Déficit commercial de 5,4 milliards d’euros, 5,7 milliards d’euros de marchandises importées

Les importations augmentent encore à La Réunion

17 mars 2017, par Manuel Marchal

Selon les données publiées ce 17 mars par les Douanes, le déficit du commerce extérieur de La Réunion s’est creusé en 2016 : 5,7 milliards d’euros d’importation contre 340 millions d’euros d’exportation. 2,9 milliards d’euros de marchandises viennent de France. La Réunion a importé pour plus de 470 millions d’euros de voitures et camions, ainsi que pour 330 millions d’euros de carburants. Le taux de couverture des importations tombe en dessous de 6 %.

Boom des importations de camions en 2016. Le projet de la route en mer rapporte gros aux exportateurs français de poids-lourds.

Le déficit du commerce extérieur s’est creusé en 2016 à La Réunion, d’après les données publiées ce 17 mars par les Douanes. Les importations sont en hausse de 20 % pour atteindre 5,7 milliards d’euros. Les exportations augmentent pour leur part de 5,46 %, et s’élèvent à 0,3 milliards d’euros. Le déficit est donc de 5,4 milliards d’euros. La France est la grande gagnante. La majorité des importations viennent de ce pays, soit 2,9 milliards d’euros. Ces 2,9 milliards d’euros servent donc à créer des emplois à 10.000 kilomètres d’ici, et pas à La Réunion. Ils représentent l’équivalent de près de trois Routes des Tamarins. Les autres pays de l’Union européenne ont importé pour environ 900 millions d’euros de marchandises. Les Réunionnais ont donc acheté l’an dernier pour 3,8 milliards d’euros de produits à des vendeurs situés à 10.000 kilomètres de leur île.

470 millions d’euros de camions et voitures

Les automobiles et les camions ont coûté plus de 470 millions d’euros en 2016, et une grande part des 330 millions d’euros de carburants importés sert à les faire fonctionner. À noter une hausse importante des achats de camions en France, avec près de 100 millions d’importations contre 70 millions l’année précédente. Manifestement, le chantier de la route en mer profite bien aux exportateurs français de véhicules de transport de marchandises.

Dans ces échanges, les exportations de sucre n’ont représenté que 78 millions d’euros, à cela s’ajoute 18 millions d’euros d’alcool de canne exporté vers la France. Malgré tout, cela représente près de 25 % des exportations de La Réunion. Autant dire que si la fin des quotas se traduit par la fin de la filière canne-sucre, alors que restera-t-il à notre île pour exporter ? Force est de constater que le première ligne d’exportation vers la France a été les déménagements pour plus de 20 millions d’euros en 2016.

Commerce de proximité négligeable

Le commerce avec les pays voisins reste négligeable : 29 millions d’euros en exportation et 47 millions en importation. C’est moins de 10 % des exportations, et moins de 1 % des importations. Dans ce faible volume, Maurice tire son épingle du jeu avec près de 30 millions d’euros d’importations venues de ce pays, contre moins de 5 milliards d’euros de marchandises exportées.

Ces données sont une illustration supplémentaire de la crise à La Réunion, à cause d’un système qui ne permet pas le développement du pays et sert au contraire à recycler des transferts publics en bénéfices privés rapatriés vers leur pays d’origine.

M.M.

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