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Entretien avec Yannick Payet-Fontaine
16 juin 2004
Aujourd’hui à Saint-Denis, dans les locaux de l’ADPE, se tient une journée de débats sur “les enjeux de la modernisation des entreprises du BTP”. Le SABR (Syndicat de l’artisanat du bâtiment réunionnais), qui participera à ces débats, souhaite pour sa part aller plus loin dans la réflexion.
Dans un entretien accordé à “Témoignages”, Yannick Payet-Fontaine, secrétaire général du SABR, aborde quelques pistes pour alimenter cette réflexion, en souhaitant que soient organisés prochainement des états généraux du BTP à La Réunion compte tenu des enjeux économiques et de l’impact du BTP dans l’aménagement du territoire.
“Témoignages” : Dans quel état d’esprit les entreprises artisanales que vous représentez vont-elles participer aux débats d’aujourd’hui à l’ADPE ?
- Yannick Payet-Fontaine : Je pense qu’il faudrait en premier lieu bien saisir la réalité des entreprises du BTP à La Réunion. C’est un marché de 2 milliards d’euros pour l’habitat et de 65 millions d’euros pour les travaux publics. La réalité du BTP, c’est aussi 15.303 salariés recensés par la caisse des congés payés du BTP en mars 2004. C’est également un secteur où quelques grosses entreprises de plusieurs centaines de salariés cohabitent avec des entreprises que l’on pourrait classer de la PME à la TPE. C’est cette réalité que nous souhaitons voir prendre en compte. Si l’on prend une image sportive, on pourrait dire que toutes les entreprises, compte tenu de leur taille, ne jouent pas dans la même division. Pour notre part, nous souhaitons mettre sur la table la question de l’égalité des chances des entreprises.
Le marché existe, les besoins en habitat et infrastructures publiques sont importants et permettent d’envisager l’avenir de manière sereine. Où se situe alors le problème ?
- Ce n’est pas un problème de marché, mais un problème structurel. Certes, la LOOM a apporté une bouffée d’oxygène à l’ensemble du secteur. Mais le problème crucial se situe à l’intérieur même des entreprises. En effet, le BTP est composé à La Réunion d’environ 9.000 entreprises employant de cinq à dix salariés. Ces entreprises souffrent d’un sous-encadrement, alors qu’elles ont un réel savoir-faire et ce malgré les efforts consentis par les organismes consulaires en matière de formation. Dans ces petites entreprises, l’entrepreneur doit faire preuve d’une polyvalence et traiter seul de tous les aspects sociaux, administratifs, techniques ou juridiques. Devant cette réalité qui se traduit par une durée de vie souvent éphémère des entreprises, nous souhaitons qu’il y ait une réelle volonté de la part des pouvoirs publics pour intervenir sur ces insuffisances.
Plutôt que se tourner vers les pouvoirs publics, ces petites entreprises ne pourraient-elles pas envisager de fédérer leurs moyens et d’imaginer de nouvelles formes d’organisation ?
- C’est l’une des taches essentielles à laquelle le SABR s’est attelé, à savoir s’inscrire dans la recherche d’économie d’échelle pour améliorer les performances dans les coûts de production en matière de construction.
C’est-à-dire permettre aux entreprises, quelle que soit leur taille, d’être réellement concurrentielles sur une base saine...
- Effectivement, il faut absolument se fixer comme objectif un nivellement des prix. Qu’est-ce qui justifie que sur certains marchés publics, on assiste à des variations de 30 à 40% selon les offres ? Quelle que soit la taille de l’entreprise, le coût d’un mètre carré de béton est forcément le même. Alors pourquoi de tels écarts qui ont pour conséquence de désorganiser le marché ?
Le fait d’être dans l’Europe nous oblige, pour certains grands chantiers (route des Tamarins, basculement des eaux...) à lancer un appel d’offres européen. Peut-on alors vraiment parler de concurrence ?
- Dans ce cas précis, la particularité de notre tissu économique pose problème. Les structures d’exploitation de ces grosses entreprises qui ont un niveau d’investissement considérable impliquent des contraintes dans la mise en concurrence de nos entreprises. Nous avons à faire des multinationales qui peuvent se positionner sur des marchés où nous n’avons pas forcément le savoir-faire, ou nous pouvons espérer au mieux un rôle de sous-traitant à des prix fixés par le titulaire de l’appel d’offres. Ce qui conduit parfois à un niveau d’investissement surdimensionné par rapport à la réalité du marché. L’exemple le plus flagrant est celui des transporteurs. Un camion de 30 tonnes coûte environ 1 million de francs. À raison de 20.000 francs de traite par mois, 20 à 25 000 francs de gas-oil, cela fait déjà un minimum de 50.000 francs de frais fixes par moi. On imagine donc quel est le chiffre d’affaires que doit réaliser un camionneur pour gagner sa vie.
Vous avez évoqué le manque d’encadrement des entreprises. À cela vient s’ajouter un problème récurrent : celui de la trésorerie. On voit trop souvent des entreprises avec un carnet de commande bien rempli être obligé de fermer boutique...
- C’est effectivement une autre faille structurelle dans les entreprises. C’est à la fois un problème de gestion et de délai de paiement. Pour fonctionner, une entreprise achète des fournitures pour les besoins de ses chantiers. Tout le problème, c’est de disposer de liquidités entre le moment où l’entreprise dépense pour ses fournitures et le moment où elle est payée pour ses prestations. Et bien souvent, ce besoin en fonds de roulement est négatif. Et c’est là que commencent les ennuis : avec la banque d’abord, puis avec les organismes sociaux. Dans la mesure où la commande publique conditionne le marché, il est impératif que des outils financiers puissent pallier ces carences sachant que les collectivités sont elles aussi souvent en attente de versements de dotations ou subventions.
Ce genre d’outil existe : c’est l’affacturage qui connaît un fort développement.
- Même cela constitue une facilité, il convient de rester prudent. Une société d’affacturage facture ses prestations avec un taux de rémunération de l’ordre de 10%. Ce qui veut dire que l’entreprise qui fait appel à une société d’affacturage bénéficie effectivement d’une rémunération immédiate. Mais en contrepartie, elle se doit pour ne pas rogner ses marges, de répercuter son taux de rémunération sur sa facturation. Et dans le cas de la commande publique, c’est au contribuable de supporter cet écart de prix.
On le sait, la commande publique constitue environ 60% du volume d’affaire du BTP à La Réunion. Les élus doivent-ils se cantonner à un rôle de bailleurs de fonds ?
- Certainement pas. Bien au contraire, ils doivent s’impliquer davantage dans le domaine de la construction, car ils bâtissent La Réunion de demain. C’est pourquoi nous souhaitons au SABR l’organisation des états généraux du BTP afin que chacun, dans son domaine, assume pleinement ses responsabilités d’un bout à l’autre de la chaîne. En effet, élus, socio-professionnels, artisans, entrepreneurs, simples citoyens, nous avons tous notre mot à dire dès lors qu’il s’agit d’aménager l’espace dans lequel nous vivons et que nous léguerons à nos enfants.
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