La menace de l’augmentation du prix des aliments pour animaux concerne tous les agriculteurs

Large rassemblement pour défendre les éleveurs

29 avril 2021

Les éleveurs réunionnais se sentent oubliés par la France dans les négociations de la nouvelle Politique agricole commune. En effet, il n’est pour le moment pas prévu de relever le plafond de l’aide qui permet de faire baisser le prix des aliments pour animaux, or 70 % du coût de production vient de ces aliments. Tous les agriculteurs sont concernés, y compris les producteurs indépendants ce qui explique le soutien de la CGPER à cette initiative.

Les représentants des coopératives d’éleveurs de La Réunion ont tenu hier une conférence de presse à l’Entre Deux pour exprimer leur colère quant à l’absence de considération du gouvernement dans les enjeux européens auxquels ils sont confrontés. En effet, si le maintien du budget du POSEI semble être acquis comme c’est le cas pour les aides directes au niveau national pour cette prochaine programmation, les éleveurs attendons encore une validation définitive par Bruxelles cette fin de semaine.
Les craintes portent sur deux points : le régime spécifique d’approvisionnement (RSA) et la mise en place des cotisations interprofessionnelles étendues (CIE).

Tous les agriculteurs concernés

Tout d’abord, il s’agit d’obtenir le relèvement du plafond du RSA, dans la continuité du maintien du budget du POSEI. En compensant le cout du fret, le RSA permet de faire baisser le prix de l’aliment pour animaux. « Ne pas aligner le plafond du RSA sur la consommation locale d’aliments pour animaux, c’est au final renchérir considérablement les coûts de production de la viande péi (70% du coût de production d’un poulet par exemple provient du prix de l’aliment) », indique le communiqué publié suite à la conférence de presse.
La Réunion compte un seul importateur d’aliment pour bétail. Cette situation fait craindre des répercussions à la hausse du prix de vente de ces aliments pour tous les agriculteurs. C’est ce qui expliquait hier la présence aux côtés des représentants des coopératives de Jean-Michel Moutama, président de la CGPER.
« Les producteurs indépendants seront durement touchés par ces augmentations de prix », affirme-t-il, « cela aura des effets négatifs pour tous les agriculteurs, tout le monde est concerné, des emplois sont menacés ». Rappelons que les éleveurs qui ne sont pas membres d’une coopérative n’ont pas droit aux aides européennes du POSEI. Si en plus ils doivent faire face à une hausse importante de leur coût de production, combien pourront-ils survivre ?

Soutien des parlementaires, de la Région et du Département

Par ailleurs, les cotisations interprofessionnelles étendues visent à rendre obligatoire des cotisations volontaires de chaque maillon du système agricole actuel, importateurs compris.
« Nous sommes inquiets, nous nous sentons oubliés par la France dans les négociations européennes de la PAC. Le POSEI nous permet de reconnaitre et de répondre à nos spécificités. Tous nos parlementaires, accompagnés des Présidents du Département et de la Région ont écrit de manière unanime au Président de La République ce matin (hier – NDLR) en ce sens, nous les en remercions vivement, et il revient maintenant à la France et plus particulièrement au Président de la République de défendre les intérêts des RUP à Bruxelles, où, nous Réunionnais, pesons si peu », affirment les représentants des filières.

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