Le bœuf pays certifié en bonne santé

5 septembre 2007, par Sophie Périabe

Redorer l’image de la filière bovine et du boeuf pays était un des principaux objectifs de la visite de notre Préfet, Pierre Henry Maccioni à la SICA REVIA, hier.

Redorer l’image de la filière bovine et du boeuf pays était un des principaux objectifs de la visite du Préfet à la SICA REVIA.
(Photo SP)

Après les quelques affaires qui ont défrayé la chronique, il était important de redonner confiance aux consommateurs et de les rassurer. « Je n’ai jamais vu de département où il n’y a pas quelques problèmes dans un ou deux élevages, mais il ne faut pas généraliser », précise d’emblée le Préfet.
La filière bovine connaît un fort développement depuis 30 ans. Cela a eu un impact important sur l’économie réunionnaise, plus de 4 millions d’euros réinjectés, mais aussi sur l’emploi, plus de 700 créés directement ou indirectement.
Cette production locale a permis également d’obtenir une sécurité, par la traçabilité, et une autonomie alimentaire, la production couvre 30% des besoins.
« Notre objectif pour les prochaines années sera d’atteindre la barre des 40% », souligne Luc Vuzé, directeur de la SICA REVIA.
Mais il est vrai aussi que dernièrement la filière a été mise à mal par des crises sanitaires, notamment la fièvre Q.
Mais selon les responsables de l’État et de la SICA REVIA, ces crises ne concernaient qu’une ou deux exploitations.
« Nos adhérents sont des exploitants de taille modeste, type familiale. De plus, les animaux sont élevés en plein air et 95% des éleveurs sont engagés dans la charte des bonnes pratiques d’élevage », insiste Luc Vuzé.

« Un contrôle à chaque étape »

Aujourd’hui, les 282 adhérents et 5.655 vaches que comptent la SICA REVIA subissent des contrôles très réguliers. Dans les élevages tout d’abord, des vétérinaires et techniciens de la SICA REVIA veille à l’état sanitaire et au bon respect des maillons de la production. Le centre d’allaitement et l’abattoir connaissent aussi un contrôle très rigoureux.
La SICA BOVIN, unique abattoir agréé de l’île est situé dans le bassin d’élevage. Depuis sa mise en service en 1998, la qualité de la viande a été nettement améliorée.
Les ateliers de découpe bovine de la SICA VIANDES PAYS sont accolés à ce nouvel abattoir, si bien que les 3 grandes règles de l’industrie de la viande sont respectées : hygiène, non rupture de la chaîne du froid et marche en avant. Dans le prolongement des ateliers de découpe et de conditionnement, la plate-forme logistique Centrale Frais permet de livrer les clients 6 jours par semaine, très tôt le matin.
Le préfet a tenu à rappeler également que, la Réunion faisant partie de l’Europe, « la filière bovine réunionnaise était dans le droit-fil avec la réglementation ».

Filière jeune et en danger ?

À l’occasion de cette visite préfectorale, Jean Hugues Arginthe, Président de la SICA REVIA a tenu à interpeller Pierre Henry Maccioni sur les inquiétudes et craintes des éleveurs de la filière bovine.
En effet, la filière est encore jeune et peut être fragilisée par l’évolution de certains dossiers.
L’augmentation du prix de la poudre de lait depuis quelques mois remet en cause toute la filière veau de boucherie. En effet, le lait en poudre constitue un aliment de base pour ces bêtes et cette alimentation est nécessaire pour obtenir une viande tendre, savoureuse et de couleur “Rosé clair”. L’incidence de l’augmentation dépasse les 300 euros par veau, « plus que le revenu actuel de nos éleveurs, précise Jean Hugues Arginthe. En métropole, Michel Barnier a annoncé qu’une enveloppe de 7,8 millions d’euros allait être mise en place au sein de la filière veau de boucherie. Qu’en est-il pour la Réunion ? »
D’autre part, l’augmentation du prix des engrais concerne aussi les éleveurs car « les incidences seront catastrophiques dans les mois à venir pour notre production herbagère, base essentielle de notre alimentation ».
Et enfin, le dossier FEADER est important pour le financement de l’agriculture de 2007 à 2013. « Si nous voulons poursuivre la dynamique de développement, il est urgent de débloquer ces dossiers au plus tôt », conclut Jean Hugues Arginthe.
Pierre Henry Maccioni promet que le département ne sera pas oublié mais il est essentiel que tous les partenaires se réunissent et réfléchissent ensemble à des solutions plus pérennes.
Concernant le FEADER, le Préfet a assuré que d’ici la fin de l’année tout rentrerait dans l’ordre, mais en attendant, que fait-on ? Que fait-on pour ces jeunes qui veulent s’installer ? Pour d’autres qui souhaitent investir et diversifier leur production ?

Sophie Périabe


Coup de projecteur sur la production de veaux de boucherie

Cette production est relativement récente et permet de répondre à deux objectifs :

- pour la SICA LAIT, d’écouler les mâles laitiers, les femelles étant gardées pour la reproduction.

- pour la SICA REVIA, de permettre de satisfaire la demande des bouchers et consommateurs, et la présentation d’une nouvelle gamme de produits.
Les deux coopératives et l’interprofession ont donc décidé de relancer la production de veaux de boucherie. Aujourd’hui, la SICA REVIA compte 15 éleveurs de veaux de boucherie qui disposent à ce jour de 390 places d’engraissement. Pour la plupart de ces éleveurs, cette production est un complément d’activité, avec la canne à sucre.
L’année dernière, 1.131 veaux ont été conduits à l’abattoir.


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