Transactions foncières agricoles

La spéculation fait monter les prix de plus de 30%

23 juillet 2007, par Manuel Marchal

Pression foncière et spéculation se conjuguent pour entretenir une hausse importante des terres agricoles. Un phénomène qui s’amplifie depuis ces cinq dernières années et qui compromet la réussite des jeunes qui veulent investir dans l’agriculture. L’explosion du prix du foncier en zone constructible favorisée par la défiscalisation n’est donc pas un phénomène isolé. Ce sont toutes les terres qui deviennent de moins en moins accessibles aux Réunionnais.

Les prix du foncier agricole repartent très largement à la hausse, tel est le constat fait dans la note conjoncturelle mensuelle "Agreste Réunion" publiée par la DAF (Direction de l’Agriculture et de la Forêt).
Pour 2006, une hausse supérieure à 30% par rapport à l’année précédente est observée l’an dernier dans le marché notifié à la SAFER. Pour explication, la DAF souligne que « le marché est toujours très spéculatif et la pression foncière continue de se traduire par une augmentation des ventes des segments de moins d’un hectare ». Ces dernières représentent 87% du total échangé, contre 66% avant 1990.
Plusieurs données confirment la montée de la spéculation.
Si le nombre de transactions est en baisse de 13,7%, la valeur des transactions est en hausse de 12,5%. Une flambée confirmée par ce constat : « Le volume total du marché foncier notifié à la SAFER a presque triplé en 5 années pour atteindre 158,9 millions d’euros en 2006 », soit plus de 1 milliard de francs. Par ailleurs, la DAF relève que le nombre des acquisitions foncières réalisées par des agriculteurs est en baisse. Elles représentaient l’an dernier 45,5% des surfaces totales.
Quant à la valeur moyenne des terres agricoles, hors bâti, elle est estimée à 8.700 euros par hectare pour les terres à cannes, 5.000 euros par hectare pour les terres d’élevage et 5.780 euros par hectare pour les autres. C’est dans le l’Ouest et le Sud irrigués que les prix sont les plus élevés : 10.000 euros l’hectare en moyenne, avec une pointe à 18.000 euros.
De plus, la DAF précise que « les petites parcelles qui perdent progressivement leur caractère agricole voient également leur prix fortement augmenter ».
La principale conséquence de cette flambée spéculative est payée par les jeunes : « Les jeunes agriculteurs, qui sont pourtant de mieux en mieux formés, rencontrent ainsi toujours des difficultés pour trouver des terres agricoles afin de s’installer ».

Manuel Marchal


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