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Nathalie Dompy, mère de famille, agricultrice et militante
30 juillet 2005
Depuis l’âge de 18 ans, Nathalie Dompy s’est engagée dans l’agriculture. Elle s’y est investie matériellement et personnellement, et était convaincue que rien ne pouvait remplacer la canne comme produit d’avenir pour La Réunion. Les incertitudes de la profession l’ont poussée dans le militantisme politique pour mieux défendre les intérêts de la filière et des Réunionnais en général.
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C’est aux côtés de son conjoint, qu’elle aidait dans son travail, que Nathalie a découvert et aimé l’agriculture à la fin des années 80 : "mon mari m’a encouragée à suivre une formation professionnelle pour diriger l’exploitation, car il a constaté mon intérêt".
Munie de son "BPA" (Brevet professionnel agricole) en 1995, elle a pu bénéficier des subventions et des prêts bonifiés accordés aux jeunes agriculteurs qui désiraient s’installer. La parcelle qu’elle a pu ainsi s’acheter, ajoutée à celle de son mari et deux autres en location font qu’elle a pu se constituer une exploitation d’une vingtaine d’hectares. À l’époque, tout le monde croyait en l’avenir de la canne et les autorités encourageaient la mécanisation. Avec les aides financières accordées principalement par le Conseil régional, à l’instar de tous les autres planteurs, elle a misé dans les équipements agricoles.
Aujourd’hui, cette responsable d’exploitation estime que les revenus de la canne sont insuffisants au regard du travail fourni, des investissements consentis et du rôle moteur de la canne dans la machine économique de La Réunion. N’ayant pas les moyens d’embaucher, ses enfants l’aident dans la coupe.
Sacrifices quotidiens
À la question de savoir quels sont les avantages à être femme et agricultrice, Madame Dompy répond sans réfléchir "aucune". Elle enchaîne tout de suite après : "mais je connais mon métier, je sais ce qu’il y a à faire, et je prends plaisir à le faire parce que justement j’aime ce métier".
Par contre, les contraintes, eux, sont légion. Elle les énumère comme autant de sacrifices quotidiens sur l’autel de la canne à sucre.
"En dehors des périodes de vacances scolaires, ma journée commence à 5 heures du matin. Je commence par caler le tracteur sur le lieu de la coupe, je dépose ensuite les enfants à l’école, je reviens faire le chargement, et je vais après faire les livraisons à l’usine. Là, il me reste encore les repas à préparer pour ma famille, toute la paperasse à me taper et les négociations pas toujours faciles avec les banques. Et en plus, lorsqu’il y a un problème à l’école, je dois quitter le champ en plein milieu du travail". À cela, il faut ajouter les chemins de terre difficilement praticables par temps de pluie.
Distribution de tracts
Comme si les sacrifices imposés par la plantation n’étaient pas assez contraignants, Madame Dompy s’est lancée en politique. Pour faire face à ses nouvelles responsabilités, elle a dû fournir un effort financier pour louer une Pelle, pour charger la canne. Auparavant c’était un travail qu’elle faisait elle-même, mais elle a dû renoncer pour gagner un peu de temps qu’elle met au service du militantisme. Elle dit avoir enfourché ce nouveau cheval de bataille à cause des incertitudes qui planent sur le devenir de la filière canne à sucre à La Réunion. "Aujourd’hui, les intérêts des planteurs mais aussi de toutes les autres catégories sociales et professionnelles sont liés aux décisions politiques. C’est pourquoi j’estime que “le peuple-roi”, qui désigne “les preneurs de décisions”, mérite d’être écouté sur ses préoccupations et ses attentes, et d’être informé quotidiennement des enjeux de notre société".
Les résidents des secteurs du Plate et de la Chaloupe dans la commune de Saint-Leu sont habitués à croiser cette femme garée sur le chemin et faisant distribuer des tracts dans les boîtes aux lettres par ses enfants.
La canne "produit d’avenir"
Les mutations en cours notamment la construction de l’Europe et la réforme de l’OCM-sucre sont parmi les sujets de prédilection de cette femme dans ses causeries de proximité. Il y a de quoi inquiéter plus d’une personne lorsqu’on sait qu’aujourd’hui la filière canne ne vit que grâce aux subventions qui représentent parfois près de la moitié des revenus des planteurs. Ce qu’elle redoute le plus dans cette nouvelle donne qui se dessine, c’est la disparition programmée des petits exploitants au profit des gros propriétaires et le retour au colonage comme il y a 50 ans. La chef d’exploitation agricole ne se voit pas faire autre chose : "J’ai investi pour moi et pour mes enfants car la canne nous a toujours parue un projet viable, un produit d’avenir ; je ne connais pas un autre métier et je ne peux pas travailler pour quelqu’un d’autre alors que je suis mon propre patron". D’où cet appel à l’État français d’assumer les responsabilités qui sont les siennes auprès des planteurs réunionnais.
Lorsqu’on lui parle de reconvertir ses terres, elle montre son scepticisme. L’ananas, le letchi et le maraîcher dépendent de la catégorie des sols, et sont trop vulnérables aux aléas naturels comme les cyclones et fortes pluies ainsi qu’à la fluctuation des prix.
Dans sa période faste, la canne a fait de Nathalie Dompy une agricultrice de charme. Les lendemains incertains qui assombrissent la filière ont fait d’elle une militante politique dont l’aura a déjà dépassé la section saint-leusienne du Parti communiste réunionnais.
M. Aliloifa
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