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Déclaration d’Antoine Karam, président de la Région Guyane
3 décembre 2008
Le président de la Région Guyane vient de faire une déclaration portant sur la mobilisation exceptionnelle en Guyane pour la baisse des prix des carburants. Élus, population et transporteurs ont réussi à faire l’union pour demander que l’Etat impose aux pétroliers une baisse de 50 centimes. Pour le moment, la réponse de l’Etat a été une campagne de dénigrement des élus guyanais, et une baisse de 30 centimes jugée unanimement insuffisante sauf pour les pétroliers et leurs soutiens. Eu égard à cette mobilisation sans précédent dans le pays, la déclaration publiée par Antoine Karam, président de la Région Guyane, est exceptionnelle. Ce dernier appelle l’Etat à sortir de la stratégie de l’affrontement et de parler « le langage de la vérité ». Il constate également qu’« il faut aujourd’hui placer au centre des discussions, sans écarter le recours aux tribunaux, le comportement des pétroliers ». Voici le texte de cette déclaration avec quelques intertitres de ’Témoignages’.
La mobilisation exceptionnelle en Guyane, depuis le 24 novembre 2008, sur la revendication d’une baisse de 50 centimes des prix des carburants qui a atteint des niveaux records, 1,77 euro le litre de sans plomb et 1,55 euro le litre de gazole depuis le 1er novembre 2008, est d’abord l’expression d’une demande sociale de la population guyanaise qui voit son pouvoir d’achat se dégrader.
Cette revendication est désormais populaire, parce qu’elle est partagée par toutes les composantes et les secteurs de la population guyanaise, socioprofessionnels et salariés, à l’échelle du territoire.
Les sacrifices qu’endure la population, dans le cadre de cette mobilisation extraordinaire et inédite en Guyane, témoignent de leur détermination à faire cesser une situation insupportable liée à la hausse généralisée des prix en Guyane.
Campagne de dénigrement des collectivités par l’Etat
Cette situation de hausse des prix des carburants résulte d’une décision de changement d’approvisionnement par la SARA (équivalent de la SRPP en Guyane - NDLR) consécutive à une décision du tribunal de Cayenne, en novembre 2006, qui a donné lieu à une augmentation, présentée par les pétroliers, de 30 centimes, due à un prétendu déficit lié aux charges de mise aux normes et de transport des carburants.
Le préfet a décidé de lisser cette hausse sans véritable concertation en amont avec les collectivités qui interviennent dans la structure des coûts. Il est utile de rappeler que pas un seul centime de cette hausse n’ira aux collectivités locales, la totalité de la hausse tombera dans les poches de la SARA et de ses actionnaires, qui auraient reçu un prêt de 19 millions répercuté sur le prix des carburants.
Au risque de faire exploser le pacte social, les collectivités publiques, au premier rang desquelles figure l’Etat, doivent aborder le traitement de cette demande sur la base du respect de la population, dans la transparence et une relation franche.
L’Etat, pour sa part, dès le début de cette crise, en mai 2007, s’est engagé dans une campagne de dénigrement des collectivités locales de Guyane, et de la Région en particulier, et cherche par tous les moyens à développer une stratégie d’affrontement qui vise à monter les Guyanais les uns contre les autres en assenant des contre-vérités et en prenant des postures inacceptables.
Mensonge et contre-vérité
Les Guyanais attendent de l’Etat des mesures positives et de la transparence, le langage de la vérité.
Ainsi,
- accréditer la thèse que la part de la Région représente 30% du prix à la pompe est un mensonge, quand il est vérifié qu’elle représente 17,37% (soit 1,14% pour l’Octroi de mer régional - 0,021 centimes - et 16,22% pour la part taxe spéciale sur la consommation de la Région Guyane, soit 0,29 centimes).
- déclarer que la Région Réunion a consenti un effort de 10 à 15 centimes sur le prix à la pompe est une contre-vérité, quand on sait que la Région Réunion a prélevé 2,5 millions sur le bénéfice de l’Octroi de mer régional qui sera versé sous forme de subvention aux transporteurs dans un contexte de tension de la commande publique dû à un renchérissement du prix des carburants.
« Les pétroliers se gavent »
- indiquer que l’Etat ne dispose pas de marge de manœuvre, quand on sait qu’il est seul habilité à fixer le prix des produits pétroliers, relève de la démagogie.
L’Etat ne peut pas reconnaître, dénoncer des profits considérables réalisés par les pétroliers dans l’opacité la plus totale, proposer une mission de l’Inspection des Finances sur la remise à plat du système de la formation du prix, et la traque de la spéculation (comme le déclare le Secrétaire d’Etat Jégo - "France Guyane" du 27 novembre 2008) et s’exonérer de sa responsabilité en ciblant la Région Guyane.
Il faut que cela cesse. Au moment où les Guyanais connaissent des problèmes de pouvoir d’achat, les pétroliers se gavent, leur bénéfice étant passé de 5 millions d’euros en 2005 à 50 millions d’euros en 2007.
- vouloir associer les seuls socioprofessionnels à la remise à plat du système de la formation des prix (“France Guyane” du 27.11.08) relève d’une posture politicienne et vise des objectifs politiques, quand on sait que les collectivités sont partie prenantes à hauteur de 30% dans la structure des prix des carburants et les socioprofessionnels, à travers la CCIG, ne représentent que 0,14%.
Cette stratégie de l’affrontement est contre-productive, car elle conduit à attiser l’exaspération de la population qui attend de l’Etat des mesures positives et de la transparence.
- demander aux collectivités de renoncer à des recettes, et donc délibérément paupériser la Guyane, car elles seront conduites, pour équilibrer ces pertes de recettes, à réduire les activités financées par le produit de la TSC (voiries, routes, transports scolaires, SMTC, desserte aérienne intérieure, chantiers publics...), à créer de nouvelles crises dans le BTP et le secteur des transports, sans compter les répercussions sur la récession, le chômage relève de l’indécence et frise l’irrespect.
- ne pas obtenir des réponses précises sur les dépenses induites par la mise aux normes des carburants en Guyane, et l’utilisation effective des 19 millions accordés à la SARA relève du mépris.
Les solutions existent
Depuis plusieurs années, les bénéfices des compagnies pétrolières et de la SARA ne cessent d’augmenter considérablement sur le dos des consommateurs pour atteindre des niveaux records. Cette situation conduit à un enrichissement exceptionnel des pétroliers.
Pire, les élus de Guyane n’ont toujours pas de réponses à leur demande sur le coût réel (19 millions d’euros) de la mise aux normes des carburants, et sur l’absence de répercussions à la baisse des prix du baril de pétrole qui atteint 60%.
Les Guyanais ont payé la spéculation
Il faut aujourd’hui placer au centre des discussions, sans écarter le recours aux tribunaux, le comportement des pétroliers, qui à l’instar des banques, [doivent] faire toute la lumière sur les comportements spéculatifs des pétroliers.
Il faut également remettre à plat le système de la formation des prix pour que l’Etat joue mieux son rôle de superviseur, et que les parties prenantes dans la structure des prix soient également consultées en amont et non pas seulement quand des problèmes se posent.
La baisse de 50 centimes est donc légitime, parce qu’elle est désormais l’expression du peuple guyanais et de l’ensemble des élus de Guyane. Ceux qui sont la cause de cette baisse doivent assumer leur responsabilité de cette crise sociale.
Ceux qui prétendent le contraire, et renvoient les collectivités locales, l’Etat et les pétroliers à leur responsabilité, prennent objectivement le parti des pétroliers et de la spéculation.
Les collectivités n’ont pas d’effort à faire dans une situation dont ils ne sont pas comptables. La population, qui a compris l’enjeu de la proposition du gouvernement de plomber un peu plus les finances des collectivités, a massivement dit non.
Nous attendons de l’Etat qu’en plus des 30 centimes, il fasse l’effort supplémentaire de 20 centimes demandé par la population.
Une contre-vérité
Le président de la Région Guyane déplore la stratégie d’affrontement choisie par ceux qui s’opposent à la baisse de 50 centimes, et qui n’hésitent pas à interpréter de manière hallucinante des informations provenant de La Réunion :
« Déclarer que la Région Réunion a consenti un effort de 10 à 15 centimes sur le prix à la pompe est une contre-vérité, quand on sait que la Région Réunion a prélevé 2,5 millions sur le bénéfice de l’Octroi de mer régional qui sera versé sous forme de subvention aux transporteurs dans un contexte de tension de la commande publique dû à un renchérissement du prix des carburants ».
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