Une entreprise du Port pionnière

La santé à pleins gaz chez Air Liquide

24 septembre 2004

Air Liquide Réunion devient à ce jour le premier laboratoire pharmaceutique de gaz médicinaux dans l’île, dans l’océan Indien et dans l’ensemble de l’Outre-mer français.

Depuis juin dernier, Air Liquide Réunion est devenu le premier laboratoire pharmaceutique pour la production des gaz utilisés dans les soins hospitaliers et à domicile.
Cet événement découle des modifications apportées depuis 1992 à la réglementation du ministère de la Santé sur les gaz à usage médical : en leur donnant le statut de médicaments (art. L 511 du Code de la santé publique), les autorités ont poussé les fabricants à s’aligner sur la réglementation pharmaceutique.
C’est ce qu’a fait l’entreprise du Port, qui a obtenu en 2003 le statut de laboratoire pharmaceutique, dont l’ouverture est devenue effective en juin dernier. L’annonce en a été faite hier par les responsables d’Air Liquide Réunion, en présence d’un industriel de Singapour, où le groupe Air Liquide déploie ses activités depuis 1917.
Implantée à La Réunion depuis 1959, Air Liquide Réunion - ex-SOAR - a déployé ses activités dans le domaine des gaz médicinaux (oxygène, azote, CO2 et produits spécifiques), des gaz industriels et des équipements médicaux.
Devant la presse hier, les dirigeants réunionnais ont mis beaucoup d’emphase sur l’activité santé, déployée depuis 1995 dans l’ensemble du groupe, où elle représentait, en 2003, 16% des 7,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires.

32 salariés

Au Port, gaz médicinaux et gaz industriels s’équilibrent à 50% du chiffre d’affaires (7 millions d’euros en 2003) selon Vincent Sommier, PDG d’Air Liquide Réunion. Son entreprise, qui emploie 32 salariés, a obtenu les certifications de qualité NF EN 737-3, NF EN ISO 9001 version 2000 et ISO 13485, garantissant les installations en clientèle. Elle est certifiée ISO 9001 et EN 46000 sur toute la chaîne de ses activités.
Le statut pharmaceutique et les garanties de qualité autorisent Air Liquide Réunion à apposer le marquage CE, répondant chez nous aux exigences et aux normes européennes de sécurité et de santé des malades et des utilisateurs.
Concrètement, Air Liquide Réunion pourvoit aux besoins des hôpitaux de l’île en gaz conditionnés, maintenus dans des cuves cryogéniques (-196° pour l’azote et -183° pour l’oxygène) et transportés par une flotte de camions dédiés à la livraison de ces produits spéciaux.
Le soin mis depuis dix ans à améliorer les procédures de fabrication et de conditionnement des gaz, à leur garantir une traçabilité complète (gardée en archives pendant dix ans), a permis d’écarter tout incident dans l’entreprise depuis 3.955 jours, comme l’affichait hier le panneau planté à côté du portail d’entrée, en précisant que le précédent record en matière de sécurité était de 776 jours (2 ans).
Le groupe affiche un engagement fort pour le développement durable, à travers la recherche sur de nouveaux gaz, de nouvelles applications et des produits combattant l’effet de serre. À La Réunion, la recherche pharmaceutique travaille, sous la responsabilité de deux pharmaciens spécialisés, à de nouveaux conditionnements et de nouvelles utilisations, plus simples, des gaz utiles aux soins à domicile.
La recherche au sein du groupe Air Liquide est internationale et près de 200 brevets sont déposés chaque année en provenance des 130 filiales implantées aujourd’hui dans plus de 65 pays.

Pascale David


An plis ke sa

Rideau de fumée ?

À la différence des orientations affichées hier par les responsables d’Air Liquide Réunion, l’essentiel de l’activité du groupe va à la grande industrie et à la clientèle industrielle, représentant respectivement 27% et 46% du chiffre d’affaires gaz et services 2003.
Air Liquide est notamment propriétaire de la SIDEC (société industrielle pour le développement de l’Énergie charbon et de la cogénération), dont il détient 42% des actions, et il s’est porté acquéreur de l’ingénierie, qui a installé dans l’île les centrales thermiques des usines sucrières.
Il y a trois jours, le groupe Air Liquide a signé un ensemble de contrats d’une durée de 15 ans portant sur la fourniture de vapeur et d’électricité, suggérant la possibilité - pour La Réunion y compris - d’orientations stratégiques différentes, en particulier tournées vers les sous-produits canniers.
Au Port, le terrain sollicité pour un projet de raffinerie cogénérationnelle et dont le Conseil général a “gelé” l’utilisation depuis l’année dernière, a fait l’objet d’une nouvelle demande d’affectation pour un projet concurrent. À un jet de pierre du site de production d’Air Liquide Réunion.

P. D.


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