Ouverture officielle de la 9e édition du Sommet des Africités

Le rôle essentiel des Villes intermédiaires en Afrique dans les ODD de l’ONU et l’Agenda 2063 de l’Union africaine

19 mai 2022

La 9e édition du Sommet Africités a été lancée ce mardi 17 mai 2022 à Kisumu parUhuru Kenyatta, Président de la République du Kenya. L’ancien chef d’État seychellois, Danny Faure, a également pris part à la cérémonie officielle en présence de 3500 délégués du monde entier et de plus de 2000 autorités locales. Pour cet événement, Kisumu a mis en place un Village Africités au stade Jomo Kenyatta et ses alentours afin d’accueillir participants et exposants venus des quatre coins de la planète.

Durant les 5 jours, des échanges se tiendront autour du thème du sommet : « Le rôle des villes intermédiaires en Afrique dans la mise en œuvre de l’Agenda 2030 des Nations Unies et de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine ». Conformément au thème, Kisumu est la première ville intermédiaire à accueillir l’événement.

Le chef de l’État du Kenya, le Président Uhuru Kenyatta, a, dans son discours, proposé un cadre de questionnement en 12 points basé sur la manière dont les gouvernements nationaux peuvent soutenir une mobilisation des ressources afin d’assurer des services en toute efficacité dans les villes intermédiaires. Parmi les questions qui se posent figure le fait de savoir quelles stratégies et politiques sont nécessaires pour lutter contre les menaces de radicalisation et de terrorisme, en particulier dans les zones urbaines, y compris nos villes intermédiaires, et quels cadres juridiques et politiques doivent être établis afin de favoriser le développement robuste et durable des villes intermédiaires.

40 % du PIB de l’Afrique vient des villes intermédiaires

« Le temps est venu de renforcer le rôle des villes intermédiaires en tant que prochaines frontières de l’urbanisation et du développement en Afrique. Un taux d’urbanisation sans précédent a vu 1086 villes intermédiaires abriter 174 millions de personnes représentant 36 % de la population urbaine totale de notre continent et contribuant à environ 40 % du PIB de notre continent. Au moment où nous nous réunissons pour délibérer sur la manière dont nous pouvons établir une transition vers un nouveau paradigme urbain et libérer le potentiel des villes intermédiaires pour favoriser le développement inclusif et la réalisation de nos ODD et de toutes les autres initiatives de développement socio-économique, nous devons garder à l’esprit que l’Afrique devient de plus en plus urbanisée. L’accent traditionnel mis sur le rural dans les plans de développement risque de marginaliser une partie croissante de notre population qui sera bientôt majoritaire », a déclaré Uhuru Kenyatta, Président du Kenya.

L’enjeu du changement climatique

Les collectivités territoriales jouent un rôle clé dans la réalisation de l’Agenda 2030 et de l’ODD 13 en assurant un changement de paradigme vers des voies de développement à faibles émissions et résilientes au changement climatique. Les villes produisent entre 71 % et 75 % des émissions totales de gaz à effet de serre (GES). À cet égard, en dépit des niveaux croissants d’attention et d’action sur le changement climatique à l’échelle des villes, une grande partie de cette activité est largement découplée du cadre politique national. La position de CGLU Afrique sur le climat est que la bataille contre le changement climatique sera perdue ou gagnée dans les villes et les territoires. CGLU Afrique plaide pour la territorialisation des CDN et l’adoption d’une approche ascendante de leur définition, à partir des Contributions déterminées localement (CLD).
« La réalité de notre continent se reflète dans la manière dont nous traitons nos villes intermédiaires. Les villes intermédiaires sont votre cible clé de gouvernance. Traitez-les bien et elles traiteront bien les citoyens africains, traitez-les mal et nous échouerons dans nos progrès », a déclaré Jean Pierre Elong Mbassi, Secrétaire général de CGLU Afrique.

Besoin de 170 milliards de dollars par an pour les infrastructures

Un dialogue entre les anciens Chefs d’État a suivi l’ouverture officielle sur le financement des infrastructures et de l’urbanisation en Afrique pour la réalisation des ODD et de l’Agenda 2030 des Nations Unies et l’Agenda 2063 de l’Union africaine.
Haut représentant de l’Union africaine pour le développement des infrastructures, Raila Odinga a appelé à la création d’un Fonds africain pour les infrastructures afin de financer le déficit monétaire nécessaire à la construction des infrastructures en Afrique.
« L’Afrique a besoin de 170 milliards de dollars par an pour pouvoir répondre à ses besoins en infrastructures mais accuse un déficit d’environ 110 milliards de dollars. Nous pouvons travailler avec plusieurs institutions pour établir ce fonds car nous avons identifié que l’Afrique a des capitaux inutilisés tels que des fonds souverains, des fonds de pension et des fonds d’assurance. Nous travaillons à mettre à profit ces ressources pour permettre à l’Afrique de financer son propre développement », a-t-il déclaré.

« L’approche du continent concernant les infrastructures doit être coordonnée »

L’ancien Président des Seychelles, Danny Faure, a souligné la nécessité d’une infrastructure stratégique bancable basée sur les données.
« Il est important que nous fondions nos interventions sur des faits et des données qui nous montrent où nous en sommes en termes de développement. La prochaine étape consiste à choisir stratégiquement la bonne infrastructure qui aura l’impact le plus efficace sur le continent et dont les résultats seront bénéfiques pour nos nations et nos populations. L’approche du continent concernant les infrastructures doit être coordonnée et non fragmentée », a-t-il déclaré.

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