le souci omniprésent de répondre au mieux aux attentes d’un public toujours plus nombreux.
Renseignez-vous sur le www.flore-halle.com

Estéfany

Se rassembler pour le développement de la filière horticole

Depuis sa création en 1980 et des cinq à six entreprises qui se partageaient alors le marché, la filière horticole a su se professionnaliser et diversifier sa production pour répondre aux exigences de qualité. Fleurs coupées, plantes en pots et pépinière constituent dès lors les trois secteurs de production de la filière.
Les conditions climatiques et la pression phytosanitaire demeurent cependant des handicaps, à l’origine de la diminution du nombre de producteurs (400 en 1990 contre environ 300 aujourd’hui). Ce qui nécessite des aménagements structurels parfois lourds.
La conjoncture économique et le marché international sont les principales menaces de la filière. La production locale pâtit de la concurrence de produits importés des pays limitrophes, facilitée par une main-d’œuvre bon marché et par les accords de l’Union européenne. L’importation de fleurs coupées tempérées est en nette augmentation. Dans le même temps, problèmes financiers et commerciaux restreignent les capacités à l’export, et ce malgré la forte volonté des acteurs de la filière. Elle dépend de l’extérieur pour l’approvisionnement en matériel végétal de base, occasionnant un coût supplémentaire qui se répercute sur le prix de vente. Ainsi, les horticulteurs se sont tournés vers les grandes et moyennes surfaces au détriment du marché traditionnel.
Cette jeune filière n’est pas suffisamment structurée, organisée au bénéfice d’une mise en commun de la production. La conquête de nouveaux marchés est entravée par des démarches individualistes avec des productions locales qui se concurrencent, plutôt qu’elles ne se complètent. Pourtant, la filière horticole emploie 2.000 personnes et offre un potentiel économique non négligeable.
La solution : prendre exemple sur les institutionnels et les partenaires de cette manifestation qui tentent d’unir leurs compétences et volontés respectives pour servir le pays et sa population. Procéder à une veille technique qui confronte la formation, le marché et les ressources de la filière qui a besoin de la concertation et du regroupement des producteurs, des artisans et des vendeurs.
Et, nous-mêmes, en tant que consommateurs, il nous suffit de privilégier la production locale, la qualité péi, de consommer avec la conscience et le respect de celui qui produit, dans l’objectif de favoriser le développement durable de La Réunion et d’être un consommateur avisé.