L’effondrement de l’économie réunionnaise à cause de décisions politiques

Les conséquences du coup porté au BTP

5 juillet 2010, par Sanjiv Dinama

La Réunion n’a pas échappé pas à la crise. Après dix années de croissance annuelle moyenne de 4,1%, le PIB a reculé de 2,7% en 2009. L’économie réunionnaise, qui connaissait une activité soutenue dans la construction et les services, a d’abord été touchée dans ces secteurs porteurs du fait de la baisse d’activités dans les travaux publics (grands chantiers) et dans le bâtiment. Jadis secteur le plus dynamique de l’économie de notre île car fort de plus de 23.000 salariés, le BTP voit se dessiner un coup fatal. L’arrêt du tram-train et le retard de la mise en chantier de la route du Littoral ont un résultat dramatique : c’est un arrêt imposé à toute l’économie réunionnaise avec des conséquences dramatiques pour l’emploi au moment où notre pays compte près de 135.000 demandeurs d’emploi. La crise dans la construction a ainsi entraîné d’autres secteurs dans sa chute, selon l’INSEE.

Après dix années de croissance annuelle moyenne de 4,1%, le PIB a reculé de 2,7% en 2009. Les principaux piliers de l’investissement, comme la construction, rencontrent de grosses difficultés qui se propagent à l’ensemble des secteurs.
L’emploi salarié marchand s’est effrité au deuxième semestre pour finalement chuter au premier semestre 2009.
L’emploi intérimaire qui peut être considéré comme un indicateur avancé de l’évolution économique est le premier à subir la baisse de l’activité des entreprises. Dès les premières difficultés rencontrées, les employeurs cessent en effet de reconduire les missions. L’intérim chute de 11,3% à La Réunion dès le quatrième trimestre 2007.
Le BTP est le premier secteur, hors intérim, touché par la crise. La baisse des effectifs dans ce secteur commence au troisième trimestre 2008 et s’amplifie en 2009. Entre le deuxième trimestre 2008 et la fin 2009, les effectifs fondent de 21,4%.

Les investissements diminuent

Les travaux publics connaissent un trou d’air important après la fin du chantier de la route des Tamarins et le retard ou l’annulation des projets devant prendre le relais (tram-train, MCUR, Pôle Océan, Zénith, rocade du Tampon...). L’impact sur le PIB avait été estimé à deux points de croissance en moins en 2009, selon l’INSEE.

Le logement semble également à la peine. Les statistiques actuellement disponibles du CONSUEL indiquent une baisse importante de l’ordre de 14% des livraisons.

Tous les secteurs liés au BTP concernés

La crise se diffuse aux secteurs des industries des biens intermédiaires et des biens d’équipement liés à l’activité du BTP avec deux trimestres de retard. Le retournement dans la construction a ainsi entraîné d’autres secteurs dans sa chute.
Les raisons de ces difficultés dans le BTP sont connues : chute de la commande publique, incertitude sur l’avenir de la défiscalisation, resserrement du crédit. La fin 2008 correspond notamment à la fin des tranches de travaux les plus importantes de la route des Tamarins.
L’État s’était engagé en 2007 à débloquer les fonds pour le tram-train. Aujourd’hui, sur simple décision d’un président de Région, le contrat est remis en cause. Cette annonce de suppression du tram-train intervient alors que le chantier était prêt à démarrer. Des milliers de travailleurs sont privés d’emploi à cause de cette décision.
Les transports, qui ont également une activité liée, d’une part, à celle des secteurs industriels et de la construction et, d’autre part, à la consommation des ménages, enregistrent une baisse de leurs effectifs (- 2,8%).

Déjà 135.000 demandeurs d’emploi

Les services aux entreprises (hors intérim), qui s’étaient fortement développés lors du cycle de croissance 2004-2007, ont subi très tôt les conséquences de la crise.
C’est notamment le cas des entreprises de conseil et d’assistance qui comprennent les cabinets d’études.
Jadis secteur le plus dynamique de l’économie de notre île car fort de plus de 23.000 salariés, le BTP voit se dessiner un coup fatal qui entraîne les autres secteurs dans sa chute. L’arrêt du tram-train et le retard de la mise en chantier de la route du Littoral ont un résultat dramatique : c’est un coup fatal porté à toute l’économie réunionnaise avec des conséquences dramatiques pour l’emploi au moment où notre pays compte près de 135.000 demandeurs d’emploi.

Sanjiv Dinama

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