Filière canne-sucre

Le Premier ministre sollicité pour annoncer le nouveau prix de la bagasse

Répartition des richesses dans la filière

29 juin 2009, par Manuel Marchal

Si « 80% du chemin est accompli » avec le vote par l’Assemblée nationale d’un amendement revalorisant le prix de la bagasse, Jean-Yves Minatchy demande au Premier ministre de dire aux planteurs quel sera le prix de ce produit de la canne. Les 9 et 10 juillet, François Fillon sera à La Réunion au moment où la campagne sucrière battra son plein dans le Nord et l’Est.

Hier à la plate-forme de Casernes, plusieurs dizaines de planteurs ont participé à une réunion d’information de la CGPER. Le président du syndicat et de la Chambre d’agriculture, Jean-Yves Minatchy, a expliqué les enjeux de la prochaine visite de François Fillon, les 9 et 10 juillet à La Réunion.
Le président de la Chambre verte explique que le principal sujet à l’ordre du jour pour le monde agricole sera la revalorisation de la bagasse.
La campagne sucrière sera déjà commencée dans le Nord et l’Est, et Jean-Yves Minatchy évoque une possible visite du Premier ministre à la filière. Il fait part d’une première revendication : demander à François Fillon d’annoncer le nouveau prix de la bagasse.
Le président de la CGPER est revenu sur les différentes étapes d’une bataille commencée en 1995, pour que le revenu des planteurs soit augmenté des richesses tirés de la bagasse.

16 euros par tonne de cannes

Cette lutte a connu une avancée importante lors du débat parlementaire de la LODEOM. Un amendement a été adopté : il prévoit que le prix de vente à EDF du kilowattheure produit à partir de la bagasse ne pourra être inférieur au tarif moyen issu de l’appel d’offres biomasse. Autrement dit, la bagasse n’est plus considérée comme un déchet mais comme une biomasse, ce qui multiplie le prix de cette ressource.
Jean-Yves Minatchy a rappelé que la première revendication était de 14 euros de bonus par tonne de cannes, mais les dernières données montrent que 16 euros sont envisageables. Ces 16 euros par tonnes de cannes s’ajouteront donc au prix usine et aux aides de l’État pour constituer le revenu des planteurs. Il est à noter que 16 euros représentent près de la moitié de l’actuel prix usine pour une canne d’une richesse moyenne.
La CGPER estime que la lutte va arriver à son terme avec la venue de François Fillon. Pour expliquer cette analyse, Jean-Yves Minatchy souligne que le Premier ministre a contribué aux débats qui ont permis d’inscrire dans la loi la revalorisation du prix de l’électricité produit à partir de la bagasse.

Redonner confiance aux planteurs

Ce nouveau revenu pour les planteurs leur permettra de faire face à une période difficile. Le président de la Chambre d’agriculture indique également que, malgré une conjoncture difficile, l’agriculture est un secteur qui connaît des reprises d’exploitation, et l’installation de jeunes. Il faut donc « que le gouvernement comprenne que l’agriculture est incontournable dans le développement économique de La Réunion ». La perspective à La Réunion est d’être capable de nourrir un million d’habitants d’ici 2025.
L’annonce d’un prix intéressant pour la recette de la bagasse versée aux agriculteurs « sera un signe fort, qui redonnera confiance aux planteurs », conclut Jean-Yves Minatchy, « avec une campagne qui s’annonce beaucoup mieux que les années précédentes ».

Manuel Marchal


La bagasse au prix de la biomasse

L’Article 53 de la LODEOM précise d’ores et déjà un prix en dessous duquel l’électricité produite à partir de la bagasse ne peut être vendue. Ce prix est le prix de vente moyen de l’électricité issu du dernier appel d’offres biomasse national. Voici cet article :

L’article 10 de la loi n° 2000-108 du 10 février 2000 relative à la modernisation et au développement du service public de l’électricité est ainsi modifié :

1° Après le 4°, il est inséré un 5° ainsi rédigé :

« 5° Dans les départements d’outre-mer et à Mayotte, les installations électriques existantes ou nouvelles qui produisent de l’électricité à partir de la biomasse, dont celle issue de la canne à sucre. À cette fin, les contrats en cours font l’objet d’une révision dans un délai de trois mois après la publication du décret cité au dixième alinéa. » ;

2° Après le huitième alinéa, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« Pour l’application du 5°, un décret précise les conditions dans lesquelles les ministres chargés de l’économie, de l’énergie, de l’agriculture et de l’outre-mer arrêtent, après avis de la Commission de régulation de l’énergie, les conditions d’achat à un prix qui ne peut être inférieur au prix de vente moyen de l’électricité issu du dernier appel d’offres biomasse national. Le prix tient compte des coûts évités par rapport à l’utilisation d’énergies fossiles. »

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