Bilan de l’année 2006 de la Sica Révia

Le “bœuf pays” en bonne santé

19 juin 2007

Lors de son assemblée générale, la Sica Révia a dressé son rapport de gestion pour l’année 2006. Engagée il y a trois ans, la restructuration du groupement porte aujourd’hui ses fruits.
Globalement, l’année 2006 a été marquée par une forte progression de l’activité commerciale (+ 8% toutes provenances confondues). Cette progression a permis pour la première année de dépasser les 1.500 tonnes (1.589) de viande produite.

La part de la Sica Révia dans l’abattage de viande bovine traitée à l’abattoir de Saint-Pierre s’élève à 85% des abattages locaux, soit une augmentation de 27% depuis 1995.
A noter que la part des autres usagers ne cesse de baisser avec -18%.
La progression enregistrée de l’activité commerciale a été réalisée grâce à de fortes actions commerciales et d’importantes actions de communication.
D’autre part, l’augmentation de l’activité commerciale est à mettre au compte des éleveurs qui ont réalisé un travail remarquable tant sur le plan génétique que sanitaire et alimentaire, mais également grâce à la maturation mise en place à l’abattoir. Ainsi, le “bœuf pays” est, aujourd’hui, d’une très bonne qualité.
Au cours de l’année 2006, le rythme des adhésions s’est fortement accru avec plus de 50 nouveaux éleveurs représentant un potentiel de 1.000 vaches, 200 places d’engraissement et 25 places de veaux de boucherie supplémentaire.
Les trésoreries des éleveurs adhérents à la Sica Révia ont été fortement perturbées par les difficultés d’octroi des subventions relatives à l’année 2005.
Sur le plan financier, l’exercice se solde par un excédent de 158.919 euros.

Les perspectives 2007

L’année 2007 devrait connaître une croissance moins forte qu’en 2006 en raison de l’arrêt des importations d’animaux comme ce fut le cas les trois dernières années. Mais en contrepartie, la production pays se structure et se développe avec pour objectif de couvrir au minimum 30% des besoins de l’île.
Sur le plan de la commercialisation, il est important de rechercher des solutions pour éviter les trop grandes fluctuations des ventes. A l’avenir, il n’y aura plus à gérer les fluctuations dues aux importations d’animaux maigres, ce qui doit amener plus de régularité dans les ventes. Des accords commerciaux doivent être mis en place avec la grande distribution pour assurer un minimum d’écoulement chaque semaine.
Sur le plan sanitaire, il convient d’engager un plan d’assainissement du cheptel sur cinq ans. Le Conseil Général a donné son accord pour accompagner financièrement la filière, à condition que des actions significatives soient mises en place après la publication des résultats de prophylaxie 2007.
Sur le plan économique, l’appui technico-économique doit être développé dans les élevages ainsi que l’amélioration de la productivité chez certains éleveurs.
Sur le plan de l’image de la filière et des élevages, l’environnement doit être soigné, les élevages doivent être ouverts au grand public. C’est ainsi que les difficultés commerciales actuelles pourront être évitées et que la consommation de viande sera relancée après une stagnation depuis deux années.

En 10 ans, la filière a créé plus de 90 emplois directs, essentiellement par l’installation de nouveaux éleveurs, et plus de 158 emplois indirects. La filière bovine représente 761 emplois, et est un secteur essentiel pour l’activité économique des Hauts de l’île.
Au niveau de la Sica Révia, les grands axes pour les prochaines années sont le développement, en favorisant l’installation d’éleveurs naisseurs performants, en améliorant et en rajeunissant le cheptel reproducteur et en optimisant la production de veau de boucherie.
Après les crises qui ont affecté l’activité viande depuis le milieu des années 90, les consommateurs ont aujourd’hui retrouvé confiance dans la viande bovine de La Réunion. Il convient de développer les ventes de viande pour préserver cette confiance : en améliorant la qualité des produits, la régularité des carcasses en terme de poids et de classement qualité et en développant la transformation de produits avec les partenaires de la filière aval.

Sophie Périabe


Petit historique de la Sica Révia

1979 : Création du groupement de producteurs
La Sica Réunion Viande a été créée le 6 décembre 1979 par 19 éleveurs naisseurs et engraisseurs avec pour objectif la commercialisation, le transport et la transformation de tous produits carnés et de promouvoir plus particulièrement la production bovine.
La Sica Révia a remplacé la Sica Provire qui importait jusqu’à la fin des années 70 des animaux vivants pour les engraisser à La Réunion. En 1988, est créée la Sica Sobovi, structure de transformation de la viande : les quartiers de viande sont découpés en pièce et conditionnés afin d’apporter de la souplesse dans les commandes des clients. À partir de 1993, la Sica Révia commercialise la viande de cerf en relation avec le GIE Cervidés.
1996 est l’année de la vache folle en Europe. La Réunion a toujours été épargnée par cette maladie et même si la consommation a accusé une baisse à ce moment-là, cela n’a pas empêché la filière de prendre le chemin du développement.

1998 : De nouvelles installations, une nouvelle organisation
Le Président de la Sica Révia est également le gérant de l’abattoir régional Sicabovin mis en service en 1998 à Saint-Pierre. Pour prendre part au développement de l’aval de la filière, la Sica Révia a pris une participation significative à la Sica Viandes Pays, filiale de la Coopérative des Producteurs de Porcs de La Réunion. Cela lui permet de suivre l’industrialisation de la transformation de la viande bovine (emballages sous vide, barquettes, steaks hachés) et la distribution vers les grandes et moyennes surfaces.
Quant à elle, la Sica Révia s’est donnée les moyens d’améliorer l’efficacité de tous ses services : développement des activités de transport, un service de conseil technique plus étoffé pour mieux accompagner les éleveurs, mise en place d’un approvisionnement spécifique et ciblé. Au niveau de ses actions, la filière s’est engagée dans 2 démarches : la Charte des Bonnes Pratiques d’Élevage et la qualification Agri-Confiance.


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