La SR21 et le Club Export conseillent les entreprises réunionnaises à la conquête des marchés extérieurs

27 avril 2007

Pierre-Jean Baillot d’Entreprise Rhône-Alpes International et François Mandroux, le Président du Club Export.
(photo MD)

La Région Réunion a fondé, il y a quelques années, la SR21, une Société d’Economie Mixte (SEM), en lui fixant la tâche de valoriser les atouts de l’île pour construire un développement durable et solidaire. Un des grands objectifs de cette structure réside dans le “faire faire”. Or, la mondialisation ou encore les Accords de Partenariat Economique régionaux démontrent l’intensification des échanges internationaux. Pour ne pas rester sur le bord de la route, les acteurs économiques réunionnais doivent accentuer leurs efforts pour exporter plus. C’est pourquoi, la SR21 a demandé au Club Export Réunion de travailler sur ce thème. Ce dernier, créé en 1998, s’est attelé à la tâche en ayant recours à un certain nombre de ressources. La première réside évidemment dans son expertise propre. En effet, certains de ses 82 membres ont développé une grande expérience en ce domaine. En outre, une chargée de mission, Laurence Bataillou, a été recrutée qui travaille sur ce thème.
Néanmoins, la SR21 et le Club Export Réunion ont souhaité aller plus loin. En ce sens, ils ont présenté hier, à Saint-Denis, lors d’une conférence de presse, un double recours externe. Le premier est l’appel à la compétence d’un spécialiste de l’export, M. Pierre-Jean Baillot d’ERAI (Entreprise Rhône-Alpes International). Ce dernier a rappelé que sa structure (voir encadré) pouvait se prévaloir à la fois d’une expertise, mais aussi d’un certain nombre d’années d’expérience. Le Club Export a également eu recours à un logiciel “Diag Up Export”. Cet outil pose 60 questions aux dirigeants d’entreprise désireux d’en savoir plus sur leurs possibilités d’exportations. Ces interrogations sont divisées en 5 questionnements : Quel est l’environnement de l’entreprise ? Quels sont les moyens disponibles pour exporter ? Le produit est-il adapté ou non ? L’organisation de l’entreprise correspond-elle à cette volonté de nouveaux marchés à l’international ? Les dirigeants sont-ils aptes à mener à bien l’opération ?
Grâce à ces deux recours extérieurs, le Club Export peut se prévaloir d’une certaine indépendance. A partir de là, il a sélectionné 10 entreprises de tailles diverses et de milieux différents (les Technologies de l’Information et de la Communication, l’artisanat, l’agroalimentaire, l’industrie, l’environnement, le management, l’ingénierie industrielle et le BTP). Ces dernières bénéficieront de cette aide à l’export. La première entreprise qui a été choisie est le DCP (Dispositif de Concentration de Poisson). François Morel, le chef de cette entité créée en 2001 et qui compte déjà 38 salariés, souhaite exporter à Paris, puis vers d’autres pays d’Europe. Grâce à cet outil, il pourra bénéficier de plus de recul avant d’exporter.
L’objectif consiste aussi, pour la SR21, à s’approprier à la fois le logiciel “Diag Up” mais aussi le travail autour du projet export afin de parvenir à un label consacrant une “démarche export”. Une telle accréditation permettrait à l’entreprise récipiendaire de se prévaloir du label lorsqu’elle rencontre la Direction Régionale du Commerce Extérieur (DRCE), les organismes financiers ou encore la Chambre de Commerce et d’Industrie de La Réunion (CCIR). De plus, les opérations à l’export qui se dérouleront bien feront l’objet de communication afin que les entrepreneurs locaux les imitent mais également qu’ils dédramatisent leur projet export.
Yohan Chaigneau, de la SR21, s’est réjoui de la collaboration engrangée avec ERAI. Il a même proposé que des liens plus forts soient noués entre les deux organisations. Un tel renforcement des liens irait bien dans le sens des propos de François Mandroux, le Président du Club Export, qui souligne que l’export ne s’improvise pas.

Matthieu Damian


ERAI, un spécialiste de l’import-export

Créée en 1987 par le patron des laboratoires Mérieux, ERAI est née de la volonté d’un chef d’entreprise de proposer à ses homologues une mutualisation des expériences dans le secteur de l’international, aussi bien dans le domaine de l’importation que de l’exportation. Depuis lors, cette structure a trouvé sa place au sein du Conseil régional de Rhône-Alpes. Depuis ses débuts, elle a accompagné plus de 4.000 entreprises. Actuellement, elle compte une trentaine d’employés en Rhône-Alpes et une quarantaine dans les 9 antennes qu’elle a dans le monde dont 3 en Asie et 2 en Amérique du Nord. Au sein d’ERAI, l’objectif est double. Au siège, il s’agit de faire venir les entreprises étrangères en Rhône-Alpes et de proposer des pistes ou des marchés aux entreprises locales qui souhaitent exporter. Dans les antennes, la démarche est la même. Pour évoquer un bureau en pleine expansion, celui d’Atlanta par exemple, il s’agit de multiplier les possibilités d’investissement des entreprises rhône-alpines sur le sol américain, mais aussi de faciliter les démarches des firmes états-uniennes en Rhône-Alpes.
Pierre-Jean Baillot a rappelé que 20% des entreprises rhône-alpines exportent contre 1% à La Réunion, selon Gilles Couapel, Vice-président du Club Export. Ce dernier a indiqué que si Rhône-Alpes était la deuxième région la plus riche de France par habitant, elle le devait en partie à sa capacité à exporter...


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