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Érosion du pouvoir d’achat, recul du logement social, chômage...
1er juillet 2005
Le SMIC augmente ce 1er juillet, mais l’érosion très réelle du pouvoir d’achat de l’euro, mesurée par l’INSEE, vient aggraver la pauvreté à La Réunion, où les revenus du travail sont d’une part massivement de niveau modeste et où le nombre des privés d’emploi est encore beaucoup trop important.
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Ce 1er juillet 2005, le SMIC - Salaire minimum interprofessionnel de croissance - augmente : à 8,03 euros pour le SMIC horaire (brut) et 1.217,88 euros sur la base légale de 35 heures.
Il en faudrait plus pour déclencher l’enthousiasme dans la conjoncture actuelle. Si certains disent ici que le niveau d’inflation sur les douze derniers mois a été contenue à une augmentation de 1,4%, ce que vivent les familles réunionnaises, dans une très forte proportion, est une érosion constante de leur pouvoir d’achat. Cela devrait pouvoir se vérifier dans le niveau d’endettement des familles et peut-être dans un recul de l’épargne.
Une enquête récente d’Ipsos sur le niveau de vie des familles a fait apparaître que 39% d’un échantillon interrogé sur douze mois a estimé avoir "tout juste ce qu’il faut pour vivre en se privant" tandis que 10% a répondu "On n’a pas assez d’argent pour vivre". Cela fait quasiment la moitié d’un échantillonnage représentatif des familles de l’île qui vit dans des conditions de pauvreté relative, voire de grande pauvreté.
À La Réunion, les salariés payés au SMIC constituent une part du monde salarié encore très importante, beaucoup plus qu’elle ne l’est en France. Beaucoup de Réunionnais vivent ici avec le minimum, ou moins que le minimum (standardisé), dans une proportion elle aussi très importante, puisque plus du tiers de la population active est privée de travail.
Du passage à l’euro à la baisse du pouvoir d’achat
Les données sociologiques sont connues depuis longtemps, mais le passage à l’euro a accentué l’érosion du pouvoir d’achat de ces familles modestes. Une étude de l’Insee sur le pouvoir d’achat comparatif de l’euro et du franc fait apparaître l’érosion monétaire rapportée à l’inflation.
La valeur d’un euro (1,000) 2004 était, en 2003, de 1,021 et en 2002 de 1,042 selon cette étude, qui présente également une comparaison des valeurs de l’euro et du franc remontée jusqu’en 1901. Et pour s’en tenir aux dix dernières années, ces tableaux font voir outre l’érosion constante de l’euro depuis son apparition, la perte relative de la valeur du franc dans sa traduction en euro (toujours rapportée à la valeur de l’euro 2004, dans le tableau ci-contre).
Il suffit de prendre l’exemple des SMIC successifs pour donner une idée de l’érosion du pouvoir d’achat mesurée par l’Insee. Par exemple, le SMIC de 1995 était de 6.249,62 francs. En se rapportant à l’année 95, dans la “colonne 2004”, la valeur de l’euro est 0,17494. Le coefficient de l’Insee tenant compte, en plus de l’inflation, du passage du franc à l’euro (1 euro = 6,55957 F), cela donne, pour 6.249,62 F de 1995 un pouvoir d’achat de 1.093,31 euros à sa valeur 2004.
L’érosion du pouvoir d’achat est plus parlante à partir du passage à l’euro. Le SMIC de 2004 (1.286,09 euros), exprimé en euro des années précédentes a un pouvoir d’achat équivalent à 1.259,08 euros de 2003 et 1.232,07 euros de 2002.
Quand on dit que le SMIC est passé de 1.215,11 euro en 2003 à 1.286,09 en 2004, l’augmentation apparente de 70,98 euros n’a représenté en pouvoir d’achat qu’une différence de 27,01 euros (valeur 2004). Et c’est la même chose dans le passage à ce nouveau SMIC de juillet 2005.
Prix indexés
Les amateurs de chiffres peuvent toujours se reporter aux tableaux de l’Insee, mais les Réunionnais, même ceux qui comptent peu, savent dire à quelle vitesse l’argent leur file entre les doigts. Et que dire de ceux qui n’ont que les revenus de la solidarité pour tenir, lesquels, pas plus que l’allocation chômage, ne sont réévalués ? La non-revalorisation des allocations chômage en ce 1er juillet affaiblit davantage directement des milliers de familles dans notre île. Les syndicats s’étaient accordés sur une revalorisation de 2% qui, selon la CGT, aurait permis de maintenir le pouvoir d’achat des chômeurs. Ceux-ci subissent donc une érosion de leur pouvoir d’achat encore plus marquée.
Il faut aussi observer que ces mesures du pouvoir d’achat sont faites pour la France, où le rapport entre les revenus et les prix n’est pas ce qu’il est à La Réunion. Ici, avec le même SMIC qu’en France, les travailleurs sont très souvent confrontés à des prix “indexés”. Et les chiffres de l’Insee cités plus haut ne tiennent pas compte de cet écart, qu’il reviendrait à l’Observatoire des prix de déterminer, si les autorités se décidaient enfin à appliquer la loi.
Qui peut dire si, dans notre île, l’apparente progression du SMIC depuis le passage à l’euro n’a pas été totalement absorbée par cette indexation des prix outre-mer ?
Le résultat évident est un appauvrissement des familles. Dans la situation que vivent les collectivités réunionnaises, financièrement asphyxiées, comme le relevaient récemment la Chambre régionale des Comptes, par le refus des gouvernements successifs d’appliquer aux collectivités d’Outre-mer les mêmes critères de dotation que pour la France, les dispositifs d’aides aux familles les plus en difficulté vont très vite s’avérer très insuffisants.
Les demandes formulées par les députés de l’Alliance correspondent à une réalité qu’il faut faire partager par le plus grand nombre de Réunionnais, pour la transformer en une force de mobilisation autour d’un projet réunionnais qui mette au centre de ses propositions la lutte contre la pauvreté et le développement durable.
La véritable défense de la cohésion sociale ne passe pas par les luttes intestines entre Réunionnais, que certains commencent à mettre en avant pour des raisons purement électoralistes. Il faut au contraire exiger de vraies mesures contre la pauvreté, contre le recul du logement social et pour un programme économique cohérent intégrant les objectifs du développement durable et les contraintes de la mondialisation.
C’est dans l’unité autour d’objectifs clairs, exprimés simplement, que se défendent les intérêts de La Réunion.
P. David
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