Deux ans après la faillite de Lehman Brother le début de la guerre monétaire

Le président chinois rencontre la future présidence française du G20

8 novembre 2010, par Céline Tabou

La venue de Hu Jintao, président de la République populaire de Chine, a lieu dans un contexte particulier. Deux ans après le déclenchement de la guerre monétaire par George Bush, la question de la gouvernance du système monétaire international est au centre des débats et sera à l’ordre du jour du G20. À quelques jours de ce sommet international, les plus hauts responsables de la Chine se succèdent en Europe, précisément dans les pays de la zone euro touchés par la crise. Après Wen Jibao, Premier ministre de la Chine en Grèce, Hu Jintao, président de la République populaire, est venu en France, qui assurera l’an prochain la présidence du G20, avant de se rendre au Portugal.

Décidés à ne pas laisser les monnaies fluctuées au profit d’un pays ou d’un autre, Hu Jintao et Nicolas Sarkozy se sont entretenus sur les objectifs de la réunion internationale de la semaine prochaine : « La réforme du système monétaire international, la question de la volatilité excessive des prix des matières premières et la réforme de la gouvernance mondiale ».

Conserver la coopération bilatérale

La venue de Hu Jintao en France est un signe fort, destiné à renforcer les relations bilatérales, comme l’a expliqué Valérie Niquet, « la relation franco-chinoise n’a cessé de s’intensifier depuis le début des années 1980, conduisant Paris et Pékin à conclure un partenariat stratégique dans les années 2000 ». Profitant de ces échanges privilégiés avec la Chine, la France est parvenue à profiter du poids grandissant de l’Empire du Milieu sur la scène internationale, tant au niveau économique que stratégique.
Aujourd’hui dans un contexte de crise financière internationale et de bouleversement de l’ordre mondial, la Chine et la France ont intérêt à s’allier, et à commercer ensemble. Cela s’est traduit par la signature vendredi 5 novembre, de 15 contrats ou accords de coopération au profit des entreprises françaises, et près de 20 milliards d’euros de contrats, la veille.

La France a besoin de résultats

À huit jours du sommet de Séoul, Hu Jintao a affirmé son soutien à la France « dans ses efforts pour assurer le succès du sommet du G20 de l’année prochaine ». Mais, le président chinois ne veut pas que la France entreprenne des démarches visant à faire pression sur Pékin pour une réévaluation brutale du yuan. Selon les économistes et sinologues interrogés par l’agence de presse Reuters, « la Chine voit dans la démarche française un moyen d’affaiblir l’hégémonie du dollar », notamment après l’injection massive de liquidités sur le marché, faisant faiblir le dollar, qui a irrité Pékin et Berlin.
Alors que la tension monte entre la Chine et les États-Unis, le rapprochement des deux pays arrive à un moment décisif pour Paris, la présidence française du G20 aura lieu en pleine phase de redressement économique international.
Le soutien de la Chine arrive à point nommé, notamment parce que « la France et la Chine soutiennent la réforme des institutions financières internationales, dont le FMI, pour les adapter au monde d’aujourd’hui. Les deux parties sont déterminées à lutter contre toutes les formes de protectionnisme et souhaitent une conclusion rapide du cycle de Doha avec des résultats ambitieux, globaux et équilibrés, sur la base de la préservation du mandat actuel et des progrès accomplis », a annoncé le communiqué commun publié le 4 novembre.

Céline Tabou

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