Pôle Océan de Saint-Denis

Le “oui à condition” de la Chambre de commerce

6 septembre 2005

Se basant sur les conclusions d’une étude économique, les élus de la Chambre de commerce et d’industrie de La Réunion ont voté hier à l’unanimité en faveur de la réalisation du projet Pôle Océan de Saint-Denis à condition, notamment, que la surface d’implantation soit moins étendue et que les commerçants expropriés soient ’justement’ indemnisés.

“Oui” au projet de centre commercial Pôle Océan à Saint-Denis, sous certaines conditions. C’est ainsi que la Chambre de commerce et d’industrie de La Réunion (CCIR) s’est positionnée par rapport à ce dossier lors de son assemblée générale d’hier. Elle abonde ainsi dans le sens des recommandations d’une étude sur l’impact économique du projet.
L’étude menée par AID Observatoire pour le compte de la CCIR propose notamment de réduire le plancher commercial du Pôle Océan. Celui-ci passerait de 17.500 mètres carrés à 10.800 mètres carrés. L’objectif étant d’éviter d’une part un impact déstructurant pour le marché existant et d’autre part que l’équilibre économique du centre-ville ne soit bouleversé.
Si Ibrahim Patel, président de la commission commerce de la CCIR, approuve pleinement cette proposition, la diminution de la surface commerciale a suscité le scepticisme de quelques élus. Théophane Narayanin a notamment fait remarquer que cette démarche correspondait selon lui à "gratter des boutiques pour masquer la réalité du projet". Paul Caro a pour sa part souhaité que l’aspect architectural du projet soit revu, ainsi que le système d’accès d’entrée et de sortie dans la ville de Saint-Denis. Un avis partagé par Jérôme Isautier pour qui l’architecture du Pôle Océan tel qu’il est à présent, ressemble à "un gros pavé dans la mare".

Octroyer une "juste indemnisation aux commerçants expropriés"

Éric Magamootoo, président de la CCIR, a fait ressortir que ce projet était important pour la ville de Saint-Denis dans le cadre de la relance de son activité économique. À condition toutefois, a-t-il précisé, qu’il soit en cohérence avec les commerces existants. Il a ensuite invité les élus à passer au vote des propositions découlant de l’étude économique. Après une suspension de séance, les conclusions du rapport ont été votées à l’unanimité et 2 propositions de mesures y ont été ajoutées, à savoir l’intégration d’une politique de logement dans le Pôle commercial et dans la ZAC Pôle Océan et l’octroi d’une "juste indemnisation aux commerçants expropriés", selon l’expression d’Ibrahim Patel.
Outre ces 2 mesures, les élus de la Chambre consulaire ont donc unanimement estimé, conformément à l’étude économique, qu’un centre commercial de centre-ville est nécessaire pour plusieurs raisons, parmi lesquelles "une augmentation attendue du marché de consommation, une modification des besoins, des attentes et des comportements des consommateurs".

Formater le pôle "en cohérence avec l’équipement commercial existant"

Éric Magamootoo précise qu’il est important, comme le suggère l’étude, "de formater ce pôle en cohérence avec l’équipement commercial existant et les capacités d’absorption du marché local, afin de veiller à ce que sa commercialisation ne vide pas le centre-ville".
Les autres recommandations de l’étude votée par la Chambre portent, notamment, sur la mise en œuvre de dispositifs d’accompagnement pour la redynamisation du centre-ville. L’intégration du Pôle devra donc s’effectuer "en continuité de la trame urbaine de centre-ville". Il devra aussi intégrer la problématique du stationnement et de la circulation dans le centre-ville ou encore préserver la qualité architecturale.
L’adoption des conclusions de cette étude vient selon le président de la CCIR, Éric Magamootoo, indiquer le positionnement de la Chambre face à ce projet grandement controversé. Il s’agit à présent de présenter ces propositions aux opérateurs économiques concernés et d’ouvrir le dialogue avec la Mairie de Saint-Denis.


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