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9 août 2008
Aux Etats-Unis comme au Canada et en Russie, les principaux producteurs de fertilisants s’entendent - tout à fait légalement - sur les tarifs d’exportation. Au détriment des paysans du monde entier.
La flambée des prix des engrais, qui accompagne celle des denrées alimentaires, génère d’énormes profits pour les principaux producteurs de fertilisants, mais soulève la colère des paysans de la planète. De tous les intrants agricoles, ce sont ceux qui connaissent la plus forte inflation. Confrontée à une envolée de leurs coûts de production, les exploitants peinent à développer leurs cultures pour répondre à la crise alimentaire mondiale qui a déclenché des émeutes de la faim, des rationnements et des politiques de contrôle des exportations dans de nombreux pays.
Les organisations agricoles accusent la poignée d’entreprises américaines, canadiennes et russes qui domine la production mondiale de potasse et de phosphate de faire la loi sur les marchés. Rappelons que le potassium et le phosphore (généralement utilisés respectivement sous forme de potasse et de phosphate) sont, avec l’azote, les principaux composants des engrais agricoles. Se faisant le relais des préoccupations paysannes, le sénateur démocrate Byron L. Dorgan (Dakota du Nord) a annoncé le 23 mai dernier qu’il demanderait à la Commission fédérale du commerce (FTC) d’enquêter sur les pratiques commerciales du secteur.
La plupart des producteurs d’engrais rejettent farouchement toutes ces accusations. Ils affirment que l’augmentation des prix, après des années de modération, reflète simplement l’insuffisance de l’offre face à l’accroissement de la demande. Ces industriels affirment qu’ils s’efforcent d’augmenter leur production en améliorant l’efficacité de l’exploitation des mines. « Notre industrie n’était pas prête à faire face à l’explosion de la demande », explique Michael R. Rahm, vice-président de Mosaic, un groupe contrôlé par Cargill, qui assure comprendre la préoccupation des agriculteurs.
Il y a néanmoins une pièce étrange dans ce puzzle des tarifs : dans plusieurs pays, d’obscures lois mettent les producteurs d’engrais à l’abri des règles antitrust. Aux Etats-Unis par exemple, les producteurs de phosphate figurent parmi la poignée d’industriels qui peuvent s’entendre avec leurs concurrents pour fixer leurs prix grâce au Webb-Pomerene Act de 1918. Cette loi, conçue à l’origine pour doper les exportations américaines, permet à Potash Corp. of Saskatchewan et Mosaic, les seuls membres survivants de la Phosphate Chemicals Association, de vendre légalement leurs produits à l’étranger par le même canal commercial et à un prix fixé d’un commun accord. Certains juristes estiment que la loi Webb-Pomerene est devenue inutile. « C’est un texte obscur qui est dépassé », assure Jim Mongoven, avocat au bureau de la concurrence de la FTC. Or il existe d’autres cartels d’exportation qui fonctionnent de la même façon. Il s’agit de Canpotex au Canada et de Belarus Potash Co. en Russie.
Les bénéfices des industriels explosent
Dans le monde entier, la hausse des prix suscite des protestations. En Inde, l’Indian Farmers Fertilizer Cooperative, l’un des plus gros acheteurs d’engrais du pays, a lancé un appel à l’aide aux Nations unies. « Les prix des engrais augmentent artificiellement parce qu’ils sont manipulés par les fournisseurs et les courtiers », dénonce Udai Shanker Awasthi, le dirigeant de la coopérative. La Chine, après avoir d’abord protesté, a récemment accepté de payer 576 dollars la tonne de potasse au canadien Canpotex, soit 400 dollars de plus qu’en 2007. En mars, les autorités russes de régulation anti monopoles ont contraint le premier producteur de potasse du pays, Uralkali, à réduire ses prix sur le marché intérieur au terme d’une bataille juridique portant sur la politique tarifaire de l’entreprise. De son côté, le gouvernement brésilien envisage de nationaliser les dépôts d’engrais du pays afin de réduire les coûts d’exploitation agricoles.
Grâce à cette flambée des cours de la potasse, Potash Corp., qui est également membre du cartel Canpotex, avec Mosaic et Agrium, un producteur canadien de moindre envergure, a affiché au premier trimestre un bénéfice net de 566 millions de dollars, soit près de trois fois plus qu’un an plus tôt. Mosaic revendiquait pour sa part au dernier trimestre un résultat de 520,8 millions de dollars - douze fois plus que l’année dernière. Selon la revue professionnelle Green Markets, le prix du phosphate frise les 1.000 dollars la tonne, contre 365 dollars l’an dernier, et la tonne de potasse est passée de 230 à plus de 700 dollars.
Les analystes indépendants assurent pourtant que le secteur a largement de quoi satisfaire la demande. « Il n’y a pas vraiment de problème d’offre en ce moment », confirme Steve Jesse, économiste agricole pour le groupe néerlandais Rabobank, qui prête beaucoup d’argent au secteur agroalimentaire dans le monde. Quant à l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), elle annonçait en février dernier que l’offre mondiale d’azote, de phosphate et de potasse était « largement suffisante pour couvrir la croissance de la demande au minimum jusqu’à 2012 ». Moins d’une douzaine de pays disposent de réserves substantielles de potasse, alors que plus de 160 en consomment.
En théorie, les différents cartels n’ont pas le droit de s’entendre sur les prix. Mais, dans la réalité, chacun s’aligne sur les hausses de ses concurrents - en toute légalité. Lorsque l’organisation russe a récemment annoncé qu’elle commercialiserait désormais la tonne de potasse 1.000 dollars, son homologue canadienne a déclaré qu’elle ferait bientôt de même.
Pour protéger les consommateurs américains, la loi interdit aux membres de la Phosphate Chemicals Association de s’entendre sur leur marché intérieur. Mais, dans l’économie mondialisée d’aujourd’hui, les prix à l’exportation servent de référence, de sorte que les agriculteurs américains sont en réalité à la merci des diktats du cartel. « C’est là le nœud du problème que nous rencontrons cette année », explique John Hawkins, porte-parole de l’Illinois Farm Bureau (qui regroupe les agriculteurs de l’Etat). « Les barrières qui séparaient naguère les prix intérieurs et les prix internationaux viennent de tomber. Nous sommes aujourd’hui sur un marché mondial des engrais. »
Lauren Etter pour "The Wall Street Journal" (Etats-Unis)
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