Dominique Strauss-Kahn en Inde

Le directeur du FMI demande le soutien des pays émergents

16 février 2008, par Manuel Marchal

A New-Delhi, le directeur du FMI a demandé aux pays émergents de contribuer à atténuer les conséquences de la crise financière mondiale provoquée par l’effondrement du marché des ’subprimes’ aux Etats-Unis. Pour Dominique Strauss-Kahn, l’Occident et les pays émergents sont sur le même bateau et ils ont la co-responsabilité d’assurer ensemble la stabilité de l’économie mondiale.

« Un problème mondial qui requiert une solution mondiale ». Lors d’un discours prononcé mercredi 13 février au Indian Council of Research on International Economic Relations (ICRIER), Dominique Strauss-Kahn, directeur du Fonds monétaire international, a exhorté les pays émergents à contribuer à la recherche d’une solution à la crise financière mondiale provoquée par l’effondrement des "subprimes" aux Etats-Unis. Car aucune région du monde n’en sortira totalement indemne, a-t-il dit en substance.

La crise financière actuelle, a-t-il dit, a commencé par « un problème dans un seul secteur dans une seule économie nationale, le marché du logement aux Etats-Unis. C’est devenu un problème mondial ».

Et ce qui est en premier lieu apparu comme un problème pour les institutions financières, est en passe de devenir un problème pour les économies. Il a ajouté que les effets de la crise des "subprimes", qui sont déjà vus aux Etats-Unis, se feront de plus en plus sentir en Europe et que les économies émergentes ne vont pas rester à l’abri de ces graves turbulences.

« Les économies émergentes ont besoin de se joindre aux pays industrialisés pour apporter une réponse macro-économique et réglementaire. Une telle approche collective offre le meilleur espoir d’assurer la stabilité de l’économie mondiale », a poursuivi Dominique Strauss-Kahn.

D’après Dominique Strauss-Kahn, la forte croissance soutenue dans les pays émergents a été fondée en partie sur des mesures réglementaires fortes, mais également sur des bénéfices provenant de l’intégration commerciale et financière dans l’économie mondialisée. Les pays industrialisés et les pays émergents sont comme deux chevaux tirant un attelage, a-t-il dit en substance. Autrement dit, si l’un des deux s’essouffle, l’autre peut prendre le relais. Mais si l’un s’arrête, l’attelage n’avance plus, a-t-il poursuivi en substance.

Les prévisions du FMI notent que d’une part l’impact de la crise des subprimes aux Etats-Unis a ébranlé ce pays. Et que d’autres part, les répercussions de ce phénomène vont se répandre partout. Cela pourrait se traduire par un ralentissement de la croissance économique mondiale. De 4,9% l’an passé, elle pourrait s’établir à 4,2%, selon l’analyse trimestrielle du FMI.

Manuel Marchal

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