Point presse de la CGPER

’Le zié lé pli gro ke le kèr’

17 septembre 2004

Hervé Gaymard, le ministre de l’Agriculture, arrive ce matin sur notre île. L’occasion pour Jean-Yves Minatchy, président de la Confédération générale des planteurs et éleveurs de La Réunion, d’alerter le public sur la situation financière catastrophique de la Chambre d’agriculture.

Selon le président de la Confédération générale des planteurs et éleveurs de La Réunion (CGPER), Jean-Yves Minatchy, la situation de la Chambre d’agriculture s’est fortement dégradée ces derniers mois, tant en termes budgétaires qu’au niveau de la trésorerie. Le budget 2004 affiche un déséquilibre évalué à 580.000 euros. La trésorerie de la Chambre ressent dès lors cette dégradation de son budget. "À la mi-juin, le solde de la trésorerie était négatif et de 1,9 millions d’euros", indique Jean-Yves Minatchy.
Ce qui laisse perplexe le représentant de la CGPER, c’est que la Chambre a déjà bénéficié d’une augmentation de la dotation de ses trois bailleurs de fonds. Le Conseil général a augmenté de 34% sa participation, soit 30 millions de francs sur 3 ans. La Région a quant à elle élevé sa dotation de près de 84%, soit 4 à 5 millions de francs. L’État a lui accru son aide de 22%. Et pourtant, un plan de redressement financier a été réclamé par les 3 financeurs. Cela jette un trouble sur la gestion de Guy Derand et son équipe.
"Le zié lé pli gro ke le kèr", lance Jean-Yves Minatchy, qui n’hésite pas à mettre le doigt sur les dépenses de la Chambre, plus élevées que les recettes. 130.000 euros de factures non payées, 685.000 euros de dette sociale, plus de 11 millions d’euros de dépenses... c’est un bien triste tableau que dresse Jean-Yves Minatchy, qui assure qu’il reste des pistes pour le bon redressement de l’institution agricole, comme supprimer les salaires et avantages liés aux différentes fonctions, soit une économie de 500.000 euros.
Aujourd’hui, "la chambre a le culot de demander aux planteurs de payer sa mauvaise gestion", continue Jean-Yves Minatchy, notamment en faisant payer des prestations jusqu’ici gratuites. Cela pénalise la profession agricole, et particulièrement les jeunes agriculteurs qui souhaitent s’installer. Par ailleurs, il remarque que le coût de l’étude prévisionnelle d’installation (EPI) et les études banque ont connu une évolution de 150%.
"Il faut que le ministre Gaymard comprenne qui tue la profession agricole à La Réunion", surenchérit-il.

Une motion remise au ministre

Jean-Yves Minatchy insiste sur le fait que la CGPER a été la première à réagir quant au dossier de l’OMC Sucre, auprès de Bruxelles, mais aussi du conseiller au ministère de l’Agriculture, Bernard Schaud. Aujourd’hui encore "nous ne savons pas à quelle sauce nous allons être mangés", dit-il.

La venue du ministre permettra sûrement de lever le voile sur ce dossier, mais le président de la CGPER tient à soulever des questions immédiates sur des dossiers d’envergure pour le développement de l’agriculture réunionnaise, tels que le basculement des eaux, l’exportation des fruits et légumes, etc. Le syndicat agricole doit rencontrer le ministre dans le courant de la journée, mais ne voit pas l’utilité d’une action choc à l’aéroport, dès l’arrivée du ministre.
Une motion de la CGPER doit être remise à Hervé Gaymard, qui est seulement de passage à La Réunion. La Confédération présidée par Jean-Yves Minatchy reste sceptique quant à l’utilité d’une aussi courte visite. Elle recommande donc une visite consciencieuse de la réalité de terrain pour les agriculteurs réunionnais. Elle restera à l’écoute des propositions du ministre, mais espère qu’il sera réceptif aux attentes des planteurs et éleveurs réunionnais. Kosa va dir ? Èske va fé ? Nous saurons cela dès samedi matin au départ du ministre.

Bbj


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