Pour la CCIR

Leclerc à La Réunion : « une redistribution des cartes »

5 septembre 2008, par Edith Poulbassia

Autant tirer profit d’un événement inévitable. La Chambre de Commerce et d’Industrie a négocié avec le groupe Leclerc, qui s’implantera en mars 2009 à La Réunion, pour que les commerces de proximité et la production locale y trouvent leur compte dans le nouveau paysage de la grande distribution. La CCIR veut amorcer le changement.

La Chambre de Commerce et d’Industrie a fait sa rentrée. Plusieurs dossiers sont sur la table du président de la CCIR pour continuer à dynamiser le tissu économique de l’île. Exit les attitudes d’esquive, l’heure est à l’action pour la CCIR. Premier dossier dans lequel la Chambre consulaire va s’impliquer, la venue des enseignes Leclerc à La Réunion en mars 2009, enseignes qui remplaceront les magasins Leader Price. « C’est une chose souhaitée, que nous accueillons favorablement, affirme Eric Magamootoo. Il ne s’agit pas d’être passif, mais d’être à côté des opérateurs locaux pour que ce soit une réussite ».

Approvisionner les commerces de proximité

En clair, pas de réussite sans bénéfices pour les entreprises locales, notamment pour les commerces de proximité. Le président de la CCIR plaide pour « un ancrage local » de Leclerc, ancrage qui se décline sur plusieurs plans, et qui devrait donner un coup de pied dans la fourmilière de la grande distribution locale. Bref, pour la CCIR, la venue de Leclerc annonce une « redistribution des cartes », une remise en cause des situations acquises qui ne manquera pas d’exercer une pression sur la grande distribution, les Groupes Caillé, Hayot, Casino.
Le président de la CCIR a déjà fait part de ses conditions au groupe Leclerc, une rencontre devrait avoir lieu le 12 septembre pour confirmer les engagements du Groupe.
D’abord, la CCIR attend « une plus-value pour le développement des entrepreneurs locaux dans le secteur de la distribution ». Les commerces de proximité pourraient ainsi profiter du packaging et de l’approvisionnement à la centrale d’achat Leclerc. Pour ces petits commerçants, il n’y aura donc pas de captation de marges en amont. Mais en contrepartie, ces commerçants devront améliorer leurs services. Dans l’immédiat, une soixantaine de commerces de proximité devraient bénéficier de ce partenariat. La CCIR espère que ce rapprochement avec les commerces de proximité aura un effet d’entraînement sur les autres Groupes de la grande distribution.

Autre impact attendu, le développement de la production locale. « Elle devra monter le niveau en termes de qualité, proposer le meilleur produit au meilleur coût », insiste Eric Magamootoo. Le président de la CCIR compte également sur l’aide aux intrants et sur l’engagement de l’Etat dans le cadre de l’Observatoire des Prix pour favoriser la production locale.
Les produits locaux devraient se retrouver dans les rayons des magasins Leclerc en métropole, dans la marque distributeur “Nos régions ont du talent”.
La CCIR espère enfin préserver les équilibres dans le secteur de la distribution, malgré la loi de modernisation de l’économie qui autorise l’implantation des grandes surfaces sur 1.000 m2. Eric Magamootoo en appelle à la responsabilité des élus locaux pour rester vigilants lorsque les Groupes voudront agrandir les magasins.
Et les consommateurs dans tout ça ? La CCIR plaide pour une concurrence au niveau des prix, mais le problème ne sera pas résolu d’un « coup de baguette magique ».

Autre dossier sur lequel planche la CCIR, les propositions pour aider les commerces de proximité à se développer, propositions à remettre au secrétaire d’Etat à l’Outre-mer en fin d’année. La CCIR n’en attend pas de moyens financiers supplémentaires. « Il s’agira de réorienter, de redéployer les moyens financiers, nous ne sommes plus dans un système de distribution ».

EP


Logement social

La CCIR a relayé deux demandes du secteur du Bâtiment auprès d’Yves Jégo concernant le logement social. La première, augmenter le plafond de la Ligne Budgétaire Unique ; la seconde, permettre à des groupes d’entreprises d’être agréés pour la construction de logements sociaux, agrément qui ne serait plus réservé aux sociétés d’économie mixte.


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