Le colis postal serait-il le meilleur moyen de frauder ?

22 mars 2007

Il s’emblerait que oui ! Roger Bonhomme, Directeur régional des douanes de La Réunion, a tenu à revenir sur le rôle prépondérant des douanes dans notre département, mais plus particulièrement sur le "trafic" postal, au propre comme au figuré. En effet, plus de 1 million 500.000 colis postaux passent sur le tapis du centre de tri qui, contrairement à la Métropole, est sous la surveillance des douanes. Pourquoi me direz-vous ? Après tout, ne sommes-nous pas en France ? C’est vrai et ce n’est pas vrai, du moins pour ce qui concerne la taxation. Car si toutes les marchandises achetées, soit par les particuliers, soit par les entreprises, sont facturées hors taxe, arrivées à la barrière douanière, ces marchandises sont soumises à l’octroi de mer, qui est une des principales ressources des collectivités de notre île.
Alors, comment s’y prennent les douanes pour éviter les fraudes ? Eh bien, lorsque des marchandises ne sont pas déclarées, ou voient leurs prix minorés, nos "gabelous" (douaniers) adressent soit un redressement, soit une amende. Ils procèdent à une vérification en ouvrant, suite à des suspicions, des colis un peu au hasard ! 10% des colis environ sont ouverts et font l’objet de contrôle. La petite entreprise douanière apparemment ne connaît pas la crise ! Le service des douanes, associé à "La Poste", engrange pas moins de 9 millions d’euros par an. Mais le rôle principal de la douane est aussi de contrôler les trafics en tous genres. À voir étalé sur une table un échantillon d’objets et de marchandises prohibés ou contrefaits, si ce n’était pas aussi sérieux, et parfois dangereux, on pourrait dire que cette exposition est digne d’un inventaire à la Prévert. On trouve de tout à la poste, des coquillages, des coraux, des végétaux, du poppers, des anabolisants, des crèmes pour blanchir la peau (oui, c’est vrai) !
Bien entendu, avec les drogues, ce que l’on retrouve le plus fréquemment dans les expéditions illicites, c’est la longue cohorte des produits contrefaits (bijoux, maroquinerie, montres, chaussures de sport, etc...). Mais ce qui fait peur, c’est de savoir qu’en plusieurs expéditions, certains font passer des armes en pièces détachées, qu’il s’agisse d’armes de poing ou d’armes de chasse. Sachant que seule une infime partie des colis peut être "sondée", on peut penser qu’entre les armes, la drogue et les médicaments contrefaits, la mort passe par la nouvelle filière que sont devenus les colis postaux.

Philippe Tesseron
http://pht974.blog-reunion.com/


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