Contribution de la CCIR au contrat de projet État-Région

Les axes stratégiques de la Chambre

30 mai 2006

L’organisme consulaire a dévoilé hier les grands axes stratégiques qui doivent guider, selon ses dirigeants, le développement économique de La Réunion au cours de la période 2007-2013.

"Nous ne pouvons réussir que si nous sommes unis. Il faut que les organisations professionnelles et les organismes consulaires travaillent ensemble". Voilà comment Éric Magamootoo, le président de la Chambre de commerce et d’industrie de La Réunion (CCIR), a présenté, hier, la contribution de son institution. Une contribution destinée à nourrir les discussions entamées depuis plusieurs semaines sur l’élaboration du prochain contrat de projet État-Région et ses programmes opérationnels.
La synthèse publiée hier par la CCIR n’est qu’un document d’étape, et il appartient dorénavant à l’ensemble des forces économiques de l’île de le compléter et de l’amender afin qu’une plate-forme commune puisse être transmise dans le courant du mois de juin aux collectivités locales et à l’État.
Même si le texte rendu public n’est que provisoire, la Chambre de commerce n’en a pas moins défini ses priorités économiques pour les 7 années à venir.
L’institution consulaire pose le postulat suivant : le développement de l’île doit "conjuguer, avec doigté, économie marchande et économie solidaire", seule équation permettant, de jeter au quotidien les bases d’un développement durable.
Ce grand principe se décline à travers une série d’axes stratégiques. En premier lieu, la CCIR considère qu’il est urgent de rééquilibrer le territoire et d’orienter, de fait, la politique des grands travaux. Comment ? En améliorant par exemple les infrastructures de déplacement, ou encore en créant "un package d’avantages compétitifs en faveur de l’Est et du Sud", des zones qualifiées de "plus sensibles".
Le deuxième grand axe stratégique vise à "soutenir la dynamique marchande" qui a permis à La Réunion d’afficher, au cours de la dernière décennie, un taux de croissance 2 fois plus élevé que celui enregistré en métropole. Pour y parvenir, la Chambre de commerce et d’industrie plaide pour une stabilisation de l’environnement législatif et réglementaire dans lequel évoluent les entreprises. L’organisme consulaire redoute une éventuelle remise en cause de certains volets de la loi-programme liés notamment à la défiscalisation ou à la politique d’exonération de charges sociales.
"Soutenir la dynamique marchande" signifie aussi pour la CCIR que l’on soit capable "d’ajuster en permanence la formation aux besoins des entreprises", "d’intensifier la politique de mobilité" ou encore "de favoriser l’apprentissage".

Développer la pêche

Le troisième grand axe stratégique décliné par les élus consulaires concerne les mesures à mettre en œuvre afin d’accélérer l’intégration de La Réunion à son environnement régional. Ce dernier chapitre s’articule autour d’une série de propositions. Chargée de la concession du port et de l’aéroport, la Chambre de commerce milite d’abord pour un développement de ces infrastructures présentées comme "les 2 portes d’entrée et de sortie de La Réunion sur l’extérieur".
L’ouverture de l’île sur l’extérieur suppose aussi, selon la CCIR, le développement des filières sur lesquelles l’île s’est appuyée jusqu’ici pour conquérir des marchés.
Dans le tourisme par exemple, un secteur qui représente annuellement plus de 350 millions d’euros de recettes, la Chambre de commerce estime que la profession doit afficher de nouvelles ambitions et que l’île est contrainte, aujourd’hui, de repenser son offre. Ce qui est valable pour le tourisme l’est, dans un autre registre, pour la pêche.
Le développement de la concurrence internationale impose de nouveaux comportements : la valorisation des ressources, l’amplification des actions de recherche et de développement, et surtout l’engagement des pouvoirs publics sur des négociations avec les pays ACP riverains afin d’accroître l’effort de pêche local.
Le plan présenté hier par la Chambre de commerce n’est pas chiffré financièrement. Dans les semaines à venir, l’assemblée a prévu de mieux cibler les différentes attentes, sachant pertinemment que les crédits alloués à La Réunion sur la période 2007-2013 (1,5 milliard d’euros) ne seront guère supérieurs à ceux obtenus, il y a 6 ans.


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