Le FMI redoute une crise longue et des mouvements sociaux

17 décembre 2008, par Risham Badroudine

Le FMI (Fonds Monétaire International) estime que l’économie mondiale risque de traverser une longue période de crise qui pourrait provoquer des mouvements sociaux si les gouvernements ne mettent pas en œuvre rapidement les plans de relance qu’ils ont promis.
Les prévisions sont revues à la baisse. Le monde pourrait entrer en récession à partir de l’année prochaine.

L’économie mondiale est au bord de la récession et la production connaît une baisse sans précédent, ce qui pourrait donner lieu à des troubles comme ceux qui viennent d’avoir lieu en Grèce, a souligné Dominique Strauss Kahn, le directeur général du Fonds Monétaire International.
« Beaucoup de choses restent à faire, et si ce travail n’est pas effectué, il sera difficile d’empêcher une crise longue que tout le monde veut éviter », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse consacrée aux relations entre l’Espagne et le FMI.
Le FMI a souligné que des manifestations violentes étaient à prévoir si le système financier n’était pas réorganisé de manière à bénéficier à tout le monde et pas uniquement à une petite élite.
« Si nous n’arrivons pas à faire cela, alors l’agitation sociale pourrait survenir dans de nombreux endroits, y compris dans les économies avancées », a-t-il mis en garde.

Prévision revue à la baisse : une possible récession mondiale

Le FMI va vraisemblablement revoir à la baisse sa prévision de 2,2% de croissance mondiale en 2009 au mois de janvier, la plupart des pays n’ayant pas la capacité ou la volonté de débloquer suffisamment de fonds publics pour restaurer la confiance et relancer rapidement l’économie.
Le FMI recommande aux gouvernements d’affecter à la relance l’équivalent de 2% du PIB mondial, ou 1.200 milliards de dollars, pour réduire le risque d’une récession mondiale aux conséquences désastreuses.
Le FMI invite par ailleurs les différents pays à des recapitalisations importantes de leurs établissements bancaires de manière à restaurer la confiance dans le système financier.
« Beaucoup de choses ont été annoncées, mais je pense que la suite n’arrive pas assez vite, et c’est l’un des éléments du manque de confiance », a dit le directeur du FMI.

5% à 6% de croissance en Chine

Il a insisté sur le ralentissement de la croissance en Chine, symptôme, à ses yeux, de la crise économique mondiale.
« Nous avons commencé avec une Chine à 11%, puis 8%, puis 7% et, finalement, la Chine aura probablement une croissance de 5 ou 6%. La possibilité d’une récession mondiale est réelle », a-t-il dit.

Risham Badroudine

Crise financière

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