Des mesures pour aider les agriculteurs

Les cultures maraîchères sinistrées : la CGPER demande le soutien des autorités

19 février 2005

Les produits maraîchers pourrissent sous les précipitations. Avec la pluie et des terrains de boue, les agriculteurs ne peuvent pas travailler. Ceci aura des conséquences sur les marchés. La CGPER demande que les sinistres soient reconnus.

(Page 7)

Il pleut encore sur La Réunion. À La Bretagne, la CGPER a invité la presse à découvrir une exploitation agricole sinistrée. Irénée Clain nous emmène sur les chemins devenus rivières de son terrain d’un hectare et demi où se meurent quelque 150.000 salades. Ses amis regrettent qu’il pratique la monoculture et qu’il ait tout perdu. Autour de lui une dizaine d’agriculteurs qui se posent tous des questions : "kèl salad nou sa vand ? Na pi ryin", "la tèr lé tro raviné", "i fo romèt langré, fimyé, roprépar la tèr", "fo rokomansé à zéro", "la pèrd tout, dé k’soléy i sort, tout i pouri", "la tèr i bwa pi dolo, i ravine". Mais ils ne sont pas mieux lotis, qu’ils cultivent du thym ou des épices, toutes les cultures maraîchères, imbibées d’eau, sont perdues.

Terrain de boue

Par endroit, la terre est une boue qui vous monte jusqu’aux genoux. Pour rendre à la terre appauvrie toute sa richesse, Fabrice Robert qui cultive quelque 7.500 mètres carrés un peu plus bas, estime qu’il faut trois mois de travail et que dans l’intervalle, les plantes seront à 40% de leur rendement optimum. "Dina té in klak, mé nou la repran lo travay tout d’suite", déplore-t-il en nous expliquant que par les temps qu’il fait, il est privé de travail. Impossible de travailler dans ces conditions.

Prendre en compte les sinistres

La CGPER veut faire un point général sur l’ensemble des communes. "Nous voulons rencontrer le secrétaire général de la Préfecture au plus vite, nous devons arriver à une réunion, mettre autour de la table tous les responsables concernés par les dégâts causés par les fortes pluies sur les cultures", annonce Jean-Yves Minatchy, qui souhaite que les sinistrés touchés par les déluges depuis le mois de mars soient soutenus. Surtout précise-t-il, que "c’est un secteur où il y a beaucoup de reprises d’exploitation de génération en génération. Mais comment redémarrer dans ces conditions ?" Le président de la CGPER précise encore : "si notre message n’est pas compris, chacun devra prendre ses responsabilités".

Eiffel


Chambre d’agriculture

Pluies diluviennes : des dégâts importants en agriculture

Suite aux fortes pluies de ces derniers jours, la Chambre d’agriculture a diffusé le communiqué suivant :

"Les pluies diluviennes de ces derniers jours ont causé d’importants dégâts dans les exploitations agricoles, notamment sur les chemins d’exploitation, en canne à sucre, en maraîchage, en arboriculture et en géranium.
Les techniciens de la Chambre d’agriculture ont dressé un premier bilan pour l’obtention d’aides de première urgence.
En effet, si des mesures ne sont pas prises rapidement, ces dégâts risquent de prendre de l’ampleur par l’apparition de maladies cryptogamiques (rouille, pourrissement, mildiou...). La Chambre d’agriculture demande donc la tenue d’une réunion, dans les meilleurs délais, pour venir en aide aux producteurs sinistrés. Ces aides doivent leur permettre de se procurer des bons d’engrais azotés pour la canne, des matériaux de remblais (scories et tout-venant) pour la remise en état des chemins d’exploitation, et des bons de produits phytosanitaires pour stopper le développement des maladies sur maraîchage, géranium, vanille et fleurs de plein champ.

Premier bilan chiffré :

o 50 km de chemins d’exploitation endommagés dans la région Nord-Est et 35 km dans l’Ouest.
o Une vingtaine d’hectares de cannes replantées fin 2004 et début 2005 ont été “ravinés” dans le Nord-Est et sont à replanter.
o 80% de perte en maraîchage (principalement sur les secteurs de Dos d’ne et Bretagne.
o 10 hectares de piments (environ 75% de perte) suite aux crues de l’étang Saint-Paul.
o La tomate, produit phare de cette saison, a également subi de lourds dégâts sur une trentaine d’hectares dans le secteur de Trois-Bassins et Saint-Paul, alors que les plants étaient au stade de la floraison.
o En arboriculture fruitière, 5 hectares de fruits de la passion en pleine production ont été détruits à 50%, avec notamment une chute des fruits. En mangue, dans le secteur de La Possession, les producteurs ont enregistré la chute de 1,5 tonne à 2 tonnes de fruits.
o En ce qui concerne le géranium, les pertes s’élèvent à environ 40%, soit l’équivalent de deux coupes de distillation."


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus