Les associations : un modèle en crise

25 mars 2009, par Risham Badroudine

Avec l’évolution et la crise économique, l’Etat a mis en place des politiques publiques de traitement social du chômage en faisant appel aux associations. L’association a été le cadre de prédilection pour nourrir la réflexion et la pratique du social en contrepoids à l’entreprise qui recherche avant tout un profit. La multiplication des associations s’est inscrite dans ce contexte. A partir de ce moment, les associations ne sont plus des regroupements d’individus qui ont des intérêts communs. Elles sont devenues des structures subventionnées par les pouvoirs publics dans le but de pallier les carences d’un système capitaliste. Seulement avec l’aggravation de la crise, l’Etat lui-même s’est retrouvé en difficulté et son déficit budgétaire s’est considérablement creusé. D’où la fermeture de nombreuses associations qui dépendent pour la plupart des subsides des pouvoirs publics.

Les associations ont pour objectif de faire du social. Une association à but non lucratif relève de la loi du 1er juillet 1901.
Pendant la période industrielle, on a compensé les carences du système. Les associations ont été chargées de compenser ce besoin d’éducation populaire. Education d’un peuple et non uniquement d’une élite. On a assisté à la création d’un champ de professionnel du social. Peu à peu les champs d’intervention des associations sont devenus plus larges : l’accent étant également mis sur les loisirs.
Avec l’évolution et la crise économique, l’Etat a mis en place des politiques publiques de traitement social du chômage en faisant appel à l’expertise et le professionnalisme du social.
L’association a été le cadre de prédilection pour nourrir la réflexion et la pratique du social en contrepoids à l’entreprise qui recherche avant tout un profit.
La crise sociale n’a pas été une réflexion pour remettre en cause le système dans sa globalité mais on a essayé de colmater les carences. On s’est basé sur le social qui pouvait répondre aux insuffisances de l’économique. Mais le social n’a pas pu combler le déficit d’un système dans sa globalité. (Voir encadré "la place des associations à La Réunion")

Pallier les carences d’un système capitaliste défaillant

La multiplication des associations s’est inscrite dans ce contexte. Elles sont devenue des structures subventionnées par les pouvoirs publics dans le but de pallier les défauts d’un système capitaliste. Les budgets et dépenses des associations ont explosé. Les associations sont devenues de plus en plus importante en termes d’emploi. C’est par exemple le cas de l’association Arast (Association Régionale de l’Accompagnement Social Territorialisé) qui compte près de 1.200 salariés.

Difficulté du monde associatif avec la crise

Arrive la crise. Le déficit de l’Etat se creuse. Celui-ci ferme les possibilités d’activités et les associations n’ont plus les moyens de vivre d’elles-mêmes. Avec la disparition également des contrats aidés (CEJ…), les associations se retrouvent en difficulté.
Dans le contexte de crise actuel, il est difficile de concevoir des associations sans autofinancement. Ce qui explique la difficulté de nombreuses d’entre-elles comme l’Arast dont le trou financier est estimé à 10 millions d’euros.

Risham Badroudine


La place des associations à La Réunion

Le développement économique de La Réunion a transformé en profondeur la structure sociale de la société. Hier société rurale dominée par une économie de plantation, La Réunion est devenue en quelques décennies seulement une société caractérisée par une économie de services (l’Administration, l’Education et le commerce viennent en tête du secteur tertiaire qui occupe, à lui seul, 90% de la population active). Autre caractéristique de notre économie, c’est notre chômage de masse et la part des transferts dans notre PIB. Si l’Economie Sociale et Solidaire a déjà plus d’un siècle et demi d’existence à La Réunion, son poids dans l’économie locale s’est considérablement renforcé avec la montée du chômage.
Le nombre d’établissements relevant de l’Economie Sociale et Solidaire a augmenté en effet de 65% depuis 1997. On recense près de 4500 structures dont 93% d’associations, 4,5% de coopératives et 2,5% de mutuelles. On peut largement attribuer cette croissance à celle du nombre d’associations qui, sur la même période, est égale à 69%. Cette évolution est très importante. Environ 2000 établissements du secteur de l’Economie Sociale et Solidaire avaient des salariés. Ces derniers représentaient près de 20.000 personnes, soit environ 10% du total des effectifs salariés du département. Le secteur associatif est alors logiquement prédominant, en termes d’établissements employeurs comme emplois salariés.

R.B

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