’Zoom sur la société réunionnaise’

Le territoire structuré autour de trois pôles d’emploi

15 juillet 2009, par Edith Poulbassia

Les premières données du recensement de l’INSEE laissent apparaître de fortes inégalités sur le territoire, en matière de répartition des emplois, de taux de chômage, ou encore de migration.

Dans le hors-série numéro 7 de la revue Economie de la Réunion, "Zoom sur la société réunionnaise", l’INSEE présente les premiers résultats du recensement de 2006. Au-delà des données sur l’évolution démographique, la composition des ménages, ou encore l’évolution du parc de logements, l’INSEE offrent les premières données qui témoignent d’un déséquilibre du territoire.
D’abord, « trois pôles d’emploi structurent le territoire », souligne l’INSEE. Les communes du Port (pôle industriel), de Saint-Denis et de Saint-Pierre (centres économiques et administratifs) concentrent 48% des emplois de l’île. Une attractivité économique qui explique les nombreux déplacements des habitants des communes voisines, voire plus éloignées. Le Port offre ainsi 100% d’emplois en plus que d’actifs occupés et résidents dans la commune. Cette part s’élève à 30% pour Saint-Denis et Saint-Pierre.
Cependant, les trois communes se distinguent. Au Port, sur 18.500 emplois, un sur trois est occupé par un actif résident. Pour Saint-Pierre et Saint-Denis, entre 53% et 64% des personnes qui y travaillent, y habitent également.

L’attractivité de la microrégion Sud

Sainte-Marie, Sainte-Suzanne, Bras-Panon, La Possession, ou encore les Avirons sont donc essentiellement des communes résidentielles. Pour les communes du Nord-Est, plus de 60% des actifs travaillent à l’extérieur des communes de résidence. Ce chiffre s’élève à 70% pour la Possession.
Pour les communes du Sud, Saint-Joseph, Saint-Philippe, Sainte-Rose, moins d’une personne en emploi sur trois travaillent à l’extérieur. Ce taux est encore plus faible pour les communes des Hauts, telles que Salazie et Cilaos. Saint-Paul et Saint-Benoît arrivent à se démarquer puisque deux tiers des personnes qui y travaillent sont résidentes.
Le classement des communes en fonction des taux de chômage (nombre d’actifs sans emploi) n’a que peu varié depuis 1999. Saint-Denis et la Possession ont le taux de chômage le plus bas, de 22% et 25%. Malgré son fort dynamisme, le Port ainsi que Saint-Louis sont les deux grandes communes où le taux de chômage est supérieur à 40%. Seule, Saint-Leu se démarque, en passant de la dixième à la huitième position. L’INSEE précise cependant que la comparaison n’est pas significative pour les petites communes (moins de 10 000 habitants), puisque le recensement n’a pas eu lieu la même année pour toutes.
L’Insee a enfin repéré les migrations internes au territoire. On constate que la microrégion Sud profite des déplacements aussi bien dans les échanges avec les autres microrégions qu’avec la France métropolitaine. La microrégion Sud a ainsi un solde migratoire de 2490 habitants en 2006. La majorité des habitants viennent de l’Ouest (1370), puis de l’Est (690) et de France (510). A l’opposé, le Nord a un solde migratoire de moins 2010 personnes. 1230 se sont installées dans l’Est et 1030 en France. L’Ouest a perdu 1880 habitants au profit des autres microrégions, surtout le Sud. Mais cette perte est compensée par son attractivité pour les habitants des autres départements français (1780 personnes). L’Est attire les habitants des autres microrégions, mais en perd dans ses échanges avec la métropole.

EP

Luttes pour l’emploi

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