
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Hausse des coûts de construction : la FRBTP se justifie
13 juin 2007
Les coûts de la construction ont nettement augmenté à La Réunion. Si le BTP ne peut le nier, son syndicat patronal souhaite en revanche répondre à ses détracteurs, donneurs d’ordre, publics et privés, qui semblent l’accuser de profiter de la conjoncture favorable au secteur pour gonfler ses prix et faire échouer certains appels d’offres. La FRBTP contre-attaque sur la base d’un argumentaire en 10 points.
De décembre 2005 à novembre 2006, les coûts de la construction ont augmenté de +14% à La Réunion (contre +7,2% en Métropole) et de +20,7% sur les deux dernières années. Une hausse importante dont le BTP refuse de porter l’entière responsabilité. « Nous n’avons pas les résultats que certains croient », avance Jean-Marie le Bouvellec, Président de la FRBTP, qui soutient que « résultats honorables » réalisés par le Bâtiment lui permettent de se développer, mais pas de s’enrichir.
« L’incidence des avancées sociales »
« Il est plus facile de montrer du doigt un professionnel que de comprendre ce qui se passe », défend encore Jean-Marie le Bouvellec. C’est donc pour clarifier le processus de formation des prix de construction que la FRBTP a entamé une étude prospective visant à éclairer la décomposition des coûts et à faire la lumière « sur ce qui se passe à l’intérieur ». Ce chantier de transparence se poursuit, mais déjà, 10 raisons de la hausse sont dégagées. En premier lieu, l’augmentation à l’échelle mondiale des prix de l’énergie et des matières premières (pétrole, cuivre, acier, zinc...) qui a évidemment des retombées locales indéniables. Le fret, maritime et aérien, pèse lui aussi dans la balance. Le Président de la FRBTP, s’il ne commente pas les dysfonctionnements portuaires, accuse néanmoins les retards croissants dans la livraison des containers qui conduisent à des retards de livraisons sur les chantiers et par conséquent à des majorations de factures.
Premier employeur de l’île, le Bâtiment ne saurait bien sûr occulter l’impact des salaires d’autant que la grille salariale serait localement plus élevée. Bernard Tillon, Secrétaire général de la Fédération, ne manquera pas non plus de préciser que la prime de panier signée en 2004 - qui sera versée dans son intégralité à tous les salariés de chantier d’ici le 1er janvier 2008 - représente 50 millions d’euros par an (13,5% de la masse salariale), soit un poste de dépense très lourd à assumer. Et c’est sans compter sur la demande croissante en personnel qualifié qui génère une « surenchère sur les salaires » jusqu’à 30% plus élevés qu’en Métropole. Pour terminer avec « l’incidence des avancées sociales », Jean-Marie le Bouvellec soulignera enfin la perte de productivité liée à la réduction du temps de travail. Un rappel aux 35 heures qui n’est, au demeurant, pas officiellement retenu dans l’analyse prospective de la FRBTP, mais qui semble opportun de replacer ici.
De surtaxes en surtaxes
Le syndicat patronal retient comme autres arguments les coûts de l’assurance construction « anormalement élevés » à La Réunion et encore les dépenses liées au gardiennage des chantiers pour éviter les vols. « Un impératif, mais pas une garantie », soulignera au passage un membre du syndicat. Il y a encore l’impact des nouvelles normes et réglementations, notamment le surcoût pour la réalisation des bâtiments HQE, pour l’application de la Norme sur la Réglementation Acoustique, pour répondre à l’obligation d’accès aux personnes handicapées pour le logement collectif et les bâtiments publics. « Elles pleuvent (les normes) tous les ans, commente Jean-Marie le Bouvellec. Sur le fond, c’est bien, mais ça a un coût ».
On en vient ensuite à l’enlèvement et au traitement des déchets de chantiers qui alourdissent également la facture construction. Le syndicat constate que c’était bien plus simple avant, on mettait tous les déchets ensemble sans se poser de question (pauvres ravines !). Là, il faut une benne pour chaque famille de déchets ; une benne dont le prix de location est deux fois supérieur à celui de la Métropole. La FRBTP retient encore les contraintes liées à la nature et à l’éloignement des chantiers que les difficultés croissantes de circulation aggravent, soit un poste transport en surtaxe. Puis, renvoyant la balle aux maîtres d’ouvrage, la FRBTP accuse des études imprécises, mal métrées, dont le coût est sous-estimé, et qui doivent ainsi être refaites, notamment pour les projets complexes (NDLR : exemple du Pole Océan). Le BTP ne refuse donc pas les appels d’offres, mais ce serait donc les dossiers de consultations mal ficelés qui les rendraient infructueux.
« On demande à construire, pas à mourir »
Enfin, pour répondre, par voie de presse, à « certains acteurs économiques - et même politiques » qui soutiennent qu’il faudrait plus d’entreprises pour favoriser la concurrence, la FRBTP se défend de tout monopole lucratif, soutenant, d’une part, que la création d’entreprises se porte bien, que les grands groupes nationaux du BTP sont déjà implantés, et d’autre part, que les marges des entreprises locales sont en moyenne deux fois moins importantes qu’en Métropole. « Les routes se font, les bâtiments se font, le BTP a su réagir, s’adapter et suivre l’évolution de la demande », plaide Jean-Marie le Bouvellec, qui rappelle encore qu’en 8 ans, le BTP a doublé sa masse salariale. « Il ne faut pas confondre coût de construction et prix de vente. On demande à construire, pas à mourir. On ne peut pas laisser taper sur la profession ».
Défenseuse des entreprises opprimées, la FRBTP lève son bouclier, puisqu’il ne s’agit plus de rumeurs, mais bien de coups, et se dit prête à jouer carte sur table. Et comme signe encourageant de sa bonne foi, le Président de la FRBTP annonce que la cellule éco du Bâtiment travaille actuellement à la planification des commandes publiques pour une meilleure gestion des chantiers et, très bonne nouvelle, pour la mise en place, d’ici la fin de l’année, de la Gestion Prévisionnelle des Emplois qui permettra de faire le bilan des moyens en place et des actions de formations à développer. D’ici là, le syndicat patronal poursuit ses investigations à partir d’un chantier pilote ici et en Métropole qui permettra de comparer les facteurs qui agissent sur la formation des coûts de construction et tient ces informations à la disposition de tous ceux qui ont soif de transparence sur la question.
Stéphanie Longeras
Commentaire
Victime, mais pas martyr
Derrière les arguments avancés par la FRBTP, on sent parfois un peu d’animosité comme si derrière cette démarche prospective, soi-disant motivée par la volonté de transparence, se profilaient quelques règlements de compte. À moins qu’il soit en fait question d’anticiper l’installation de l’Observatoire des prix et des revenus !...
À écouter l’argumentaire du syndicat et les remarques faites par les uns et les autres lors de sa présentation, me vient l’image d’un accusé qui plaiderait coupable devant un juré, mais refusant, par orgueil ou autres motivations, d’être condamné seul, balancerait ses complices ou ceux qu’il prétend l’être. S’agissant de l’augmentation des coûts de l’énergie et des matières premières, on peut prendre fait de la conjoncture mondiale, de la croissance des économies chinoises et indiennes, des incertitudes sur la production de cuivre au Chili, etc... On peut comprendre que ces hausses se répercutent au niveau des entreprises locales de plomberie, génie climatique et électricité, mais est-ce vraiment la flambée du cuivre qui conduit à être facturé de 100 euros pour le changement d’une prise de téléphone ? Sans généraliser, les abus et surtaxes dont sont victimes les Réunionnais sont aussi à prendre en compte. Deux précisions semblent aussi importantes s’agissant du large argumentaire relatif au poids des salaires dans le budget des entreprises.
En premier lieu, lorsque la FRBTP soutient que la grille salariale est localement plus élevée, le patronat oublie, comme à chaque ouverture de négociation salariale annuelle, que l’inflation locale est aussi plus importante à La Réunion. De même lorsqu’il se plaint d’un personnel qualifié qui coûte ici plus cher, cette « injustice » doit être vu aussi du côté de ces ouvriers qui travaillent depuis près de 20 ans sans avoir changé d’indice, alors que sur le terrain, ils ont acquis de nouvelles compétences dont la reconnaissance permettrait à leur carrière d’évoluer et peut-être au BTP de faire des économies sur un personnel qualifié surpayé qui, dans la grande majorité des cas, vient de l’extérieur. On peut noter aussi que s’agissant des surcoûts liés à l’application des nouvelles normes, la FRBTP omet de souligner que les entreprises bénéficient de subventions européennes qui, certes, ne couvrent pas la totalité des frais, arrivent aussi peut-être après coup, mais sont une aide, une incitation aussi à évoluer comme le BTP sait le faire. S’il n’y avait pas de réglementation sur les déchets, il n’est pas sûr que la seule conscience écologique du BTP l’ait fait réagir !
L’objectif de ce commentaire n’est pas de faire un contre-argumentaire, d’accuser le patronat de tous les maux, car on a besoin d’entreprises, c’est un clin d’œil visant à ne pas cautionner cette tentative de victimisation. Il est parmi elles de petits artisans qui auront toutes les raisons de se plaindre. Faire la transparence est une très bonne chose, un premier pas qui conduira peut-être demain toutes les entreprises du secteur à enfin déclarer leurs comptes au Tribunal de commerce comme elles sont tenues de le faire, de clarifier concrètement à partir des chiffres d’affaires la décomposition de leurs investissements pour se développer et se moderniser.
SL
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