Les quinze plus grands constructeurs mondiaux ont cumulé 41 milliards d’euros de pertes en 2008 et les pertes seront encore plus importantes en 2009. Presque la moitié d’entre eux sont passés dans le rouge, à commencer par le numéro un, le japonais Toyota, après 71 exercices bénéficiaires ! Le sort de General Motors, de son ex-filiale européenne Opel et de Chrysler a également été scellé.

C’est la fin du "mythe" américain, celui de Detroit, des "belles américaines" et de ses gigantesques Hummer super polluant. Le marché automobile américain a quasiment été divisé par deux en trois ans, avec une prévision de 9,7 millions de véhicules cette année. Et ses géants s’écroulent. En demandant à être placé sous la protection du chapitre XI, le constructeur General Motors, qui a dominé ses concurrents pendant soixante-dix-sept ans, signe la troisième plus grosse faillite de l’histoire des Etats-Unis. Ses ventes ont dégringolé de 47 % au premier trimestre. Ni les suppressions d’emplois en cascade (plus de 100 000 ouvriers sont concernés depuis février 2008), ni le débarquement, en mars, poussé par l’administration Obama, du P-DG Rick Wagoner, ni les milliards injectés par les pouvoirs publics, ni la proposition faite aux porteurs d’obligations d’échanger leurs titres de dette contre les actions du groupe n’auront permis à GM d’échapper au dépôt de bilan.
Conséquence en cascade des déboires de GM, ses filiales européennes Opel et Vauxhall ont dû trouver preneur pour éviter la faillite. La moitié des 50.000 emplois menacés en Europe étaient en Allemagne.
A La Réunion, le secteur traverse également une grave crise. Selon les données de la Sorefi publié dans La Quotidien du 09 juin 2009, les ventes ont chuté de 28.5 % depuis le début de l’année.

Repenser les transports

Face au problème lié à la pollution, il faut aujourd’hui totalement repenser les modes de transport. La mobilité des hommes et des marchandises est indispensable à nos modes de vie et à notre économie, mais génère des nuisances environnementales et sanitaires et notamment pour l’automobile. Rappelons que les transports sont le premier émetteur de gaz à effet de serre. Les transports routiers produisent des nuisances sonores, et participent à la pollution de l’air à proximité des populations. Les infrastructures de transport consomment de l’espace et fragmentent des espaces naturels.
C’est pour cette raison qu’il est essentiel de développer les transports en commun non polluants et notamment le Tram-Train. Ce qui va créer des emplois surtout dans cette période de crise. Pour le Tram-Train, du personnel qualifié sera nécessaire pour tous les métiers indispensables non seulement à la phase de construction, mais aussi à la phase d’exploitation. Le Tram Train va permettre à La Réunion de franchir un saut qualitatif dans le domaine des déplacements et un développement significatif de l’ensemble des transports collectifs. La mobilité des personnes et des marchandises est difficile à La Réunion, d’où la nécessité d’améliorer l’offre de transport en commun, alternative au tout automobile.

L’amorce de nouveau modèle

Cette crise du secteur automobile est également l’occasion de se diriger vers des modèles de véhicule non polluant. C’est aujourd’hui la seule manière de sauver ce secteur. Par exemple, on sait que les chinois BYD sont ambitieux dans le domaine des voitures électriques et hybrides, aussi bien pour leur propre production que pour l’exportation. Ils viennent de signer un partenariat avec Volkswagen. Les deux constructeurs ont décidé la semaine dernière d’unir leurs efforts. La voiture électrique indienne Reva est aujourd’hui la voiture la plus vendu au monde. A Londres, où elle est vendue sous le nom de G-wiz, elle connaît un succès croissant. La clé de son succès réside en son prix d’achat faible et l’aide certaine des pouvoirs publics. La G-wiz est effectivement dispensée de payer toute taxe de mise en circulation, emplacements de parking ou autre péages, ce qui permet aux propriétaires de faire de sacrées économies à long terme. Encore mieux, la plupart des quartiers de la ville installent un certain nombre de bornes de recharge permettant aux utilisateurs de refaire le "plein" sur place.
Face à une situation économique fragile et aggravée par la crise, le secteur automobile est aujourd’hui touché de plein fouet. Il est urgent de se diriger vers de nouveau modèle qui respecte l’environnement tel que les voitures électriques. Mais c’est aussi l’occasion de développer les transports collectifs non polluant comme le Tram Train et ainsi créer des emplois

Risham Badroudine